Dimanche, le Président de la République d’Haïti, l’unique pays francophone indépendant des Caraïbes, Michel Martelly a été la cible d’une tentative de meurtre au Cap-Haïtien, la deuxième plus grande ville du premier pays noir indépendant au monde.
Après un examen approfondi de la situation, le Bureau des communications du président, qui jugeait cet événement comme étant un incident mineur, le caractérise maintenant comme une tentative d’assassinat de Michel Martelly dont l’investiture a eu lieu le 14 mai 2011.
Dimanche au Cap-Haïtien le cortège présidentiel était au milieu d’une foule de partisans dans lequel un perturbateur s’est infiltré.
Joanet Caneus, chef de la police locale rapportait aux journalistes «Nous étions à la recherche d’un homme avec un fusil militaire, qui était dans la foule quand les gens ont commencé à jeter des pierres et des bouteilles sur l’entourage de Michel Martelly. »
L’individu aurait été arrêté selon un communiqué de presse émis par le bureau du président.
Le jour suivant, donc lundi, le président Michel Martelly, s’adresse à un correspondant de Radio Galaxie, aux Gonaïves (Artibonite), démontrant une vidéo qui montre un homme avec une arme militaire semi-automatique de type M-1 parmi la foule.
Des médias Haitiens et la police ont révélé que 30 personnes avaient été détenues et interrogé par la police Capoise et que l’un d’eux avait un M-1 en sa possession. Cet individu s’est avéré être un ex-détenu.
Le bureau du président, qui a cherché à minimiser l’événement, dit qu’il n’a pas empêché M. Martelly de continuer de sa tournée au nord du pays.
L’ancien colonel des Forces Armées d’Haïti (FAdH) Himmler Rebu a déclaré que le président a refusé de suivre les instructions destinées à sa sécurité au moment de l’attaque, refusant de monter dans son véhicule.
Au lieu de minimiser l’incident du Cap, il pense que le président Martelly devrait prendre l’affaire très au sérieux, parce qu’il en va de sa propre sécurité.
L’actuel président haïtien et ex-chanteur connu sous le nom de Sweet Micky M.Martelly a déclaré lundi qu’il avait « failli mourir deux fois » lors de l’incident, en spécifiant qu’une bouteille avait atterri près de lui et qu’il avait entendu des coups de feu.
Le sénateur Moise Jean-Charles a condamné l’incident, mais l’attribue au mécontentement de la population pour des promesses non tenues. Jean-Charles a déclaré que le président, tout comme tous les Haïtiens peuvent voyager où il veut dans le pays. Cependant, son incapacité à satisfaire certaines demandes du peuple peut attirer la colère de certaines populations.
« Michel Martelly fait beaucoup de promesses – mais jusqu’ici rien », selon Frantz Nelson âgé de 34 ans, qui a voté pour l’ancien chanteur populaire. M.Nelson a dit qu’il avait espéré que M. Martelly l’aiderait à sortir du campement en face du Palais National ou il demeure avec sa famille depuis le violent séisme qui a frappé le pays en janvier 2010. « Nous sommes impatients et nos enfants sont impatients »
En conséquence, il a fait peu de progrès sur des promesses de construire des logements pour les centaines de milliers de sans-abri causés par le séisme ainsi que de créer des emplois dans un pays avec un taux de chômage de plus de 50 pour cent. M. Martelly a aussi peu fait pour offrir une éducation gratuite dans un pays où la moitié des enfants ne fréquentaient pas l’école avant même le séisme.
Par contre, le président a fait quelques tentatives de progrès : Son administration a lancé un programme qui vise à mettre les enfants à l’école avec frais perçus auprès des virements et des appels téléphoniques internationaux, et a présenté un plan visant à relocaliser 30 000 personnes de six campements tremblement de terre majeur.
Une des clés du succès de M. Martelly dans la dernière élection novembre était son statut d’outsider, qui a attiré les électeurs fatigués de l’élite traditionnellement plus instruite.
Parallèlement à ceci, M. Martelly n’a presque pas de soutien au parlement, qui a catégoriquement rejeté son premier choix au poste de premier ministre. Une situation qui risque de se répéter pour son second choix Bernard Gousse.
Les ennuies de M.Martelly avec le Parlement ne sont pas isolés. Son prédécesseur M. René Préval a eu son lot de premiers ministres. Six personnes ont occupé ce poste de 2004-2009. Selon le sénateur Steven Benoit « Il apprend à la dure, réalisant que le Parlement est le pouvoir numéro un ».
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