Le contingent dirigé par Tariq était majoritairement composé de diverses tribus berbères converties. Diverses sources mentionnent un contingent essentiellement formé de berbères de l’actuel Maroc (en particulier Sanhadja, Masmudas) accompagnés de quelques arabes chargés d’apprendre le coran aux soldats fraichement convertis. Ibn Khaldoun écrit bien 12 000 berbères fraichement convertis stationnés à Tanger avec Tariq accompagnés de 27 arabes chargés de leur formation coranique. Ce chiffre total de 12 000 hommes, avancé par les récits arabo-musulmans, est considéré comme exagérément faible pour certains historiens contemporains qui mentionnent un contingent bien plus important mais le facteur limitant reste la logistique nécessaire pour faire traverser les 14 km de détroit à des milliers d’hommes avec armes, chevaux etc…. Il fallut environ trois ans aux troupes arbo-musulmanes pour prendre la quasi-totalité de l’Espagne wisigoth ; la conquête ne toucha toutefois pas les royaumes du nord qui furent les futurs acteurs de la Reconquista.
La version selon laquelle la désobéissance et les succès militaires de Tariq auraient provoqué la colère et la jalousie de Moussa Ibn Noçaïr, qui l’aurait mis aux arrêts et se serait approprié ses conquêtes, n’est confirmée par aucune source historique.
En effet, les sources rapportent plutôt un agacement et de surprise de la part de Moussa Ibn Noçaïr au vu des richesses amassées par Tariq au cours de sa progression rapide. Les références historiques sur ce point indiquent que les deux hommes ont été convoqués et entendus à Damas, en 715, par le calife Al-Walid ben Abd al-Malik pour faire un rapport sur la conquête et leurs prises de guerre. Les deux protagonistes furent alors accusés de détournement de ces dernières. Aucune référence historique ne fait état d’une éventuelle remise en cause officielle du rôle de Tariq et de ses troupes ; les versions mentionnant que Tariq fut emmené enchainé et mourut sur la route de Damas restent à démontrer. Dans tous les cas, de 715 à 720 (date officielle de sa mort), il n’existe aucune information précise sur la vie de Tariq, en dehors du fait qu’il avait rejoint la cour du calife de Damas, ville où il demeura jusqu’à la fin de sa vie.
Dans un ouvrage consacré à l’Espagne, paru dans la collection Life en 1961, l’écrivain anglais Hugh Thomas souligne que ce pays, conquis par Tarec Ibn Ziad, « devint le centre artistique et commercial de toute la région méditerranéenne… Aux IX ème et X ème siècles Cordoue était une ville de 113 000 maisons, 700 mosquées, 300 bains publics (hammams) ; les rues étaient pavées et l’eau était amenée par des tuyaux jusqu’aux maisons. La bibliothèque royale contenait 400 000 ouvrages et l’université de Cordoue disposait d’écoles de médecine, de mathématiques, de poésie, d’astronomie, de théologie…»
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