De nombreuses personnalités ont foulées le tapis rouge pour l’ouverture du 11e Festival International de Film Black de Montréal (FIFBM) le 29 septembre au Cinéma Impérial rue Bleury. Le ciel orageux n’a pas empêché les Montréalais d’être présents pour ce happening cinématographique élaboré par la fondation Fabienne Colas.
Sur le tapis rouge, Pras Michel, double récipiendaire d’un Grammy Award, présentait son époustouflant documentaire Sweet Micky for President, s’est fait complices des interviewers et nombreux fans qui désiraient rapporter avec eux un cliché de l’ex-membre fondateur des Fugees.
Le fils du rêve lui-même, Martin Luther King III était présent pour recevoir son Prix Humanitaire 2015. La chanteuse Senaya, dans une très élégante robe du designer Helmer, et Kimberly Stéril-Félix, Miss Beauté Noire Internationale 2015, coiffée de sa scintillante couronne ont été flashées à d’innombrables reprises par les chasseurs d’images. L’acteur Angelo Cadet, la chanteuse Valérie Daure, Charles Biddle Jr, Michael P. Farkas, le Président du Mois de l’Histoire des Noirs, et Jennifer Abel une plongeuse médaillé au Jeux Olympiques 2012, ont tous compté parmi les témoins de cette journée exceptionnelle.
Supporté par de multiples commanditaires dont le principal est Global Montreal, une station de télévision montréalaise anglophone, la couverture médiatique francophone du festival qui affichait pourtant toutes ces stars demeure très légère, un sorte de négation du vedettariat noir des empires médiatiques franco-québécois.
Tout de même débordante d’énergie, Fabienne Colas, habillée de Rouge et de Noir par Marie Saint Pierre a tôt fait de présenter l’hommage a MLK III par un court métrage retraçant ses actions militantes aux E.-U. Un visionnement qui aboutira par une ovation debout et sa remise de prix. Le premier fils du Dr. Luther King jr a tenu a remercier Fabienne Colas et a affirmé que la diversité qu’affiche Montréal par des festivals comme celui-ci fait d’elle une meilleure ville dans le patrimoine canadien.
Tout le monde attendait dans le cinéma plein à craquer le film documentaire de Pras: Sweet Micky for President. C’est vers 20h40 que le public allait être servi. Sous-titré en français, le docu commence par exhiber le coté sombre de l’histoire d’Haïti. On visite la succession de dictatures qu’a connu la première république noire libre, pour ensuite présenter Michel Martelly, un sauveur improbable, pour ne pas dire clownesque du peuple haïtien. Mais on y retrouve surtout un Pras Michel, chef d’orchestre de l’élection de Michel Martelly. Il le propose, le forme et l’enfonce dans l’esprit du peuple manœuvré habillement. Un élection mené a coup de tubes des Fugees et de Micky, une élection ou les coups bas sont normalisés, une élection menée sur trois fronts: en Haïti, au Canada et certainement aux États-Unis.
Bien que le documentaire baigne dans un manque flagrant d’objectivité, Pras y étale plutôt sa vision bien à lui des événements et des gens, le film a l’intelligence d’être plus ludique qu’informatif. La foule, hilare, a rit a des nombreux moments au court du visionnement de 89 minutes.
Suite au film, qui a eu une forte approbation du public subjugué, la foule a eu droit a une session de questions et de réponses avec la star haïtiano-américaine. Cette séance d’intimité fut très révélatrice et a surprise une parti du public. Bien que dans le film, Pras Michel encense Michel Martelly-candidat, il critique fortement Michel Martelly-Président. Selon lui, M. Martelly est un Président plus qu’ordinaire qui ne fait rien pour sortir Haïti du marasme dans lequel il se trouve encore aujourd’hui. « La pauvreté est croulante, il n’y a pas d’électricité, pas de système de santé, pas d’infrastructure, pas de jobs et pas d’éducation » dénoncera-t-il. Et Il persiste « Il n’y a pas de progrès en Haïti« . Ces propos sévères ont même fait décamper quelques haïtiens qui croient toujours en la « Perle des Antilles ». Pras déclarera : »Ce film est pour démontrer aux jeunes haïtiens que tout est possible, quelque soit vos origines et votre passé. Il faut juste le désirer ardemment. »
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