Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), en collaboration avec Nigra Iuventa, une organisation célébrant les cultures et l’histoire afrodescendantes et africaines à travers les arts visuels et médiatiques, convie le grand public à une passionnante série de rencontres virtuelles gratuites pour imaginer ensemble les musées de demain.
De nombreux experts québécois reconnus, issus du milieu des arts visuels et d’autres sphères culturelles – artistes, auteurs, chercheurs, commissaires, historiens de l’art et sociologues – se réuniront dans le cadre de quatre rencontres pour échanger sur des enjeux actuels et le rôle social des institutions muséales contemporaines. Ils aborderont notamment les questions de représentation qui émanent des collections muséales et remettront en question certains discours dominants et structures de pouvoir qui façonnent l’histoire de l’art.
Ce cycle de conférences est soutenu par le Conseil des arts de Montréal.
REPENSER LE MUSÉE
29 octobre et 5, 19 et 26 novembre 2020
Accès gratuit sur inscription :
https://fb.me/e/1DTXG5i2y
JEUDI 29 OCTOBRE, 18 H
REPENSER LE MUSÉE NO 1 :
L’HOSPITALITÉ CURATORIALE OU COMMENT PENSER LES DISPOSITIFS MUSÉAUX ?
Dans l’ouvrage Hospitality : Hosting Relations in Exhibitions (Sternberg Press, 2016), Beatrice Von Bismarck et Benjamin Meyer-Krahmer expliquent que le terme anglais curate (« organiser une exposition ») a pour racine latine curare (« prendre soin de »). En contexte muséal, les invitations aux événements, l’accueil des publics, les fascicules d’information, les visites guidées et les cartels explicatifs figurent parmi les éléments qui constituent, selon les deux historiens de l’art, « l’hospitalité curatoriale ». Au cours de cette conversation, les panélistes discuteront des dispositifs de médiation entre le public et les œuvres mis en place au sein des grands musées. Une conversation en anglais avec :
Alice Ming Wai Jim, professeure spécialisée en art contemporain au département d’histoire de l’art et chercheuse à la chaire de recherche en histoire de l’art ethnoculturelle de l’Université Concordia. Elle est également cofondatrice de la revue Asian Diasporic Visual Cultures and the Americas.
Romeo Gongora, artiste visuel, professeur à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et candidat au doctorat en arts au Goldsmiths de l’Université de Londres.
Animée par Maya Rae Oppenheimer, auteure, chercheuse et professeure adjointe au département d’histoire de l’art de l’Université Concordia.
JEUDI 5 NOVEMBRE, 18 H
REPENSER LE MUSÉE NO 2 :
REQUESTIONNER LA NOTION D’UNIVERSEL
« Dans son avide besoin de mythes destinés à fonder sa puissance, l’Hémisphère occidental se considérait comme le centre du globe, le pays natal de la raison, de la vie universelle et de la vérité de l’humanité », a écrit le philosophe Achille Mbembe dans Critique de la raison nègre. Cette conception, héritée de la période coloniale a considérablement façonné le monde de l’art. Cette deuxième rencontre de la série Repenser le musée examinera la construction d’un universel blanc eurocentriste, qui modèle encore aujourd’hui les représentations du monde et les imaginaires collectifs. Une conversation en français avec :
Cheryl Sim, commissaire et directrice générale de la Fondation PHI pour l’art contemporain.
Mojeanne Behzadi, historienne de l’art. Elle a notamment œuvré au sein du service de la Conservation du MBAM et à la programmation de la foire d’art contemporain Papier.
Jade Almeida, chargée de projet au Conseil québécois LGBT et doctorante en sociologie à l’Université de Montréal. Sa thèse porte sur les femmes noires qui aiment les femmes : résistance aux rapports de pouvoir enchevêtrés.
Animée par Eddy Firmin, artiste-chercheur et directeur de publication de la revue décoloniale Minorit’Art.
JEUDI 19 NOVEMBRE, 18 H
REPENSER LE MUSÉE NO 3 :
LE RÔLE DU DISCOURS EN ART
Depuis le XIXe siècle, le texte revêt une importance majeure en art contemporain et participe activement au processus d’artification. Comme le note la sociologue Roberta Shapiro, « l’intellectualisation de la pratique », c’est-à-dire l’ensemble des discours médiatiques, spécialisés et universitaires portant sur l’objet ou sur le créateur, permet le passage à l’art. Le texte explicatif, souligne Renata A. Moreira, « joue le rôle d’un porte-parole placé exactement entre l’œuvre et l’observateur : c’est le discours de médiation qui fait le passage entre un objet qui peut sembler indéchiffrable au premier regard et une œuvre d’art capable d’émouvoir et d’établir des liens ». Le discours en art permet-il de sacrer ou, a contrario, d’exclure certaines formes artistiques ? Au sein des musées, est-il influencé par une vision eurocentriste de l’art ? Une conversation en français avec :
Brintha Koneshachandra, doctorante en histoire à l’Université de Montréal, artiste visuelle et cofondatrice de la maison d’édition Diverses Syllabes.
Renata Azevedo Moreira, chercheuse, auteure et commissaire d’exposition. Elle est doctorante en communication à l’Université de Montréal avec une codirection en histoire de l’art à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Paola Ouedraogo, chercheuse et doctorante en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et cofondatrice de la maison d’édition Diverses Syllabes, créée par et pour les femmes racisées et les minorités de genre.
Animée par Olivia Mc Gilchrist, artiste multidisciplinaire d’origine franco-jamaïcaine qui explore les problématiques liées aux politiques d’identité caribéennes par l’entremise de son alter ego, « whitey ».
JEUDI 26 NOVEMBRE, 18 H
REPENSER LE MUSÉE NO 4 :
L’ART ET LE POUVOIR
Les musées, hauts lieux des beaux-arts, sont influencés par les rapports de domination qui régissent nos sociétés. Afin de mieux appréhender ces enjeux et d’en saisir la portée, il convient de créer un dialogue avec d’autres disciplines, notamment les sciences humaines et sociales, qui nous offrent une grille d’analyse et de compréhension complexe de ces rapports. Dans ce volet de la série, nous réfléchirons à l’urgence d’abattre les murs érigés entre les disciplines, pour mieux appréhender le rôle de l’art dans nos sociétés. Une conversation en français avec :
Sonia Alimi, doctorante en sociologie et études féministes à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et coordonnatrice à la recherche au Réseau d’Actions des femmes handicapées du Canada. Sa thèse interroge l’usage politique du conflit dans l’élaboration de pratiques de coalitions féministes.
Leïla Zelli, artiste et lauréate de la résidence Empreintes 2019 du MBAM. Elle s’intéresse aux rapports que l’on entretient avec l’idée « d’autres » et « d’ailleurs » et, plus spécifiquement, au sein de cette espace géopolitique souvent désigné par le terme « Moyen-Orient ».
Hanieh Ziaei, sociologue et politologue spécialisée dans l’art et la culture et directrice générale du Centre culturel Georges-Vanier (CCGV).
Animée par Gaëlle Étémé, métaphysicienne et plasticienne graphique. Son travail porte sur le problème génétique en théorie du langage, de l’origine du cosmos et de la factualité du réel dans la parure.
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