La guerre de Tripoli (en anglais Tripolitan War) (1801–1805) aussi appelée la Première Guerre barbaresque (First Barbary War), guerre de la côte des Barbaresques (Barbary Coast War) fut la toute première guerre engagée par les États-Unis d’Amérique après leur indépendance et la première des deux guerres qu’ils menèrent contre les États du Maghreb, alors connus sous le nom d’États barbaresques, qu’étaient le sultanat indépendant du Maroc et les 3 régences d’Alger, de Tunis et de Tripoli, provinces, mais dans les faits quasi indépendants, de l’Empire ottoman.
En Méditerranée, des nations d’Europe se voyaient dans l’obligation de payer un tribut aux États du Maghreb pour protéger leurs intérêts commerciaux sous peine de voir leurs navires attaqués par les corsaires barbareques. A l’indépendance des États-Unis, les navires de commerce américains perdirent la protection de la Royal Navy. A l’instar des nations européennes, les États-Unis se plièrent dans un premier temps aux exigences des provinces ottomanes en payant un million de dollars par an pour libérer les équipages capturés.
En mars 1785, Thomas Jefferson qui fut le troisième président des États-Unis de 1801 à 1809 et John Adams, second président américain sont allé à Londres pour négocier avec l’envoyé de Tripoli, l’ambassadeur Sidi Haji Abdrahaman (ou Sidi Haji Abdul Rahman Adja).
Ils signèrent différents traités: le traité de paix et d’amitié avec la régence Alger en 1795, le traité de Tripoli en 1796, et celui avec la régence de Tunis en 1797.
L’article 11 du traité de paix et d’amitié en 1795 se lit comme suit: :« Considérant que le gouvernement des États-Unis n’est en aucun sens fondé sur la religion chrétienne, qu’il n’a aucun caractère hostile aux lois, à la religion ou à la tranquillité des musulmans et que lesdits États-Unis n’ont jamais participé à aucune guerre ni à aucun acte d’hostilité contre quelque nation mahométane que ce soit, les contractants déclarent qu’aucun prétexte relevant d’opinions religieuses ne devra jamais causer une rupture de l’harmonie régnant entre les deux nations ».
M. Jefferson plaidait pour l’arrêt du paiement du tribut, avec le soutien de George Washington, chef d’état-major de l’Armée continentale pendant la guerre d’indépendance (1775-1783) avant d’être le premier président des États-Unis (1789-1797). Avec la remise en service de la marine américaine en 1794 et une puissance de feu accrue, il est devenu de plus en plus possible pour l’Amérique de refuser de payer le tribut.
Quand le dey de Tripoli augmenta le montant du tribut en demandant 225 000 dollars de plus (le budget fédéral en 1800 étant de dix millions de dollars), la tension s’accrut, et les États-Unis refusèrent de payer le tribut pour le passage de leurs navires en 1801.
Le Dey de Tripoli incita alors ses alliés de Tunis et d’Alger à déclarer la guerre aux jeunes États-Unis qui semblaient lointains et encore fragiles.
Une escadre de l’US Navy fut envoyée sur place comportant trois frégates et une goélette arrive en juillet et bloque Tripoli.
La frégate Philadelphia, prise échouée le 31 octobre 1803, est détruite dans le port de Tripoli le 16 février 1804 dans un raid mené par l’Intrepid, un ketch tripolitain capturé sous le commandement de Stephen Decatur
Tripoli est bombardé les 3, 7 et 25 août et le 3 septembre 1804.
Par un traité signé le 4 juin 1805, les États-Unis sont libérés de l’obligation de payer tribut aux Tripolitains. À compter de cette date, une escadre américaine mouille en Méditerranée en permanence, exception faite de la période de la guerre de Sécession, mais une seconde guerre éclate au printemps 1815 et une expédition navale est menée par Decatur contre le dey d’Alger.
En avril 2006, la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice offrira à Washington DC une copie de l’original du traité de paix et d’amitié signé en 1795 au ministre des Affaires étrangères algérien Mohammed Bedjaoui.
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