Les forces policières sud-africaines sont à la recherche d’un Rwandais par rapport au meurtre de l’ancien chef des renseignements ougandais et rwandais Patrick Karegeya, dont le corps a été découvert dans un hôtel luxueux de Johannesburg le jour de l’An.
Selon le New Age, un journal local, cet homme fut la dernière personne à être vu avec Patrick Karegeya. Le journal New Age cite le neveu de Karegeya, David Batenga en rapportant que lui et Patrick Karegeya ont ramassé un Rwandais à une station de train dimanche pour l’emmené à l’Hôtel Michelangelo Towers, situé à Sandton, une municipalité cossue en banlieues de Johannesburg qui abrite les plus grosses fortunes d’Afrique du Sud. Karegeya a été retrouvé mort dans la chambre d’hôtel mercredi.
Batenga a dit qu’il avait laissé les hommes au bout de quelques heures. Il a tenté d’appeler l’ex-espion sur son téléphone portable mardi soir, mais n’avait reçu aucune réponse. Les policiers ont été alertés lorsque le téléphone de Karegeya était toujours éteint le lendemain matin.
Pendant ce temps, la force d’enquête spéciale de la police sud-africaine, les Faucons, affirme que l’enquête progresse. La police soupçonne que Karegeya aurait été étranglé. Son cou était enflé puis une corde et une serviette ensanglantée ont été trouvées sur les lieux.
« Nous explorons toutes les pistes », a déclaré Paul Ramaloko, le porte-parole de la force spéciale.
L’ancien chef du service de renseignement extérieur du Rwanda, Patrick Karegeya vivait en exil en Afrique du Sud depuis plus de cinq ans après une brouille avec le président actuel Paul Kagame.
Membre de l’Armée de résistance nationale durant la Guerre de brousse ougandaise (1981-86), il est arrêté, inculpé pour trahison, et passe les trois années suivantes en prison. Il rejoint par la suite à nouveau le mouvement, qui se solde avec succès par l’arrivée au pouvoir de Yoweri Museveni en 1986 à la tête de l’Ouganda.
Patrick Karegeya est vice-directeur du contre-espionnage dans les services de renseignement militaires du nouveau gouvernement ougandais. Il participe à la préparation de l’invasion du Rwanda, alors gouvernée par Juvénal Habyarimana, par les forces conjointes du Front patriotique rwandais et de l’armée ougandaise. À cette date, Karegeya est l’allié de Paul Kagame, et devient directeur général des services de renseignements extérieurs de l’Armée patriotique rwandaise en 1994, lorsque le Front patriotique rwandais prend le pouvoir à la suite du génocide rwandais.
Il conserve ce poste jusqu’en 2004, où il devient porte-parole des forces armées rwandaises, avant d’être arrêté, accusé d’insubordination et de désertion, et emprisonné. Il est destitué de son grade de colonel en 2006. C’est en 2007 qu’il reçoit l’asile politique de la nation arc-en-ciel.
Antérieurement, des hommes armés ont également tenté à deux reprises l’ancien chef d’état-major de l’armée rwandaise, le général Kayumba Nyamwasa , alors qu’il vivait en exil à Johannesburg en 2010. Nyamwasa a déclaré à l’Associated Press en 2012 que Kagame le traque lui et d’autre dissident à travers le monde « en utilisant des escadrons de tueurs à gages. »
En 2002, Kayumba Nyamwasa redevient directeur des renseignements puis se brouille à son tour avec Paul Kagame. En 2004, il est nommé ambassadeur en Inde. Le 28 février 2010, il abandonne son poste et s’exile en Afrique du Sud, désormais ouvertement opposé au pouvoir. Le 19 juin 2010, il est victime d’une tentative d’assassinat devant chez lui à Johannesburg et blessé par balle. Hospitalisé, il est victime d’une deuxième tentative de meurtre sur son lit, mais ses cinq assassins sont arrêtés par la police sud-africaine. On découvrira que certains de ses assaillants sont Rwandais. Jean-Léonard Rugambage, rédacteur en chef adjoint du journal Umuvugizi, qui enquêtait sur cette tentative de meurtre a été lui-même assassiné le 24 juin 2010, abattu devant son domicile à Kigali.
Kayumba Nyamwasa et Patrick Karegeya sont tous deux accusés par le gouvernement rwandais d’avoir commandité des attentats à la grenade ayant causé deux morts et une vingtaine de blessés à Kigali du 20 février au 11 août 2010, jour de la réélection de Paul Kagamé à la présidence de la république.
Le gouvernement rwandais nie tout en bloc. Le Haut Commissaire rwandais Vincent Karega sur les ondes radio communiquait que « l’assassinat est une réaction émotionnelle et une façon opportuniste de faire de la politique. » Il a exhorté les gens à attendre le rapport de la police en Afrique du Sud.
Début 2014, Patrick Karegeya prévoit de prendre part à une réunion à Johannesburg du Congrès national du Rwanda (CNR), parti d’opposition à Paul Kagame qu’il accuse d’être devenue un dictateur. Parallèlement, le président Kagame accuse Karegeya d’avoir orchestré un attentat à la grenade à Kigali en 2010 en plus d’être au service du renseignement militaire sud-africain
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