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Nomadisants aux frontières des cultures des peuples d’Orient, de la méditerranée, des autochtones d’Égypte-Libye, et de Nubie ( actuel Soudan ), on retrouve dans le corpus peul ces diverses influences accumulées au cours des siècles… Notamment avec le symbolisme de l’Égypte antique par rapport aux bovidés, liés a de nombreuses hypostases du divin: Apis, Hathor, Isis. Tout comme ses hypostases du démiurge Amon, sont représentés portant un disque solaire entre leurs cornes, Géno ( divinité présente en Numidie et en Grèce ancienne où elle était un rite civique relié aux Mystères d’Éleusis ) qui est le nom traditionnel donné à Dieu par les Peulhs, crée en premier la vache sacrée qui porte l’univers entre ses cornes. On retrouve également la clé Ankh, Ankh qui signifie: Vie en Égyptien ancien, que l’on retrouve dans le vocabulaire Pulaar, sous le nom de Wonki, Onki en Copte, Yonki dans les langues Mandées. Le mot Wonki, Onki, Yonki, gardant le même sens. La notion ontologique du Ka qui signifie en égyptien ancien, le souffle divin, kin en Pulaar, pour le rapport avec le nez, par lequel l’homme respire donc vie, Ka en pulaar, qui veut dire: être, exister. Car pour le Peulhs on ne vit que lorsque le souffle divin anime le corps physique.
Sur un plan moins symbolique, il convient de ne pas oublier la lente pénétration des bergers vivants en marge des grands centres urbains, s’enfonçant toujours plus avant dans les brousses du Ghana, du Togo, du Bénin, du Nigéria, du Tchad, du Centre-Afrique…Mais c’est chez eux que persistent des traditions pré-islamiques – ( persistance d’un shamanisme d’élevage ) : génie du cheptel Kumen ; génie de la chasse Kondoron ( nomades ) – ( résidus de religion shivaïte shivaïsme et védique védisme ): Trinité et triades des contes initiatiques ; rite du feu ; croyances aux génies tutélaires ( de type lunaires ); traces d’une religion solaire ( Œil solaire de Géno dieu Créateur ); esprits des eaux (ondines) ; esprits aériens (sylphes); Ketiol dieu des arbres; génies-nains (gnomes); habitants minuscules et invisibles des forêts ; génie de l’eau Tyanaba ; génie du feu ; génie du vent ; Dieu-initiateur émanation de Géno, Kaïdara ; Lâred’i ou génies gardiens honorés sur un autel domestique (kaggu) – sont toujours présentes au quotidien
Le pulaaku
Pulaaku ou Pulaagu dans certaines régions : « être » Peul »
Le pulaaku est « un ensemble de règles très subtiles », morales et sociales, un « code de comportements jugés spécifiquement Peul », voire « l’idéal projeté dans la manière d’être peul ».
« Le pulaaku se retrouve chez tous les groupes Peuls, dans toutes les régions. C’est une preuve de stabilité de la catégorie et une première indication sur sa signification et sa fonction qui, manifestement ne relève pas seulement du besoin d’identification lié à des contextes historiques particuliers. Dans cette acception très générale, on peut parler de la « pulanité » en tant que conscience d’une identité durable, conscience unissant les Peuls, indépendamment de toute explicitation au niveau du contenu — Elizabeth Boesen. »
L’indianiste Stein ajoutera une note enrichie à la notion de segmentary State élaborée par Aidan Southall, à propos du pulaagu comme critère de sélection à chaque niveau de pouvoir. Il note par exemple, l’absence de « séniorité » ( contrairement aux successions et élections des groupes africains et au groupe de culture moyen-orientale proches ) mais à « l’empilement d’élection » par le conseil de même niveau et de confirmation ou d’intronisation par le niveau supérieur.
Parmi ces valeurs peules figure la « suavité » beldum qui n’existerait que chez les Fulbe (bele sey to Pullo) et qui se concrétise non seulement dans leur hospitalité et leur générosité, mais dans tout leur comportement.
On observe également une réticence à dire « non » (e woodi). C’est ainsi qu’un Peul n’opposera jamais un « non » ferme, il dira « e woodi » (c’est bien). Or, quand un Peul donne gentiment son accord, cela ne veut souvent pas dire grand-chose. Ils décrivent leur comportement comme étant forcé : le sentiment de honte, leur pudeur (semteende) ne leur laisse pas le choix. Le comportement peul n’aurait en quelque sorte aucun rapport avec autrui, mais avant tout avec lui-même.
La vie nomade a développé un caractère indépendant et une hypersensibilité ne favorisant pas le contact avec autrui.
La société peule est fortement hiérarchisée : l’aîné est respecté et même craint.
Les formules de politesse et les règles du savoir-vivre sont nombreuses et très importantes : le vouvoiement est de rigueur.
Enfin, les yeux (yitèrè) ont une grande importance et les Peuls n’aiment pas être confrontés à leur image, ni même que l’on en discute. C’est un trait caractéristique que l’on observe également à des degrés divers dans la civilisation orientale, de l’Égypte pharaonique à l’Afghanistan.
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