Le Parti républicain, surnommé également GOP (anglais : Grand Old Party), est l’un des deux grands partis politiques américains contemporains. Classé à droite sur l’échiquier politique, le dernier chef a occupé le poste de président s’incarne dans la personne de George W. Bush et avant lui, George Bush père…
Dans cette année électorale américaine de 2012, le GOP est toujours loin, très loin de séduire l’électorat Noire du pays de l’oncle Sam. Lors du premier soir de la Convention nationale républicaine, le 28 aout 2012, une femme de 37 ans de race noire a prononcé un discours animé devant une audience essentiellement composée de Blancs. Mia Love de son vrai nom Ludmya Bourdeau, de confession mormone, est la mairesse de Saratoga Springs, une ville où s’épanouissent moins de 20 000 âmes. Cette candidate au Congrès est née de parents haïtiens qui se sont établis à Brooklyn avec seulement 10 $ et qui, selon Mme Love, « n’ont jamais quêté un sou au gouvernement ». Cette soirée a tout de même fini par tourner au vinaigre quand un homme a été éjecté de la Convention républicaine après avoir jeté des arachides à une camérawoman Noire en criant : « C’est ainsi qu’ont nourris les animaux. »
La décision de mettre en valeur Mia Love en prime time en dit long sur le désir de plus en plus urgent du Parti républicain de se montrer accueillant pour les minorités et les femmes. Après des décennies de demi-teinte d’efforts pour attirer les Noirs, les Hispaniques et les femmes non mariées blanches, dont la plupart votent pour les démocrates, les dirigeants du GOP se rendent compte que s’il ne se développe sa base de soutien, le parti pourrait glisser dans l’insignifiance dans les prochaines décennies.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Près de 87 pour cent des électeurs membres du parti républicain sont blancs, selon le Pew Research Center, un think tank américain qui fournit des informations sur les sujets controversés en général relatifs aux attitudes et tendances. En revanche, 61 pour cent des démocrates inscrits sont blancs, 21 pour cent sont noirs, et 10 pour cent sont d’origine hispanique.
Et toujours plus dénonciateur, un sondage NBC-Wall Street Journal publié la semaine dernière a fixé la part du vote noir pour le candidat républicain Mitt Romney, à un éclatant zéro pour cent. ZERO. Le GOP est nettement déconnecté à la population noire du pays et des événements éloignent toujours ce vote au parti. Les républicains ont remporté le vote de pas plus de 14 pour cent des électeurs noirs dans huit élections présidentielles consécutives en partant de 1980, dont seulement 4 pour cent en 2008.
Et aujourd’hui, tout va dans le même sens. Les dirigeants républicains n’ont démontré aucune inclination pour limiter la rhétorique nativiste « reprendre le pays » du Tea Party (une aile du parti Républicain). Reprendre de qui? Et dans sa campagne des primaires Mitt Romney a annoncé que pour faire face à l’immigration clandestine, il rendrait la vie des immigrés si misérable qu’ils « s’autodéporteront ».
Avec un taux de chômage de 14,1 pour cent en juillet 2012 pour les Noirs et 10,3 pour cent pour les hispaniques, contre 7,4 pour cent pour les blancs (2 fois moins que chez les Noirs), les divisions persistent.
Au pouvoir, les républicains ont été dépeints comme de féroces entrepreneurs. Et n’hésitent pas à défendre les intérêts des États-Unis de facon musclée.
Le 25 octobre 1983, le républicain Ronald Reagan ordonna l’opération Fury Urgent, une invasion militaire de la petite île antillaise de Grenade. Le Royaume-Uni, Trinité-et-Tobago et le Canada entre autres affirmèrent leur opposition à l’invasion. Le premier ministre du Royaume-Uni, Margaret Thatcher s’opposa personnellement à l’invasion américaine. Le lobby afro-américain du congrès dénonça l’invasion et sept membres démocrates du congrès dirigé par Ted Weiss firent une tentative d’impeachment contre Reagan.
Créatif dans l’exercice du pouvoir, Reagan met l’expression « empire du mal » (« evil empire ») pour désigner l’Union soviétique pendant son mandat durant la Guerre froide.
Le 1er août 1990, l’Irak, dirigé par Saddam Hussein, a envahi le Koweït. Le président républicain George H. W. Bush forme une coalition internationale pour guerroyer au Koweït. Le 12 janvier 1991, le Congrès a voté l’approbation d’une attaque militaire, l’opération Tempête du désert, la phase la plus violente de la deuxième guerre du Golfe, par une marge étroite, avec l’approbation républicaine et l’opposition démocrate.
Son fils, le républicain George W. Bush lance la guerre au terrorisme et envahit l’Afghanistan. En 2003, George W. Bush poursuit avec l’invasion de l’Irak. Imitant Reagan, Bush met à la page l’expression « Axe du mal ».
Et puis il eut Katrina… Persuadés d’avoir été laissés en première ligne face à une catastrophe qualifiée d’« historique » par George Bush, nombre d’habitants manifestent désormais leur colère – une tension qui pourrait expliquer en partie le pillage surmédiatisé des quartiers huppés, sur l’initiative, entre autres, du maire noir Ray Nagin, et qui a dissimulé le nombre important de violences et de meurtres racistes commis par des milices blanches.
En 2042, selon la tendance, les non-blancs seront plus nombreux que les Blancs. Si les orientations du vote et la population continuent, dans ce sens les républicains auront bien du mal à obtenir une majorité du vote populaire. À moins qu’il tente un grand subterfuge, un candidat Noir ou du moins, non-Blanc…
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