Les États-Unis ont été le premier pays à mettre en place un programme officiel de stérilisations contraintes, dans le cadre d’une idéologie eugénique alors en vogue, représentée par Madison Grant et d’autres. Ils ont stérilisé contre leur gré plus de 64 000 personnes des années 1900 aux années 1970.
Le programme visait d’abord les retardés mentaux et personnes sujettes à des troubles psychiques. De plus, certains États visaient aussi les sourds, les aveugles, les épileptiques et les victimes de malformations congénitales.
En outre, les Amérindiens ont aussi été victimes du racisme d’État, et nombre d’entre eux ont été stérilisés contre leur gré, sans même en être informés, lors de séjours en hôpital (en maternité, etc.) D’autres stérilisations, à une moindre échelle, ont eu lieu en prison et dans le cadre pénal, en visant la criminalité.
Le juge Oliver Wendell Holmes, Jr., qui rédigea la décision de la Cour suprême, déclarait dans celle-ci que:
« Nous avons vu plus d’une fois que le bien public peut exiger la vie des meilleurs citoyens. Ce serait étrange qu’il ne puisse en appeler à ceux qui ruinent déjà la force de l’État pour des sacrifices moins importants, qui ne sont d’ailleurs souvent pas ressentis comme tels par les personnes concernées, afin de protéger la société contre un excès d’incompétence. Il vaut mieux, pour le monde entier, qu’au lieu d’attendre qu’on exécute la progéniture dégénérée suite à un crime de leur part, ou qu’on les laisse mourir de faim en raison de leur imbécillité, la société puisse empêcher ceux qui sont manifestement incapables de perpétuer leur genre. Le principe qui soutient la vaccination obligatoire est assez large pour légitimer de sectionner les trompes de Fallope (…) Trois générations d’imbéciles sont suffisantes. »
Si la position du Weather Underground à l’égard du féminisme et du Black feminism a pu faire débat, il n’en demeure pas moins que le numéro 2 de son journal clandestin, Osawatomie, y prêtait une certaine attention.
Osawatomie était un journal publié de façon clandestine par le Weather Underground Organization (WUO), un groupe radical américain, de mars 1975 à juin-juillet 1976. Son nom est celui d’un village du Kansas où le militant blanc anti-esclavagiste John Brown mena une bataille en 1856.
En 1973, Margaret Sloan-Hunter et d’autres femmes fondent la National Black Feminist Organization à New York. Deux ans plus tard, d’autres militantes liées au mouvement des droits civiques, au Black Nationalism ou au Black Panther Party, telles que Barbara Smith, Cheryl Clarke et Gloria Akasha Hull créent le Combahee River Collective à partir d’une section locale de la National Black Feminist Organization. Ce groupe féministe lesbien et radical mentionne, dans son manifeste créateur, d’importantes figures féminines du mouvement abolitionnisme, telles que Sojourner Truth (née probablement en 1797– décédée en 1883 était le sobriquet donné à partir de 1843 à cette abolitionniste noire américaine, née de parents esclaves dans la ville d’Hurley, dans l’État de New York. Son véritable nom était Isabella Baumfree), Harriet Tubman, Frances E. W. Harper, Ida B. Welles Barnett et Mary Church Terrell, présidente de la National Association of Colored Women fondée en 1896. Lee Combahee River Collective s’oppose au séparatisme lesbien, considérant que ces dernières ne s’intéressent qu’à l’oppression sexiste à l’exclusion d’autres formes de domination, fondée sur la « race », la classe, etc. Le Combahee River Collective rejetait ainsi toute essentialisation de la femme, qui en ferait une figure éternelle et universelle, toute biologisation du genre, s’intéressant de près aux analyses économiques et politiques des diverses formes de domination. Sous l’impulsion principale de Barbara Smith, le collectif publiera de nombreux essais sur le féminisme, ajoutant une nouvelle perspective aux Women’s studies, qui étaient alors principalement l’oeuvre critique de femmes blanches.
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