Mardi, l’humoriste polémique Dieudonné s’est vu être une fois de plus refusé de présenter son spectacle d’humour hors France, un spectacle qui avait pour thème « En Paix ». Cette fois-ci, c’est le Canada qui cautionne la censure de l’artiste franco-camerounais.
Quand il s’agit d’un duel David contre Goliath, j’ai une tendance à pencher du coté du plus faible. Et Dieudonné avec son humour décapant, borderline, se moque avec impertinence de l’establishment, des dissonances de nos sociétés aplanies.
Bien sur, son humour abrasif, mêlé à ses rires malins, foldingues, offusque les oreilles douillettes des gens comme il faut, mais n’en a-t-il pas la prérogative dans une société qui garantit une liberté d’expression a ses citoyens? Une liberté de rire de ce que l’on veut. Un peu comme les caricatures de Mahomet qui ont outré plus d’un milliard d’individus, qui se retrouvaient pour la plupart au bas de l’échelle sociale, pour en divertir orgueilleusement les plus Occidentaux de ce monde.
L’État nous dicterait-il ses humoristes? de quoi rire?
Né en France, d’un père Camerounais (Noir) et d’une mère Française (Blanche), il est évident que cet artiste ait une sensibilité qui lui est propre, imposé par ses expériences, sa culture et par son parcours où se reconnaissent ses multiples fans. Pro-Palestiniens, Dieudonné parle, entre autres, d’esclavagisme, la plus importante tragédie humaine qui a duré plus de 400 ans. Les Noirs furent pendus, dépecés, brulés vifs, enterrés vifs, écartelés, découpés, violés, renommés, chosifiés … tout quoi! Il trouve à rire cyniquement de l’esclavagiste qui est issue de diverses nations et religions. Historiquement, à Montréal seulement, les communautés chrétiennes aussi bien que les communautés juives possédaient des esclaves. Pourquoi pas en rire, finalement? Le crime est-il bien là?
Dans les multiples poursuites de l’hexagone envers Dieudonné M’Bala M’Bala, on l’accuse, avec un cadre bien français, de négationniste, ce qui veut dire en gros, de ne pas se fondre à la version officielle imposée par l’État sur un fait historique (ce fait est ici principalement le génocide juif), pour lequel il fut condamné. Ce sont ces antécédents judiciaires qui auraient pu peser dans la balance pour empêcher Dieudonné de poursuivre son chemin vers sa salle de spectacle à l’hôtel La Plaza au centre-ville de Montréal. Il se trouve qu’au Canada ces lois ne trouvent pas nécessairement écho. Il en faut bien plus que de tourner le dos au mouvement de Charlie Hebdo pour en arriver devant les tribunaux. Le Canada recule ainsi vers son idéal de terre de liberté, de terre du dialogue pour s’aligner avec des politiques importées, obscures du vieux continent.
Rien ne justifiait son interdiction de performer au Canada. D’ailleurs, bien qu’un bon nombre de politiciens, dont le maire de Montréal, Denis Coderre qui porte le masque de défenseur des communautés noires pour s’asseoir sur un vote docile, ont fait le choix facile de se positionner contre son entrée au pays, aucune explication officielle n’a été émise pour expliquer le refoulement de l’artiste, pourtant international, connu, public, aux frontières du pays.
Un manque évident de transparence du Canada laissant toute la place aux suppositions allant du complot, au lobbying passant par l’intervention politique pernicieuse. C’est bien ce qu’en pense le promoteur du spectacle Gino Ste-Marie qui attribue l’échec du spectacle actuel à une intervention personnelle de l’ex-chambellan canadien M. Coderre, maintenant roi et maitre de la métropole québécoise. Un fait toutefois renié par ce dernier qui a pourtant twitté, sans ambigüité, son mécontentement à l’entrée de l’humoriste Noir au Canada.
On ne peut certainement pas tous l’aimer ni en rire avec la même verve, on peut même le bouder, mais Dieudonné demeure un humoriste avec un public certain et établi. Il faut le donner le mérite de vouloir rire des plus grands, des plus puissants et de s’embarquer sur des sujets qui sont, encore aujourd’hui, un peu trop tabou dans nos sociétés dites de droits. Peut-être incapable d’en rire publiquement, en Amérique, en Afrique, en Asie ou en Europe, beaucoup d’artistes, comédiens, journalistes, juristes entrent dans le rang après avoir abordé des sujets chauds, entrepris préalablement avec l’innocence de l’enfant . Ceux-ci savent très bien le prix d’un tel parcours.
Les promoteurs du spectacle de Dieudonné promettent de revenir très prochainement avec le show au Canada.
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2 Comments
Article dégueulasse qui mélange tout et »rajoute au malheur du monde » comme disait Camus. Faire passer un négationniste pervers pour un artiste relève de la bouffonnerie la plus sinistre. Rire de l’assassinat en chambre à gaz de millions de Juifs relève d’un autre crime : la négation de crime contre l’humanité. Non-content d’être un débile mental cracheur de haine, le type vole le fisc et envoie en douce de l’argent au pays… La place de ce salopard de M’Bala X2 est en taule, pour escroquerie et dissimulation de revenus, et, donc, négation de crime contre l’humanité. Votre article est à gerber.
Je suppose qu’à votre journal vous avez été touchés aux larmes par sa demande de pardon ? Que vous croyez le type sincère ?
Comment ne pas voir que c’est un malade mental qui ne cherche qu’à essayer de faire le beuz ??