Des centaines de manifestants ont saisi les rues du berceau du printemps arabe. Ils se sont attroupés à Sidi Bouzid, la ville, où, en janvier 2011 a éclos des manifestations contre le régime du président Ben Ali. Maintenant, les gens sont allés dans les rues pour protester contre la politique des islamistes, pourtant modérés, du parti Ennahda.
Fondé le 6 juin 1981 sous le nom de Mouvement de la tendance islamique (MTI) avant de changer de nom en février 1989, le mouvement Ennahda (signifiant Mouvement de la Renaissance) fut longtemps interdit et légalisé le 1er mars 2011.
Le principal syndicat de la Tunisie, l’UGTT (l’Union générale tunisienne du travail), appelle à la grève à Sidi Bouzid pour faire pression sur le gouvernement à libérer les militants détenus, et de développer la région marginalisée. Le porte-parole du gouvernement Samir Dilou affirme que le syndicat fait une grève injustifiée et profite de la situation.
Les affrontements à Sidi Bouzid ont repris après une pause de deux jours. La semaine dernière, on y a vu des démonstrations permanentes de violences, qui ont souvent mené à des combats de rue.
Aujourd’hui, certains manifestants ont brisé la fenêtre d’une voiture appartenant à une équipe de télévision d’Al-Jazeera, la chaîne satellitaire qatarie de nouvelles. Mais sinon aucune violence n’a été signalée.
Sidi Bouzid est une ville qui connaît un taux de chômage élevé chez les jeunes. C’est là qu’en décembre 2010 le vendeur ambulant Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu dans la place centrale pour protester contre les politiques du pays. Ses funérailles ont suscité des protestations de masse, qui a dépassé de loin les frontières du pays bordées par la mer Méditerranée. Un mois plus tard, le président Ben Ali, qui avait gouverné le pays pendant plus de 25 ans, a été renversé.
Ni ses promesses d’entreprendre des réformes démocratiques et économiques, ni la démission du Premier ministre Mohamed Ghannouchi ne lui sont venues en aide. L’ex-président a fui le pays en octobre ce qui a permis à la première élection libre tunisienne de se matérialiser. En conséquence les islamistes modérés du parti Ennahda son arrivé au pouvoir.
Moins de six mois se sont écoulés et de nouvelles manifestations ont saisi le berceau de la révolution suite à l’échec du nouveau gouvernement de résoudre les problèmes sociaux.
Les autorités tunisiennes ou ceux qui se tiennent derrière eux ont sous-estimé le potentiel du mécontentement populaire. Ils pensaient que seul le renversement de Ben Ali leur permettrait de rester au pouvoir sans apporter de modifications essentielles à la gouvernance.
L’islamisation de la Tunisie est un autre facteur important dans la nouvelle impasse. Lorsque les dirigeants de l’Ennahda sont arrivés au pouvoir, ils ont promis que l’État aurait un accent laïque. Mais, commentant le texte de la nouvelle constitution M. Rached Ghannouchi le chef d’Ennahda, a déclaré, que toute loi qui contredit les normes de la charia, n’aurait pas de force.
Hier, pour se qui devait être un événement festif pour la journée de la femme, des milliers de Tunisiennes et Tunisiens se sont emparés des rues de la capitale Tunis s’insurgeant contre l’ébauche de la nouvelle constitution qui qualifie les femmes de « complémentaire à l’homme », ouvrant la voie à un recul de leurs droits durement acquis.
Le parti Ennahda est soutenu par le Qatar, notamment cheikh Youssef Al-Qaradawi, interdit de séjour en France et vedette internationale de la prédication islamiste radicale, qui condamne la séparation de l’État et de la religion.
Les Salafistes étendent maintenant leurs influences sur de nouveaux territoires, auxquelles ils n’ont jamais exercé leur autorité. Ils répandent leur influence.
La poursuite d’une justice sociale en Tunisie se complexifie par la situation économique du pays. L’instabilité politique a conduit à des flux de capitaux et la fuite des cerveaux. La branche du tourisme qui sert à assurer la part du lion des revenus du budget a beaucoup décru.
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