HUIT millions de personnes sont confrontées à des pénuries d’eau et alimentaires graves à travers la Corne de l’Afrique, selon les organisations humanitaires. C’est la pire sécheresse en 30 ans pour certaines régions africaines.
Le déficit de pluies saisonnières a conduit à de mauvaises récoltes, les pénuries d’eau ont causé la mort de milliers d’animaux dans la région, selon le Consortium of British Humanitarian Agencies (CBHA), forçant les gens à fuir leurs maisons par dizaines de milliers à la recherche d’eau et de pâturages pour leur bétail.
« On n’a pas vu la Somalie aussi sec en 30 ans» a déclaré Mike Sutherland, de Save the Children.
Dans certaines régions de la Somalie et du nord du Kenya, jusqu’à 30 pour cent de la population souffre de malnutrition aiguë, le double du nombre suffisant pour déclarer une situation d’urgence humanitaire.
Dans certaines parties de la Somalie, les prix des denrées étaient de 135 pour cent plus élevés qu’en mars de cette année par rapport à mars 2010, avec une baisse des salaires et le prix des chèvres se dévaluant de 25-50 pour cent par rapport à la même période en 2010.
En l’absence d’aide humanitaire suffisante dans le sud, qui est contrôlée par le groupe islamiste al-Shabab, la population de la région est susceptible de prendre le pire de la part de la sécheresse actuelle.
Un enfant sur quatre souffre de malnutrition, mais parce que c’est la sixième année consécutive que la saison des pluies ne se présente pas dans le sud de la Somalie, les gens ont peu de moyens pour faire face à la situation, selon un travailleur humanitaire cocoordonnateur des opérations de secours dans le pays, mais qui a requis l’anonymat raison de la sensibilité de la situation sécuritaire sur le terrain. « Ce sont les pires conditions que nous avons vues depuis des décennies. »
Plus de 30.000 réfugiés somaliens ont déjà fui vers le Kenya cette année, où les camps surpeuplés accueillent plus de 314.000 personnes affamées dans le nord du pays.
L’Afrique de l’Est n’est pas étrangère aux graves périodes de sécheresse, mais ils sont devenus plus fréquents ces dernières années en raison de l’effet de La Niña, disent les météorologues.
La Niña est un phénomène climatique ayant pour origine une anomalie thermique des eaux équatoriales de surface (premières dizaines de mètres) de l’océan Pacifique centre et est caractérisée par une température anormalement basse de ces eaux.
On croit que ces sécheresses ont provoqué des inondations massives en Australie et en Indonésie l’année dernière le, lorsque les températures de surface des océans a baissé de 1,5 à 1,6 degré, et modifiant l’évolution des modes de circulation atmosphérique dans l’océan Indien.
Selon l’agence humanitaire Goal, qui nous a mis en garde hier de l’importante famine en Éthiopie, lorsque la chute de la température de surface des océans chute de plus de 0,5 degré, les températures journalières dans le Sud de l’Éthiopie augmentent, asséchant des eaux de surface plus rapide qu’a la normale.
Les coûts élevés du carburant (dus aux pressions internationales), combinés à la hausse des prix des aliments (du fait de la sécheresse et des coûts du transport), ont affaibli les monnaies locales en Afrique de l’Est, et touché les producteurs et les consommateurs. Les transporteurs ont en effet augmenté leurs prix, ce qui a eu pour résultat une augmentation considérable du prix des produits alimentaires.
Des émeutes contre la vie chère se sont d’ailleurs déjà produites en Ouganda ces derniers jours. De telles manifestations « contre la vie chère » se multiplient ces dernières années. Après l’embrasement généralisé du Cameroun suite à des manifestations contre la cherté de la vie en février 2008, l’Égypte, le Maroc, le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Mozambique, la Mauritanie ont également connu de tels mouvements populaires au printemps 2008 à propos de la vie chère.
Les mutineries et journées de violence au Burkina Faso, la sortie de crise ivoirienne, les manifestations contre la vie chère dans bien d’autres États ont en commun de montrer des citoyens demandant les plus élémentaires des droits humains, la reconnaissance de leur liberté et de leur dignité, dans un continent secoué par le changement.
La faim est au coeur de toutes les mobilisations
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