L’histoire du Liberia en tant que pays commence en 1822, année où il a été fondé par une société philanthropique américaine de colonisation, l’American Colonization Society, pour y installer des esclaves noirs libérés.
Rapidement, un malaise entre américano-libériens et population autochtone apparaît.
L’American Colonization Society fut une société philantropique américaine fondée en 1816.
Son intention était d’aider les esclaves américains victimes de la traite transatlantique à revenir sur leur continent d’origine. Elle acheta en 1821 des terres à l’embouchure du fleuve Saint-Paul, là où le Libéria vit plus tard le jour. La Société contrôla étroitement le développement du Libéria jusqu’en 1847, où le Libéria se déclara indépendant. En 1867, elle avait organisé le retour de plus de 13 000 esclaves.
En 1822, le Libéria est fondé. C’est le début du malaise entre les Américano-Libériens et la population autochtone.
Le Libéria devient une république indépendante en 1847. Le suffrage censitaire permet aux américano-libériens de conserver le pouvoir durant un siècle.
On appelle suffrage censitaire le mode de suffrage dans lequel seuls les citoyens dont le total des contributions directes dépasse un seuil, appelé cens, sont électeurs. Parfois, le cens pour être éligible est fixé à un seuil plus élevé. Il existe des variantes, à mi-chemin entre suffrage censitaire et suffrage universel, dans lesquelles chaque électeur a un poids différent selon son niveau d’imposition.
En 1931, la Société des Nations condamne les conditions de travail forcé imposées aux autochtones par les américano-libériens pour le compte de multinationales de l’industrie du caoutchouc. Le scandale contraint le gouvernement à la démission. En 1936, le nouveau gouvernement interdit le travail forcé. Néanmoins, les autochtones, privés de droit de vote, restent des citoyens de seconde zone. C’est en mai 1945 que le président William Tubman accorde le droit de vote aux autochtones.
À partir de 1960, le Libéria entre dans une période de vingt années de prospérité, grâce à des concessions offertes à des multinationales étrangères (principalement américaines et allemandes) pour l’exploitation des gisements de minerai de fer.
En 1971, William Tolbert, vice-président depuis 1951, accède à la présidence suite à la mort du président Tubman. La politique économique qu’il mène accroît le clivage entre américano-libériens et autochtones. Et le 12 avril 1980, le gouvernement est renversé lors un coup d’État mené par Samuel Doe, un autochtone qui prend le pouvoir. Il instaure rapidement une dictature.
Ancien sergent, formé par les bérets verts américains, il prend le pouvoir au Libéria en 1980 par un coup d’État le 12 avril 1980. Il en devient président.
Son prédécesseur William Tolbert est tué. Doe fait assassiner tout le gouvernement en public. Un régime de terreur est institué, marqué par des exécutions sommaires.
Issu de l’ethnie Krahn, Doe tendra à favoriser son ethnie d’origine. Il obtient tout d’abord le soutien du gouvernement américain sous la présidence de Ronald Reagan, mais le perd progressivement du fait de la corruption et de l’impopularité de son régime.
De nombreux coups d’État tenteront de le destituer. La guerre civile au Libéria a coûté la vie à près de 150 000 personnes, des civils pour la plupart, et a provoqué un effondrement total de l’État. Des milliers de personnes ayant été déplacées à l’intérieur du Libéria et hors de ses frontières, quelque 850 000 personnes se sont réfugiées dans les pays voisins. Les combats ont commencé à la fin de l’année 1989 et au début de l’année 1990, causant plusieurs centaines de morts lors des affrontements entre les forces gouvernementales et les combattants se réclamant d’un groupe d’opposition, le National Patriotic Front of Liberia (NPFL), dirigé par un ancien membre du Gouvernement, Charles Taylor.
En 1989, le National Patriotic Front of Liberia (NPFL), un groupe d’opposition sous l’autorité de Charles Taylor, s’organise. La révolte gagne rapidement l’ensemble du pays sans rencontrer de résistance sérieuse de la part des forces gouvernementales. Néanmoins, l’avancée est stoppée aux portes de Monrovia. Dans le même temps, les membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) décident l’envoi de sa force d’interposition, l’Economic Community of West African States Cease-fire Monitoring Group (ECOMOG), composée de 4 000 hommes.
Dès le début du conflit, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une organisation régionale, a pris diverses initiatives en vue de parvenir à un règlement pacifique du conflit. L’ONU a appuyé l’action menée par la CEDEAO pour mettre fin à la guerre civile, notamment la création du Groupe d’observateurs militaires de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (ECOMOG) en 1990. En 1992, le Conseil de sécurité a imposé au Liberia un embargo sur les armes et le Secrétaire général a nommé un représentant spécial chargé de faciliter les pourparlers entre la CEDEAO et les belligérants.
En 1990, un désaccord au sein du NPLF conduit Prince Johnson à faire sécession, et à créer l’Independent National Patriotic Front of Liberia (INPFL) avec un millier de dissidents. Le 9 septembre 1990, le président Doe est assassiné.
Samuel Doe est capturé par les troupes de Yormic Johnson . Il meurt sous la torture : les deux oreilles arrachées, le pénis mutilé, traîné nu dans les rues de Monrovia.
Une vidéo est filmée dont les images choqueront la communauté internationale ; elle sera diffusée pendant quelques années dans les pays d’Afrique de l’Ouest. Elle montre notamment Johnson buvant une bière pendant que l’on arrache une oreille à Doe.
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