Starbucks, la plus importante chaîne de cafés au monde, fermait le 29 mai 2018, 8000 de ces établissements pour sensibiliser ses employés face aux préjugés racistes.
Cette mise à jour officiel d’environ 175 000 employés, payé pour ces quatre heures de formation, ce mea culpa organisé, est la résultante d’un embarras largement médiatisé. Revenons en arrière. An avril dernier, dans l’un des 12 000 Starbucks étatsuniens, dans un café situé dans la ville de Philadelphie, deux hommes Noirs, Rashon Nelson et Donte Robinson, après avoir utilisé les toilettes, ont été arrêtés, menottés puis escortés par la police hors de l’établissement. Une employée avait préalablement contacté les forces policières au contact de ces hommes Noirs.
Malheureusement pour Starbucks et heureusement pour nous, le public, l’incident a été filmé grâce à un appareil mobile et immédiatement diffusé sur les réseaux sociaux et visualisée plusieurs millions de fois en quelques jours. La vidéo a fait grand bruit et a été rediffusée sur les chaines de nouvelles à travers le monde. Dans le même temps une campagne anti-Starbucks se met en place autour du hashtag #BoycottStarbucks. Des manifestations ont lieu localement devant le magasin où se sont passés les faits.
L’entreprise avec un chiffre d’affaires de 23 milliards de dollars en 2017, avec environ 30 000 établissements implantés dans 77 pays, a subi un contrecoup de la part de ses consommateurs après l’incident racial. Dans une tentative de tracer une ligne de conduite avec les personnes racisées , ou peut-être de minimiser les dégâts, Starbucks essaie maintenant d’éradiquer le profilage racial de ses magasins.
On pouvait lire cet avertissement sur leur fil twitter, mardi 30 mai 2018: « Pendant plusieurs heures cet après-midi, nous fermerons les magasins et les bureaux pour discuter de la façon de faire de Starbucks un endroit où tout le monde se sentira le bienvenu. Nous vous remercions de votre patience et de votre soutien alors que nous renouvelons notre promesse de faire de Starbucks un lieu de rassemblement inclusif pour tous. À demain. »
Avant la fermeture sans précédent de 8 000 magasins américains de Starbucks mardi, le président exécutif Howard Schultz a déclaré aux journalistes que lui-même et les hauts dirigeants de la compagnie avaient suivi la même formation antiraciste la semaine précédente. « Il y avait un certain nombre de tables où les gens ont commencé à pleurer », a-t-il dit à propos de la session avec une quarantaine de cadres supérieurs de Starbucks au siège social de Seattle.
La formation comprenait la diffusion d’une vidéo du documentaliste Stanley Nelson. Ses films, comme il le stipule dans les premières secondes de la vidéo, sont à propos de la race et les décennies de combat pour l’égalité.
M. Schultz a indiqué que l’entreprise avait tenté de réparer les dommages subis par les deux hommes de Philadelphie en leur offrant des frais de scolarité, un règlement financier non divulgué et une journée passée au siège de Starbucks vendredi dernier, organisée par le directeur général Kevin Johnson.
Certainement, on peut se demander si de tels efforts auraient été mis en place si le monde n’avait pas été spectateur de cette catastrophe digne de l’Amérique ségrégationniste des années soixante.
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