Les Vénézuéliens font face à une nouvelle vague de manifestations alors que les pros et anti gouvernement s’attroupent dans le pays troublé par la violence ces derniers jours.
Parmi les groupes qui supportent le gouvernement de Nicolas Maduro, du côté des pros, les « femmes chavistes » prennent les rues dans une marche « contre le fascisme » à Caracas, tandis que l’opposition tient un rassemblement pour la « paix ». Chacun des camps tient des propos durs vis-à-vis les camps adverses et tente de prouver qu’ils ont la légitimité du peuple vénézuélien.
Nicolas Maduro, l’héritier politique d’Hugo Chavez, élu avec plus de 50% des voix lors de l’élection d’avril 2013 tente par tous les moyens d’apaiser le mécontentement populaire et de calmer les passions qui ne cessent de s’allumer un peu partout dans le pays, qui détient la plus grosse réserve de pétrole de l’occident.
Les prémices des protestations ont commencé au début de janvier 2014, après que Monica Spear, actrice et Miss Venezuela 2004, fut tuée alors que son véhicule tomba en panne sur le bord de la route. Sa fille de cinq ans était présente dans la voiture dans cet odieux crime, fut également gravement blessée aux jambes par balle.
Par la suite, en février, les étudiants prennent le relais. Ils dénoncent des conditions de vie difficile dans le pays, la difficulté d’accès aux biens de première nécessité et une l’importante insécurité qui règne au pays.
Les partis d’oppositions saisissent l’initiative et font un appel à la manifestation généralisée, tout en exigeant de représenter un nouveau gouvernement. Les répressions ont aussitôt suivi, l’escalade de la violence déborde dans plusieurs villes. Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre sont visibles, mais aussi entre manifestants pro ou anti Maduro qui déchirent les rassemblements.
Leopoldo López s’affiche comme une importante figure de l’opposition contre le gouvernement socialiste. Ce descendant de Simón Bolívar, a étudié au Kennedy School of Government de l’Université Harvard, l’établissement d’enseignement supérieur le plus ancien des États-Unis, ou il obtint une maîtrise en politique publique (MPP) en 1996.
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Ce politique aguerrit, fin communicateur, anciennement maire de Chacao, respecté de Washington a participé au coup d’État contre Chavez en 2002. Une combinaison de force militaire et de manifestations populaires fit avorter le coup et permit de remettre en place le président élu. Les États-Unis et l’Espagne ont rapidement reconnu le nouveau gouvernement de facto incarné par Pedro Carmona, mais ont également fini par condamner le coup une fois que celui-ci eut échoué.
Dans le livre « Hugo Chávez: oil, politics and the challenge to the United States » on cite Alí Rodríguez Araque, un politicien, diplomate Vénézuélien, ex-secrétaire général de l’OPEP qui soutient avoir entendu parler d’un embargo potentiel sur le pétrole contre les États-Unis par l’Irak et la Libye, sur le soutien américain à Israël. Plus important encore, dans son livre il évoque que « les États-Unis prévoyaient mettre en action un coup au Venezuela pour parer à toute menace d’embargo. »
Donc M. Lopez à appeler a plusieurs manifestations, dans plusieurs villes. Pour toute réplique, le 13 février 2014, les procureurs du Venezuela émettent un mandat d’arrêt contre López sur des accusations comprenant : intimidation publique, incendie criminel d’un bâtiment public, dégradation de biens publics, des blessures graves, incitation à l’émeute, homicide, et le terrorisme.
Le lendemain de l’émission du mandat, López s’empara de Twitter pour narguer président Maduro, en disant: « Tu n’as pas le courage de m’arrêter? Où est-ce que tu attends les directives de La Havane? Je vous le dis, la vérité est de notre côté. »
Le 18 février 2014, après des jours de clandestinité, López se rend pour répondre aux accusations, dont l’assassinat et le terrorisme lié à une série de manifestations qui a abouti à quatre décès. López s’est rendu devant des milliers de partisans qui, comme lui, portaient blanc comme un signe de la non-violence. Le politicien poursuit en laissant entendre qu’il espérait que son arrestation sensibiliserait les Vénézuéliens à la corruption et le désastre économique causé par le régime socialiste.
La guerre des mots n’en finit pas là. Quelques heures après l’arrestation, Maduro s’adresse à une foule en liesse et déclare qu’il ne tolérerait pas une « guerre psychologique » par ses adversaires et que Lopez devrait être tenu responsable pour ses « actes de trahison ».
Maduro affirme que les manifestations font partie d’un « coup d’État initié par Washington » et l’ex-président colombien Alvaro Uribe, une personnalité politique de droite fermement pro américaine. Le président américain Barack Obama a exhorté plus tôt le gouvernement vénézuélien de répondre aux « revendications légitimes » des manifestants; remarque que Maduro affirme être de l’ingérence dans les affaires internes du Venezuela.
Hier le président Maduro demandait une rencontre avec son homologue américain, Barack Obama pour un entretien. « J’appelle un dialogue avec vous, président Obama … entre les patriotiques et révolutionnaires Vénézuéliens et les États-Unis et leur gouvernement » a-t-il dit.
L’exportation clé du Venezuela, le principal client de cette terre immensément riche en pétrole, se fait pourtant vers les États-Unis, mais les relations tendues entre les deux pays se sont aggravées. Caracas et Washington n’ont pas échangé d’ambassadeurs depuis leurs renvois respectifs en 2010. Le Venezuela a expulsé huit diplomates américains au cours de la dernière année, dont trois le 16 février 2014.
Le Venezuela possède les plus grandes réserves prouvées de pétrole du monde, mais curieusement sous Maduro et son prédécesseur, le regretté Hugo Chavez, l’économie a fléchi, la criminalité a augmenté et l’inflation est parmi les plus élevés de la région.
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