Les officiers de la garde présidentielle au Burkina Faso, le régiment de sécurité présidentielle (RSP) ont pris le pouvoir par un coup d’État au milieu des protestations dans la capitale Ouagadougou. Les putschistes ont imposé un couvre-feu nocturne à travers l’état de l’Afrique de l’Ouest, et ont ordonné la fermeture des frontières terrestres et aériennes.
A la tête du coup d’État militaire, l’ancien bras droit du Président renversé Blaise Compaoré, le Général Gilbert Diendéré, ex-patron du renseignement burkinabé, prend le pouvoir. La prise de contrôle intervient moins d’un mois avant que les élections destinées à restaurer la démocratie dans le pays ouest-africain devaient avoir lieu.
« Les forces patriotiques, regroupés au sein du Conseil national pour la démocratie, ont décidé aujourd’hui de mettre fin au régime transitoire déviants« , a déclaré dans communiqué lu à la télévision d’Etat par le colonel Mahamadou Bamba. Il continue en invoquant qu’un changement à la loi électorale bloquait les supporteurs de M. Compaoré de se présenter à la 11e élection prévue en octobre 2015 créant ainsi des » des divisions et des frustrations dans la population « .
Le Burkina Faso vacillait vers le chaos mercredi lorsque la garde présidentielle a arrêté le président par intérim, Michel Kafando, le Premier ministre Yacouba Isaac Zida, et deux autres ministres. Gilbert Diendéré, un proche allié de l’ancien président Blaise Compaoré a été nommé nouveau chef du pays, dans une intervention à la télévision d’Etat. En 1985, c’est Diendéré qui devait contrôler l’arrestation du Président Thomas Sankara, qui a été assassiné lors de l’opération.
Jeudi, les soldats ont tiré des coups de semonce pour disperser une foule de manifestants qui se sont rassemblés à la Place de l’Indépendance de la capitale Ouagadougou. Les soldats ont sillonnée les rues dans des pick-up, frappant et détenant des manifestants. Toujours à Ouaga ou deux cent vingt membres des forces spéciales françaises sont basés, le siège du parti politique de M. Compaoré , le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) dont Gilbert Diendéré devient le président, a été saccagé pendant que la nouvelle du coup d’État se propageait.
Le coup de force mené par la garde présidentielle se déroule trois jours après qu’un comité du gouvernement a recommandé la dissolution de l’unité d’élite. Le détachement était un pilier du règne de 27 ans de M. Compaoré et s’est maintes fois immiscé dans la politique intérieur depuis sa chute.
Un porte-parole des putschistes a fait allusion à un agenda politique pour soutenir un retour au pouvoir des fidèles de M. Compaoré, qui demeure en exil dans le pays voisin, la Côte-d’Ivoire depuis qu’il a été renversé par un soulèvement populaire en octobre 2014.
Le coup d’Etat a suscité la condamnation de l’ancienne puissance coloniale: la France, les Etats-Unis et les Nations Unies. Elle a annulé l’espoir d’une transition en douceur dans un pays qui était devenu un phare pour les aspirations démocratiques en Afrique après que des manifestants ont évincé M. Compaoré quand il a essayé d’étendre son règne.
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