La Carifête communément appelée le “jump up”, est une fête tout en couleurs et en musiques qui rappellent l’ambiance des Caraïbes une fois l’an à Montréal, ville multiethnique canadienne. Un défilé présente la diversité culturelle des pays d’origine de nombreux Néo-Montréalais.
L’édition 2010 de la Carifête n’aura peut-être pas lieu. Deux organismes, l’Association des festivités culturelles des Caraïbes (Caribbean Cultural Festivities Association CCFA) et la Fondation de développement du carnaval de Montréal (Montreal Carnival Development Foundation, MCDF) prétendent qu’elles seules ont le droit d’organiser ce défilé dans les rues montréalaises. Du coup, elles se retrouvent devant les tribunaux.
« Malheureusement, la mésentente actuelle entre les promoteurs nous contraint de suspendre la tenue de l’édition 2010 de l’événement », a indiqué Mary Deros, la responsable du dossier des communautés d’origines diverses au comité exécutif de Montréal.
Depuis sa création en 1975, ce grand rassemblement de la communauté caribéenne de Montréal se tient normalement en juillet et la sentence devrait tomber fin juin. Avec une sentence aussi tardive, l’organisme choisi par le tribunal n’aura peut-être pas le temps de coordonner un tel événement.
La Ville de Montréal, qui soutient financièrement le défilé depuis plus de 30 ans, a dit regretter la situation. « Nous avons écrit et manifesté notre inquiétude à maintes reprises aux promoteurs au cours des derniers mois et sommes peinés de constater qu’ils [les deux associations] aient dû porter leur mésentente devant les tribunaux », a expliqué Mme Deros.
Rappelons que l’an dernier, ces deux organismes “à but non lucratif ” ont organisé chacune leur propre défilé. La ville avait octroyé à chacune d’elles un permis pour l’organisation d’un défilé. Il y eut donc deux défilés. C’était le 35e anniversaire de la parade et la communauté caraïbéenne tenait à souligner son défilé annuel.
Malgré l’offre généreuse du maire de Montréal, M. Tremblay, les deux organismes en furent fort choqués. « C’est une décision irresponsable. Je ne sais pas comment ils peuvent réussir à faire ça. C’est nous qui avons les camions et c’est nous qui avons les assurances! » lançait Henry Antoine, de la MCDF.
« C’est de la pure folie, renchérissait Everiste Blaize de la CCFA. Qui dirige la Ville? Le maire Tremblay ou Henry Antoine? On voulait un événement dont on pouvait être fiers. Mais cette décision a été prise au mépris de notre fierté. La communauté ne suivra pas, si le défilé est organisé par la MCDF.»
Dans les faits, c’est le CCFA qui administrait jusqu’à maintenant la Carifête. La MCDF est entrée dans le décor il y a moins de 2 ans. Elle a été fondée par l’ancien directeur de la CCFA, Henry Antoine. Papier officiel pour papier officiel, chacun prétend être le seul groupe dûment autorisé à organiser l’événement.
Pourtant sur son site web, www.carifetemontreal.com, Henry Antoine reconnait l’importance de ladite fête pour les Montréalais. Rappelez-vous de l’histoire biblique du roi Salomon, de ces deux femmes qui revendiquait la maternité du poupon. Quand Salomon dit aux femmes de séparer le bébé en deux afin qu’elles aient chacune une partie, la vraie mère refusa afin que son enfant vive. Mais dans ce cas, aucune des deux parties ne porte l’amour de ce carnaval comme cette mère. Par leur insensibilité à la cause et par leur soif mercantile, ce carnaval finira bien par disparaître.
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