Le 17 décembre 2010, à l’âge de 26 ans, il s’asperge d’essence et s’immole par le feu devant le siège du gouvernorat. Le 5 janvier 2011, il meurt au Centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous.
Dès le 17 décembre, des dizaines de commerçants rejoints par des jeunes et des proches de Bouazizi se réunissent pour protester. Durant le week-end, les rassemblements s’amplifient ; la police tente de les disperser, mais la situation dégénère : plusieurs agents et manifestants sont blessés, des interpellations ont aussi lieu.
Le 22 décembre, un autre jeune, Houcine Neji, âgé de 24 ans, escalade un poteau électrique de la ville et se suicide sur les câbles de 30 000 volts au cri de « plus de misère, plus de chômage » devant de nombreuses personnes qui le supplient de redescendre. Aussitôt, la révolte reprend plus violemment et s’étend aux villes voisines de Meknassy et Menzel Bouzaiane. Dans cette dernière, les manifestants incendient le siège de la délégation et assiègent le poste de la garde nationale.
Et ça continue. Le 24 décembre, Mohamed Ammari est tué par balle après avoir été touché à la poitrine par la police à Menzel Bouzaiane. D’autres manifestants sont également blessés, y compris Chawki Belhoussine El Hadri, qui meurt le 30 décembre. La police affirme qu’ils les ont abattus par « légitime défense ». Un « quasi-couvre-feu» est ensuite imposé sur la ville par la police.
Pour Al Jazeera, ce « soulèvement » est la conséquence « d’une combinaison mortelle de pauvreté, de chômage et de répression politique : trois caractéristiques de la plupart des sociétés arabes »
Le 3 janvier, des manifestations contre le chômage et la hausse du coût de la vie dégénèrent à Thala : 250 personnes, pour la plupart des étudiants, défilent en soutien aux manifestants de Sidi Bouzid, mais sont dispersées par la police.
Le 8 janvier, un autre commerçant âgé de cinquante ans s’immole à son tour à Sidi Bouzid. Les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre sont de plus en plus meurtriers : les 8 et 9 janvier, quatorze civils sont tués par balle à Thala, Kasserine et Regueb selon le gouvernement, vingt selon l’opposition, au moins 23 selon le journal Le Monde]. Le 10 janvier, un jeune diplômé de Sidi Bouzid met fin à ses jours, portant à cinq le nombre de suicides depuis celui de Mohamed Bouazizi. À Ettadhamen-Mnihla, dans la banlieue de Tunis, des violents heurts éclatent entre les forces de l’ordre et les manifestants qui saccagent un magasin et incendient une banque.
Au matin du 13 janvier, la Fédération internationale des droits de l’homme affirme détenir une liste nominative de 66 personnes tuées depuis le début des événements. Un jeune manifestant est tué par balle au cœur de Tunis dans l’après-midi alors que des troubles éclatent dans la station balnéaire d’Hammamet où un poste de police et une permanence du parti au pouvoir sont détruits ainsi que des résidences cossues, dont l’une appartiendrait selon des habitants à un proche du chef de l’État.
Dans une tentative de faire des concessions durant ces derniers jours, Ben Ali avait limogé certains partisans du régime et a promis de se retirer à la fin de son mandat actuel, soit en 2014, et aussi promis la baisse des prix des denrées alimentaires de base.
Mais ses promesses ont finalement échoué à étouffer la colère des rues. Le 14 janvier Ben Ali quitte le pouvoir.
Moncef Ben Mrad, rédacteur en chef d’un journal indépendant, a déclaré: «C’est la naissance d’un peuple qui demande plus de liberté et que les familles qui ont pillé le pays sont appelée à rendre des comptes. »
Les frontières tunisiennes côtoient deux autres régimes autoritaires, la Libye et l’Algérie.
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