L’ex-président haïtien Jean-Bertrand Aristide a gardé un profil bas, jeudi, alors qu’il compte mettre fin à son exil en Afrique du Sud et retourné à la maison, quelques jours avant des élections cruciales en Haïti.
Un jour plus tôt, un politique sud-africain a déclaré que Aristide avait l’intention de quitter jeudi, ignorant les appels des États-Unis de retarder son retour au pays après les élections présidentielles de la nation des Caraïbes, dimanche.
M. Obama a déclaré au président sud-africain Jacob Zuma les « profondes inquiétudes » des États-Unis sur le fait que M. Aristide revient juste avant l’élection présidentielle en Haïti. Il dit que les États-Unis estiment que le retour d’Aristide pourrait être un élément déstabilisant pour le pays encore fragile.
Mais Collins Chabane, un ministre sud-africain, a déclaré que M. Aristide n’avait donné au gouvernement sud-africain « aucune indication » du moment où il quitterait l’Afrique du Sud.
« Nous ne pouvons pas être tenus pour responsable de son départ ou non. Nous pensons que ce n’est pas dans notre ressort d’en discuter. Évidemment, c’est quelque chose qui devrait être traité dans les cercles diplomatiques », a déclaré M. Chabane aux journalistes à Cape Town.
L’acteur américain et activiste Dany Glover s’est pourtant déplacé vers l’Afrique du Sud et est arrivé jeudi matin sur le continent noir pour escorter l’ancien président haïtien vers l’ile des Antilles. Dany Glover, Jesse Jackson et Harry Bellefonte font partie des célébrités américaines qui désirent un retour effectif d’Aristide en terre haïtienne.
Le Porte-parole du ministère des Affaires étrangères sud-africain Clayson Monyela affirmait que M. Aristide était peu prompt à parler aux journalistes de la fin de son exil de sept ans en Afrique du Sud.
« Il est réticent à l’idée de donner une conférence de presse. Nous essayons de parvenir à un compromis qui implique la délivrance d’une déclaration de départ,» selon Monyela à l’AFP.
Il a aussi dit qu’il ne pouvait pas commenter les informations selon lesquelles M. Zuma avait pris plus tôt cette semaine les appels du président américain Barack Obama et le secrétaire général Ban Ki-moon qui demande que le retour d’Aristide soit reporté.
Le charismatique Jean-Bertrand Aristide, est le premier président haïtien démocratiquement élu, et a été forcé à l’exil en Afrique du Sud par une rébellion armée en 2004.
L’avocat de M.Aristide Ira Kurzban déclaré mercredi que l’ancien chef redoute qu’un nouveau gouvernement haïtien puisse essayer de bloquer son retour s’il attend la fin du scrutin.
L’élection très attendue oppose un chanteur populaire, Michel Martelly contre une ex-première dame Mirlande Manigat dans une course serrée pour succéder au président actuel René Préval.
Les élections du premier tour en novembre 2010 furent entachées de violence et de fraude. Le pays est encore brisé et a du mal à se reconstruire après un séisme dévastateur il y a 14 mois tuant quelque 250.000 personnes.
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