Après des décennies de tension entre les deux pays, le président Barack Obama et le président russe Dmitri Medvedev ont signé un traité jeudi, le 8 avril qui diminuerait le nombre d’armes nucléaires dans les deux États.
Le pacte qui porte le nom de START (Strategic Arms Reduction Talks) “Pourparler sur la réduction d’armes stratégiques” sur les armes nucléaires exige que les deux nations réduisent leurs ogives nucléaires d’un tiers et d’éliminer plus de la moitié du nombre de missiles, sous-marins et bombardiers. Selon un communiqué de la Maison Blanche, l’accord limite le nombre d’ogives de chaque pays de 2.200 à 1.550 dans un délai de sept ans.
« Enfin, cette journée témoigne de la détermination des États-Unis et la Russie – les deux nations qui détiennent plus de 90 pour cent des armes nucléaires dans le monde — de poursuivre un leadership mondial responsable, a dit M. Obama selon un communiqué, à la cérémonie de signature du traité.
Faisant écho à l’optimisme d’Obama pour une meilleure relation entre les deux nations, Medvedev ajoute : “Ce qui importe le plus, c’est qu’il s’agit d’une situation gagnant-gagnant. Nul n’est perdant dans cet accord”, a déclaré M. Medvedev lors de l’événement.
Obama a également pris l’opportunité de commenter l’effet du traité sur d’autres pays, y compris l’Iran. De l’avis de M. Obama, le traité indique que les États-Unis prennent la non-prolifération nucléaire au sérieux, et ceux qui désobéissent à ces traités en subiront les conséquences. “Nous travaillons ensemble au Conseil de sécurité des Nations unies afin d’adopter des sanctions sévères contre l’Iran”, a dit M. Obama lors de l’événement.
Medvedev quant à lui, a exprimé son contentement dans de nouvelles relations entre la Russie et les États-Unis. Il a aussi affirmé que le traité n’est viable que si les États-Unis renonce à sa défense antimissile.
La Missile defense, anciennement National missile defense, appelé communément « bouclier antimissile », est un système comprenant des radars et des missiles, et qui a pour but de détecter et de détruire les missiles balistiques ennemis dirigés vers le territoire des États-Unis et de certains de leurs alliés (Japon et OTAN, entre autres). En fonction depuis novembre 2004, le programme s’étend jusqu’en 2012.
Deux grandes puissances nucléaires autres que les États spécifiquement désigné par les États-Unis s’estiment visées par ce système d’arme : la Chine et la Russie.
La Russie qui estime que ce programme est dirigé contre elle déploie de façon temporaire en représailles le 10 septembre 2008 2 bombardiers stratégiques Tu-160 au Venezuela et signe avec la Biélorussie le 2 novembre 2008 un accord bilatéral sur la création d’un système commun de défense antimissile. Le 5 novembre 2008, le président russe Medvedev estime durant son adresse annuelle devant l’Assemblée fédérale que « le conflit dans le Caucase a servi de prétexte pour introduire en mer Noire des navires de guerre de l’OTAN et imposer à l’Europe des systèmes de défense antimissile. Cela ne manquera pas d’entraîner des mesures de rétorsion russes », qu’il détaille :
· Maintien en état d’alerte de la RVSN, stationnée à Kozelsk, au Sud-Ouest de Moscou, dotée de missiles SS-19 Stiletto d’une portée de 10 000 km,
· Installation possible de missiles de théâtre Iskander, ayant une portée de 300 km, dans l’enclave russe de Kaliningrad et sur la mer Baltique.
En février 2009, le président américain Obama écrit à Medvedev pour lui proposer l’arrêt du programme de bouclier. En échange, il réclame l’appui de la Russie sur la demande d’arrêt du programme nucléaire iranien. « J’attends que ces signaux positifs se transforment en propositions concrètes », répondit le Kremlin. La Maison Blanche annonce le 18 septembre 2009 l’arrêt de l’implantation du radar à longue portée en Tchéquie et de la batterie de dix Ground Based Interceptor en Pologne.
Toutefois, avant la finalisation du pacte sur les armes nucléaires, il doit être ratifié par les deux législatures, russes et américaines. Afin de ratifier le traité au Sénat, 67 sénateurs doivent voter en sa faveur. Avec 59 membres démocrates du Sénat, le traité aura besoin de l’appui des républicains, un exploit qui peut s’avérer difficile après le débat houleux sur la réforme des soins de santé.
Malgré cela, Obama reste convaincu que les membres du Congrès verront les bienfaits du traité, et qu’il passera sans trop d’opposition..
“Je suis sûr que nous allons être en mesure de le ratifier” a dit M. Obama.
A lire aussi
A découvrir ... Politique
Qui a assassiné le Président haïtien Jovenel Moïse?
Dans cette nuit du 6 au 7 juillet 2021, un groupe d'hommes comportant au moins 21 mercenaires colombiens et quelques américano-haïtiens …
Idriss Déby, le Président tchadien meurt au combat
Les forces armées tchadiennes ont stoppé le pays en annonçant qu’Idriss Déby, 68 ans, était décédé des suites de blessures …
Benoit Charrette, le nouveau Ministre responsable de la Lutte contre le racisme du Québec, affiche ses couleurs
Le gouvernement québécois joue à un jeu dangereux. François Legault y installe, tout doucement, comme on dit, une atmosphère propice …