Toussaint Louverture (né François-Dominique Toussaint le 20 mai 1746 dans une habitation près de Cap-Français ; mort le 7 avril 1803 au Fort de Joux, à La Cluse-et-Mijoux en France) est le plus grand dirigeant de la Révolution haïtienne, devenu par la suite gouverneur de Saint-Domingue (le nom d’Haïti à l’époque).
Il est reconnu pour avoir été le premier leader Noir à avoir vaincu les forces d’un empire colonial européen dans son propre pays. Né esclave, s’étant démarqué en armes et ayant mené une lutte victorieuse pour la libération des esclaves haïtiens, il est devenu une figure historique d’importance dans le mouvement d’émancipation des Noirs en Amérique.
Son grand-père, Gaou-Guinou, serait un Africain né au Dahomey (actuel Bénin), issu d’une famille royale d’Allada. Déporté à Saint-Domingue, son père Hippolyte Gaou est vendu comme esclave au gérant de l’habitation du Comte de Bréda, dans la province du Nord, près du Cap-Français. Dans la plantation de ce domaine naît Toussaint, recevant alors le nom de son propriétaire, Bréda, selon l’usage. Son maître, M. Baillon de Libertat, relativement humain, encourage Toussaint à apprendre à lire et à écrire, et en fait son cocher, puis le commandeur (c’est-à-dire le contremaître) de l’habitation.
Toussaint, malgré une petite taille et une laideur qui lui vaut le surnom de Fatras-Bâton, gagne une réputation d’excellent cavalier et de docteur feuille, maîtrisant la médecine par les plantes. Il épouse une femme libre du prénom de Suzanne dont il a deux fils : Isaac et Saint-Jean. Il adopte aussi un premier fils de Suzanne, le métis Placide, et a une nombreuse descendance illégitime. Il est affranchi en 1776, à l’âge de 30 ans.
Malgré les assurances de loyauté de Toussaint Louverture, Bonaparte, qui a été outré par la proclamation d’une constitution autonomiste par Toussaint et ses alliés les grands colons, se rallie aux arguments des négociants et des colons martiniquais qui veulent rétablir l’esclavage sur toutes les colonies françaises. Il profite de la paix d’Amiens pour constituer un corps expéditionnaire de 20 000 hommes avec à sa tête son beau-frère, le général Leclerc et reprendre le contrôle de l’île.
Le 20 janvier 1802, l’expédition de Saint-Domingue se présente dans les ports de la colonie, ostensiblement pour punir le seul Louverture, déclaré félon. Le rétablissement de l’esclavage est encore un objectif secret. Les officiers fidèles à Toussaint résistent d’abord, en brûlant les villes portuaires et en se retirant dans les terres. Malgré quelques succès, le combat devient rapidement inégal, la population, lassée de l’autoritarisme de Toussaint, ne suit pas et certains des officiers décident de rallier le camp des Français. Le 7 mai 1802, Louverture signe au Cap-Français avec Leclerc un accord qui lui permet de prendre sa retraite sur ses terres d’Ennery en conservant son grade. Cet accord stipule notamment que l’esclavage ne sera pas rétabli sur l’île.
Trois semaines plus tard, Leclerc arrête Toussaint Louverture, accusé de complot et de rébellion, ainsi que sa famille. Le vaisseau le Héros les conduit alors en France. Le 25 août 1802, Toussaint est emprisonné au Fort de Joux, dans le Doubs, où il sera maintenu isolé et soumis à des interrogatoires répétés. Il y mourra d’une pneumonie le 7 avril 1803. Sa famille fut exilée à Bayonne, puis à Agen.
Certains de ses partisans jugés comme dangereux ou susceptibles de créer de l’agitation sont envoyés en France. Ceux qui ne sont pas assignés à résidence sont emprisonnés, notamment en Corse. Ils constituent plus tard une partie des hommes et officiers du Bataillon des Pionniers Noirs.
A l’annonce du rétablissement de l’esclavage en Guadeloupe et malgré l’exil de Louverture, la révolte reprend sous les ordres de Dessalines et les Français (menés par le général Donatien de Rochambeau) doivent évacuer Cap Français en novembre 1803 après la bataille de Vertières. Dessalines proclame l’indépendance d’Haïti le 1er janvier 1804.
La mort de Toussaint Louverture garde une part de mystère. Alors qu’il est plus communément expliqué que Toussaint Louverture est mort d’une pneumonie au Château de Joux dans le Doubs causée par le froid de cette région, une seconde hypothèse évoque que Toussaint Louverture serait mort d’infections dentaires. Aujourd’hui encore il est possible de visiter sa cellule au château de Joux. Tous les ans de nombreux Haitiens font d’ailleurs ce pèlerinage dans le Doubs afin de perpétuer la mémoire de ce grand homme fondateur de la première République Noire dans le monde.
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