Créée à la mémoire du cinéaste québécois Yvan Patry, la Fondation Alter-Ciné offre chaque année des bourses à de jeunes cinéastes des pays du Sud pour la réalisation d’un documentaire. Au cours des quinze dernières années, elle a ainsi octroyé des bourses à 52 cinéastes, dont 26 femmes.
Ces cinéastes travaillent dans des conditions difficiles, souvent dans l’urgence, et parfois au risque de leur vie. Dans la plupart des cas, ils ont un accès limité aux ressources matérielles et financières nécessaires à la réalisation d’un film. Voilà pourquoi la Fondation juge si important d’appuyer leur travail : parce qu’ils osent prendre la parole, parce qu’ils posent un regard unique, original, « de l’intérieur » sur la réalité de leur pays, et parce qu’une aide, même minime, peut s’avérer déterminante pour réaliser leur film.
À l’occasion de son 15e anniversaire, la Fondation Alter-Ciné vous convie chaleureusement samedi 16 avril à 14h et dimanche 17 avril à 17h, à la projection de six documentaires, films qu’elle a soutenus par son programme de bourses. La plupart de ces films sont très récents et n’ont jamais été présentés à Montréal. C’est une occasion unique de connaître le travail de jeunes cinéastes d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie qui illustrent, par leurs films percutants, l’importance de défendre les droits et libertés.
Ces films seront présentés, à l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ), en toute simplicité dans un cadre convivial qui vous permettra d’échanger entre les projections et de rencontrer les membres de l’équipe de la Fondation.
ENTRÉE LIBRE.
Contribution volontaire bienvenue.
LES FILMS SONT…
POWERLESS (80 minutes).
Version originale avec sous-titres anglais.
Coréalisé par Fahad Mustafa et Deepti Kakkar (Inde).
En primeur à Montréal.
Un électricien de 28 ans vivant à Kanpur, en Inde, est célèbre pour son habileté à voler l’électricité. C’est le Robin des bois qui chipe le courant aux riches pour brancher les plus pauvres. Dans cette ville où les pannes d’électricité sont monnaie courante, il dévie illégalement le courant d’un quartier à l’autre pour faire rouler les ateliers, les maisons, les petits commerces. De son côté, l’administration municipale multiplie les efforts pour que cesse ce chapardage qui la prive de millions de roupies chaque année. Mais les tentatives d’y mettre fin se heurtent aux manifestations populaires et à la colère de la rue. Powerless lève le voile sur le « miracle » économique indien et les inégalités qu’il engendre.
Prix du Meilleur Film (India Gold Section), Mumbai International Film Festival.
Best Investigative Film, National Film Awards, Inde.
Berlin International Film Festival.
LYARI NOTES (70 minutes).
Version originale avec sous-titres anglais.
Production indo-pakistanaise coréalisée par Maheen Zia et Miriam Chandy Menacherry.
En primeur à Montréal.
À Lyari, quartier sensible de la ville de Karachi au Pakistan, une vedette rock enseigne aux fillettes à s’exprimer par la musique. Hamza Jafri, musicien engagé depuis les années 1990, doit se déplacer dans un véhicule armé. Les religieux fondamentalistes brûlent les échoppes de musique, bombardent les concerts et menacent de tuer les musiciens. Devant le peu d’espace laissé à la musique et aux artistes, Hamza a répliqué en ouvrant une école de musique. Filmé pendant trois ans, Lyari Notes raconte l’histoire de quatre fillettes qui fréquentent l’école de musique et apprennent à s’exprimer à travers l’art, en dépit de la violence qui les entoure.
DEAR MANDELA (93 minutes).
Version originale avec sous-titres anglais.
Coréalisé par Dara Kell et Christopher Nizza (Afrique du Sud).
Quand le gouvernement sud-africain promet « d’éliminer les bidonvilles » et qu’il commence à évincer leurs habitants pour les parquer dans des camps, trois jeunes amis refusent d’obtempérer. Dear Mandela suit leur parcours, du chaos de la rue jusqu’à la Cour suprême du pays, parcours qui s’appuie sur la promesse faite par Nelson Mandela d’une « vie meilleure pour tous ». Inspirant, troublant, parfois drôle, le film offre un regard unique sur le rôle que jouent les jeunes pour faire bouger le pouvoir politique. Un portrait fascinant de l’Afrique du Sud de l’après-apartheid. Une histoire qui trouve un écho dans d’autres pays et qui nous rappelle l’urgence d’agir pour défendre le droit à une vie décente.
Grand Jury Prize, Brooklyn Film Festival.
Best Documentary, Black Film Festival de Montréal.
Golden Butterfly Award, Amnesty International’s Movies that Matter.
Best South African Documentary, Durban International Film Festival.
MON PREMIER CONTACT (56 minutes).
Version originale ikpeng avec sous-titres français.
Coréalisé par Kumaré Ikpeng et Mari Correa (Brésil).
Le premier contact entre les Indiens ikpeng et l’homme blanc a eu lieu en 1965 sur les rives du fleuve Jatobà, au Brésil. Quarante ans plus tard, adultes et vieillards de cette tribu racontent leur version de ce moment décisif et irréversible de leur histoire. Un mélange de tristesse et d’humour, teinté de nostalgie d’une époque où ils ne connaissaient pas les Blancs, et où ils vivaient libres et autonomes sur leurs terres ancestrales qu’aujourd’hui ils revendiquent.
Grand Prix Rigoberta Menchu, Festival Présence autochtone, Montréal.
Premier prix Catégorie Horizons, Festival DOKFEST de Munich.
Prix du meilleur documentaire, Festival brésilien FICA de films sur l’environnement.
THE SHORE BREAK (90 minutes).
Version originale avec sous-titres anglais.
Réalisé par Ryley Grunenwald (Afrique du Sud).
En primeur à Montréal.
Le long de la Wild Coast en Afrique du Sud se trouve un trésor irremplaçable : l’héritage culturel des Mpondo et ses dunes convoitées, riches en titane. Alors qu’une compagnie minière australienne achète des traîtres au sein de cette communauté d’agriculteurs, une jeune et courageuse militante, le chef aîné du village ainsi que leur reine s’unissent pour protéger la vraie richesse : leur identité et leurs terres ancestrales. Entretemps, le gouvernement sud-africain approuve la construction d’une autoroute passant à travers le territoire des Mpondo, leurs maisons, leurs cimetières, niant par ailleurs toute complicité avec la compagnie minière qui veut accéder aux dunes. La reine de la tribu proteste : elle sera détrônée par le gouvernement. Les Mpondo se soulèvent : ils devront faire face à la corruption, aux mensonges, à la fraude, au meurtre et à la manipulation de ceux qui veulent les opprimer.
DES LUCIOLES AU FOND DE L’ABÎME (FIREFLIES IN THE ABYSS) (88 minutes).
Version originale avec sous-titres français. Réalisé par Chandra Reddy (Inde).
En primeur à Montréal.
Un garçon de 11 ans, Sooraj, travaille dans une mine de charbon illégale dans le nord-est de l’Inde. Ces trous de rat sont tellement étroits que seuls les enfants et les adultes de petite taille peuvent descendre le long des puits vertigineux, ramper dans les galeries exiguës pour y gratter le charbon incrusté dans la roche à l’aide d’une simple pioche et d’une lampe frontale. Dans cet environnement hostile, Sooraj et ses amis, tous des migrants népalais, risquent leur vie chaque jour. Sooraj nourrit pourtant un rêve : celui de fréquenter l’école. Malgré la gravité du sujet traité, la solidarité, l’humour et la tendresse sont au rendez-vous.
Golden Conch Award du meilleur film documentaire et Prix de la meilleure photographie en compétition nationale, Mumbai International Film Festival 2016.
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