L’ex-employé de la NSA Edward Snowden a déclaré dans une interview télévisée qu’il accepterait, si cela était offert, l’asile au Brésil. Par contre, d’après ses dires, il refuserait si cela était en échange d’informations sur les services de renseignement américains.
En juin et juillet 2013, Snowden rend publiques par l’intermédiaire des médias, notamment du Guardian et du Washington Post, des informations classées top secret de la NSA concernant la captation des métadonnées des appels téléphoniques aux États-Unis, ainsi que les systèmes d’écoute sur internet des programmes de surveillance PRISM et XKeyscore du gouvernement américain, ainsi que le programme de surveillance Tempora du gouvernement britannique. Justifiant ces révélations, il indique que son « seul objectif est de dire au public ce qui est fait en son nom et ce qui est fait contre lui ».
À la suite de ses révélations, Edward Snowden est inculpé le 22 juin 2013 par le gouvernement américain sous les chefs d’accusation d’espionnage, vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux.
Exilé à Hong Kong en juin 2013, puis à Moscou, Edward Snowden a obtenu le 31 juillet 2013 l’asile temporaire en Russie.
Dimanche, Edward Snowden dans une interview diffusée à l’émission « Fantastico » sur le réseau de télévision Globo, il a critiqué la façon dont on se penche sur la collecte de renseignements aux États-Unis, soulignant que c’est fait avec l’aval de la Maison Blanche et que les modifications apportées n’étaient que cosmétiques. Néanmoins, il a reconnu que cela représente une première étape importante dans la maîtrise dans les programmes de surveillance massifs des États-Unis.
L’entrevue a été réalisée par courrier électronique par l’intermédiaire d’un avocat situe à New York, et les réponses de Snowden ont été télédiffusés en portugais.
Le panel américain a recommandé de freiner les pouvoirs de la NSA, avertissant que ses actions dans la guerre contre le terrorisme sont allées trop loin.
Des dizaines de milliers de documents divulgués par l’ancien membre de la NSA au journal The Guardian et d’autres médias ont détaillé la nature des activités jusque-là obscures de l’agence.
Snowden en décrit les pratiques douteuses. De mars 2007 à février 2009, Snowden est envoyé par la CIA à la mission américaine des Nations unies à Genève en Suisse. Il décrit cette expérience à Genève comme étant « formatrice ». Par exemple, il raconte que la CIA a délibérément rendu ivre un banquier suisse, puis l’a encouragé à rentrer chez lui en voiture. Quand ce dernier a été arrêté, un agent de la CIA lui aurait alors offert son aide, puis l’aurait recruté. Le président de la Confédération suisse, Ueli Maurer, a commenté ce témoignage : « Il ne me semble pas que cet incident se soit déroulé de la façon dont Snowden et les médias la décrivent ». Ces révélations sont arrivées à un moment particulier dans les relations États-Unis-Suisse, puisque le Conseil fédéral suisse tentait d’adopter une loi pour plus de transparence dans le secteur bancaire. Snowden a justifié cette révélation en disant « je ne veux pas vivre dans une société qui pratique ce genre de choses »
La semaine dernière, le journal Folha de São Paulo fondé en 1921 titrait « une lettre ouverte au peuple brésilien » signé par Snowden dans lequel il exprimait être prêt à aider l’enquête du Sénat brésilien sur les cibles brésiliennes des services du renseignement des États-Unis.
L’opération séduction de Snowden avec le peuple et le gouvernement brésilien signifie sûrement qu’il espère avoir l’attention de Dilma Rousseff, présidente du pays depuis le 1er janvier 2011. Peut-être pour une demande d’asile ou un visa humanitaire.
En juillet 2013 l’analyste du renseignement avait exprimé son intérêt pour le Brésil, ainsi que dans d’autres pays. La Russie, qui ne dispose pas d’accord d’extradition avec les États-Unis a offert l’asile à Edward Snowden. Il vit dans un lieu tenu secret.
Les dénonciations de Snowden ont exposé l’espionnage du gouvernement américain sur des dirigeants d’États tels que Dilma Rousseff et la chancelière allemande Angela Merkel. La surveillance de la NSA au Brésil inclut la surveillance des communications de Rousseff et ceux du géant pétrolier Petrobras, ainsi que des appels téléphoniques et des courriels de millions de Brésiliens.
Le 20 juillet 2013, l’agence Associated Press, citant les autorités brésiliennes, indique que Joe Biden, le vice-président des États-Unis, s’est entretenu par téléphone avec Dilma Rousseff, la présidente brésilienne, pour tenter d’apaiser les tensions survenues dans les relations entre les deux pays à la suite des révélations d’Edward Snowden concernant l’espionnage pratiqué par les États-Unis.
Furieuse Dilma Rousseff a annulé une visite d’État à Washington prévue pour octobre 2013 en signe de protestation, et a poussé pour une résolution de l’ONU visant à étendre les droits de l’homme « en ligne ».
Rousseff a déclaré qu’elle ne ferait aucun commentaire sur le cas Snowden parce que l’indicateur américain n’a pas encore formellement déposé une demande d’asile.
Le président Barack Obama a déclaré lors d’une conférence de presse vendredi, qu’il est favorable à un débat sur le rôle de la NSA, mais que les fuites de Snowden ont causé « des dommages inutiles » pour les capacités de renseignement des États-Unis.
Obama, prix Nobel de la paix, a refusé de discuter de la possibilité d’une amnistie ou d’une grâce présidentielle pour l’espion fugitif, inculpé d’espionnage…
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