Inondé par l’indignation, Adidas a annoncé lundi soir qu’il ne mettrait pas sur les tablettes un design de chaussures que les critiques disent évoquer l’époque de l’esclavage.
La conception de la chaussure controversée a été effectuée par l’excentrique designer Jeremy Scott de Beverly Hills et affiche une paire de chaines ajustées aux pieds. C’est dans l’incrédulité que la bottine fut accueillie, puis la colère s’est emparée du public, surtout en ligne. Sur Twitter, les chaussures ont été étiquetées « Les chaines de l’esclavage d’Adidas.»
« Wow, évidemment il n’y avait aucune personne de couleur dans la salle lorsque l’équipe de marketing a donné son OK, » commente un blogueur sur nicekicks.com.
Lundi matin, Adidas a défendu la chaussure bec et ongle du designer prolifique auquel Karl Lagerfeld pense qu’il est son seul successeur possible chez Chanel. En début de soirée, les relations publiques du fabricant d’articles de sport allemand se trouvaient dans une situation cauchemardesque et ont fini par annoncer publiquement son erreur.
La plus notoire des condamnations provenait du révérend Afro-Américain Jesse Jackson. « La tentative de commercialiser et de populariser plus de 200 ans de dégradation humaine, où les Noirs étaient considérés comme des hommes seulement au trois cinquièmes par notre Constitution est choquant, effrayant et insensible » a déclaré Jackson dans un communiqué publié lundi, avant la décision d’Adidas de les retirer du marché.
Voici une partie de la déclaration d’Adidas : « La conception du soulier n’est rien de plus que la vision unique et outrageuse du designer Jeremy Scott sur la mode et n’a rien à voir avec l’esclavage. Depuis l’annonce de la nouvelle chaussure sur notre page Facebook avant sa sortie sur les marchés prévue pour le mois d’août, Adidas a reçu des avis mitigés. Nous nous excusons si les gens sont choqués par la conception et nous ne la rendrons pas disponible sur le marché. »
Quant à Jeremy Scott, il s’est fait discret, mais sur son compte Twitter, il a fait comprendre que l’inspiration de sa chaussure lui est venue d’un dessin animé des années 1990, My Pet Monster.
Même les critiques qui ne percevaient pas de racisme dans la chaussure ont déclaré que ces baskets étaient de mauvais goût : «Ces baskets Adidas avec des chaines est le produit des rappeurs qui glorifient le crime et la prison », se lisait sur un tweet.
En dévoilant sa nouvelle chaussure on pouvait lire sur la page Facebook d’Adidas,: « Ces baskets sont si chauds que vous les verrouilleriez à vos chevilles »
Mais la controverse ne tarda pas à gronder. Voici quelques-uns des commentaires qu’on pouvait lire en ligne à partir de Facebook et Twitter :
« Nos ancêtres se sont battus dans le sang, la sueur et les larmes afin que des imbéciles transforment cette douleur en un accessoire? »
« Ces baskets devraient être retirés du marché. »
« N’importe quel concepteur nostalgique de l’esclavage n’aura jamais mon soutien. »
Adidas n’est pas la seule marque baskets à avoir mis son pied dans sa bouche. Plus tôt cette année, Nike s’est trouvée confrontée à une controverse avec ses chaussures Black & Tan, que certains ont vue comme une référence de l’abus britannique sur les citoyens irlandais dans les années 1920. Nike s’est également excusé.
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