Mouammar Kadhafi (en arabe : معمر القذافي) aussi écrit Kadafi, Algathafi, al-Kadhafi, al-Gaddafi, Al Qadafi, Gueddafi, Gheddafi, El-Gueddafi et communément appelé le colonel Kadhafi, né le 19 juin 1942 à Syrte.
Capitaine, autoproclamé colonel, il est de facto le dirigeant de la Libye depuis le 1er septembre 1969, à la suite d’un coup d’État, bien que laissant à d’autres personnalités politiques libyennes le titre officiel de chef de l’État à partir de 1979. Officiellement, Kadhafi est le « chef et le guide de la Révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste », titre plus généralement raccourci en « guide de la Révolution » ou en « frère guide ».
Kadhafi est le plus jeune enfant d’une famille de Bédouins. Il grandit dans la région désertique de Syrte et reçoit une éducation primaire traditionnelle et religieuse. Il suit les cours de l’école préparatoire de Sebha dans le Fezzan, de 1956 à 1961. Kadhafi et un petit groupe d’amis qu’il rencontre dans cette école vinrent à former le noyau d’un groupe de militants révolutionnaires ayant pour but de s’emparer du pouvoir. Kadhafi s’inspire du général Gamal Abdel Nasser, qui se hissa au pouvoir chez le voisin égyptien en prônant l’unité arabe. En 1961, Kadhafi est exclu de l’école préparatoire de Sebha à cause de son activisme politique.
Le jeune Kadhafi étudie le droit à l’université de Libye puis entre à l’Académie militaire de Benghazi en 1963, où il organise avec quelques militants un mouvement secret dans le but de renverser la monarchie libyenne pro-occidentale. Après l’obtention de son diplôme en 1965, il est envoyé en Grande-Bretagne pour suivre un entraînement supplémentaire au British Army Staff College (ou Staff College, Camberley), et revint en 1966 en tant qu’officier dans le corps des transmissions.
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Le 1er septembre 1969, à 27 ans, il mène avec un groupe d’officiers un coup d’État contre le roi Idris Ier, âgé alors de plus de 80 ans, alors que celui-ci est en Turquie pour un traitement médical. Son neveu le prince Hassan as-Senoussi devait s’installer sur le trône le 2 septembre 1969 lorsque l’abdication du roi Idris annoncée le 4 août devait prendre effet. Dans la journée du 1er septembre la monarchie est abolie, la République est proclamée, et le prince mis en prison.
Kadhafi s’octroie l’avancement du grade de capitaine au grade de colonel qu’il a gardé jusqu’à aujourd’hui.
Ayant pris le pouvoir à Tripoli lors d’un coup d’État le 1er septembre 1969, il prône à ses débuts le passage à un socialisme arabe d’État teinté de panarabisme. Il nationalise certaines entreprises, notamment celles détenues par des ressortissants italiens. En 1977, il déclare la « révolution du peuple » : il change le nom du pays de République arabe libyenne en Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste et met en place des « comités révolutionnaires », en lieu et place de partis.
Il demande aux États-Unis d’évacuer les bases militaires en Libye dont Wheelus Airfield. En septembre 1970, à l’aide de son ami et conseiller Abdessalam Jalloud, il réussit à imposer pour la première fois une augmentation du prix du baril de pétrole, ouvrant la voie aux autres pays producteurs, et déséquilibrant la géopolitique du pétrole.
Il tente d’établir une union tuniso-libyenne en 1973-1974, une véritable fusion des deux pays. Après l’accord initial donné par Bourguiba, rencontré au pied levé par Kadhafi, cette union ne se fait pas. La tentative de fusion entre la Tunisie et la Libye doit être replacée dans son contexte historique, car la République arabe islamique s’inscrit spécifiquement dans le cadre de la politique maghrébine du début des années 1970. En effet, l’idéal de l’unité maghrébine figure alors dans les constitutions tunisienne, marocaine et algérienne, mais les intérêts divergents du Maroc et de l’Algérie, les deux principales puissances régionales, se trouvent en contradiction avec celui-ci.
Pratiquant une politique extérieure agressive, il annexe en 1973 de facto la bande d’Aozou au Tchad, ce qui lui vaudra l’inimitié de la France.
Durant la guerre ougando-tanzanienne en 1978-1979, il envoie 3 000 militaires pour soutenir Idi Amin Dada, mais ceux-ci ne parviendront pas à empêcher la défaite de l’armée ougandaise qui résultera au renversement du dictateur ougandais en avril 1979.
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