Les viols des femmes et des filles en République démocratique du Congo et d’autres nations déchirées par les conflits en Afrique pourraient être un facteur entraînant un nombre important de nouvelles infections au VIH, selon une nouvelle étude.
Des chercheurs dirigés par Virginie Supervie de l’institut national de la santé et de la recherche médicale INSERM a créé des modèles statistiques pour tenter d’estimer l’impact des viols en masse sur les taux de VIH au Congo, en Ouganda,au Burundi, au Rwanda, en Sierra Leone, en Somalie et au Soudan méridional.
En utilisant un modèle statistique, les chercheurs ont estimé que près de 10.000 filles et les femmes pourraient être infectées par le VIH au Congo chaque année à la suite de l’extrême violence des viols massifs. Ce chiffre pourrait être aussi élevé que 20.000 nouvelles infections en Ouganda.
Les résultats, publiés dans la revue AIDS, pointe du doigt une autre conséquence des conflits armés de longue durée dans un certain nombre de nations africaines sub- Saharienne.
Seulement au Congo, on estime que la guerre a fait plus de 5 millions de victimes depuis 1998. Bien que le déroulement des élections en 2006 fut fait dans un calme relatif, la violence se perdure dans une grande partie de l’Est du pays, où les unités rebelles et l’armée gouvernementale s’affrontent et prennent souvent pour cible des civils et s’adonnent à des pillages.
1 000 femmes violées par mois
Les femmes et les filles sont souvent les victimes. Selon un rapport de l’ONU, plus de 1000 femmes ont été violées chaque mois au Congo entre novembre 2008 et mars 2009.
L’Afrique subsaharienne abrite actuellement le plus grand nombre de conflits armés dans le monde, et la plupart de ses pays sont gravement touchés par une forte prévalence du VIH.
Cette combinaison létale signifie que le viol systématique des femmes pourrait être contribué à alimenter la propagation du VIH. Mais les données réelles font défaut – en partie parce que le nombre réel de viols dans ces zones déchirées par la guerre est difficile à cerner, de nombreux viols ne sont pas signalés.
En supposant que 15% des filles et des femmes âges entre 5 et 49 ans ont été violées – cela représenterait plus de 10.000 femmes nouvelles infections annuellement au Congo et 20.000 en Ouganda.
Pour atteindre de tel chiffre, l’équipe de recherche relate une autre étude faite sur la violence sexuelle contre les femmes pendant la guerre civile du Libéria dans les années 1980 et 90 ou 15% des femmes ont déclaré qu’elles avaient été violées ou eu des relations sexuelles sous la contrainte.
Ces derniers résultats, écrivent les chercheurs, soulignent le besoin urgent des services de soutien aux victimes de viol dans ces pays, ainsi que les interventions médicales – y compris les médicaments anti-VIH, pris peu de temps après une agression, peut prévenir l’infection.
Cependant, obtenir ces ressources dans ces pays déchirés par des conflits, puis diriger cette aide aux femmes qui en ont besoin reste un énorme défi.
Même, soulever la question du viol dans les situations de conflit peut se révéler une situation dangereuse
Dans la région du Darfour au Soudan, par exemple, les femmes pouvaient être emprisonnées pour avoir signalé un viol, ainsi que toutes personnes travaillant dans le domaine de la Santé. Cette politique a changé en 2005, mais beaucoup de femmes hésitent encore à se manifester.
Un rapport émis l’an dernier par le groupe humanitaire Médecins Sans frontières a listé la violence contre les civils et le manque d’accès aux soins de santé au Congo, en Somalie et au Soudan méridional parmi les dix crises humanitaires les plus importantes de 2009.
Aussi faisant partie du palmarès, le groupe humanitaire décrit comme « stagnant » le financement du traitement du VIH / SIDA en Afrique et d’autres régions où l’infection est endémique.
Le rapport indique que dans certains pays africains, les gens qui cherchent à avoir des médicaments pour traiter le VIH / sida se voient retourner chez elles tels quels par les cliniques de santé de leurs régions.
En juillet 2009, L’ONG Human Rights Watch dans un rapport accuse la hiérarchie des forces armées de la RDC de couvrir ou d’être complice de crimes sexuels « endémiques » dans le pays, réclamant un tribunal « mixte » international et congolais pour les juger. Quelque 7 703 cas de violences sexuelles ont été enregistrés par l’ONU en 2008 dans l’est du pays. Et en janvier 2009, les cas de viols dans les provinces du sud et nord Kivu « ont doublé ou triplé ».
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