En Gambie, huit personnes ont été condamnées à mort après avoir été accusées d’avoir fomenté un coup d’État pour renverser le président Yahya Jammeh en 2009. L’avocat de la défense, a déclaré les huit accusés avaient plaidé non coupable et qu’ils feront appel de la condamnation.
Reconnus coupables de trahison, les huit accusés ont également été reconnus coupables de s’être procuré des armes en provenance de la Guinée et deux autres chefs d’accusation de complot dans le but de renverser l’administration du président Yahya Jammeh.
La chercheuse d’Amnestie International pour l’Afrique de l’Ouest, Ettelle Higonnet a suivi l’affaire de près. Elle dit que les hommes condamnés n’ont pas eu un procès équitable.
« Nous croyons qu’il s’agit d’un procès injuste, pour plusieurs raisons. La première est que ces gens ont été arrêtés et ont été gardés captifs pour un temps qui est au-delà des limites légales, ce qui constitue une arrestation illégale », dit-elle.
Mme Higonnet a également déclaré que les tribunaux gambiens sont politisés par le président Jammeh et n’agissent pas de manière indépendante. Elle ajoute aussi que les hommes n’ont pas un accès adéquat à leurs avocats.
« Notre position à Amnestie International est que le gouvernement du président Yahya Jammeh a réprimé la liberté politique dans tous les domaines », a déclaré Mme Higonnet.
Elle a cité les arrestations arbitraires ainsi que la persécution des journalistes et des défenseurs des droits humains pour démontrer quelques-unes des atteintes du gouvernement sur les droits et libertés.
Les groupes internationaux de droit de l’homme ont souvent questionné le régime qu’ils décrivent comme un état où la main lourde du gouvernement inhibe tout opinion et avis divergents — une accusation que le gouvernement nie.
Parmi les hommes condamnés aujourd’hui jeudi, le16 juillet est l’ancien chef des forces militaires du pays.
Yahya Abdul-Azziz Jemus Junkung Jammeh est né le 25 mai 1965 à Kanilai, dans une famille de paysans.
Lieutenant de l’armée, il accède au pouvoir à la faveur d’un coup d’État le 22 juillet 1994, qui renverse Dawda Jawara. Élu une première fois dans un scrutin douteux en 1996, il est réélu dès le premier tour de l’élection présidentielle du 18 octobre 2001 avec près de 53 % des suffrages. Il est réélu dès le premier tour, le 22 septembre 2006 pour un troisième mandat de cinq ans avec 67,33% des voix contre 26,6 % à son principal opposant, l’avocat défenseur des Droits de l’Homme Ousainou Darboe.
En 2002, le premier journal francophone de Gambie (L’écho du baobab) voit le jour. Mais, un seul exemplaire sort des presses et plusieurs des journalistes sont emprisonnés par la police secrète gambienne (appelée la NIA), qui enferme également un journaliste congolais dans un cachot pendant deux semaines. Le rédacteur en chef, un Européen, est expulsé du pays et le journal est censuré.
Jammeh est classé comme un prédateur de la liberté de la presse par l’organisation Reporters sans frontières, depuis la promulgation de deux lois restreignant en 2004 et 2005, cette liberté, ainsi que depuis l’assassinat (non élucidé) du journaliste Deyda Hydara, un opposant à Jammeh, en décembre 2004.
Le 15 mai 2008, Yahya Jammeh exige que tous les homosexuels quittent le pays. Il a également ajouté dans son discours que ceux qui protégeaient les homosexuels s’exposeraient à des « conséquences terribles ».
Le 28 septembre 2009, il n’hésite pas à menacer de mort les défenseurs des droits de l’homme, lors d’une interview à la télévision d’État, accusant ceux qui aideraient ces derniers de vouloir « déstabiliser le pays ».
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