L’engagement qui dérangeait Mohamed Ibn Khaldoun.
Le dramaturge Algérien Abdelkader Alloula lâchement assassiné dans la soirée du 14 mars 1994 par des incultes, alors qu’il se dirigeait vers le palais de la culture pour donner une conférence sur le théâtre. En assassinant Alloula, Far Edheb, Medjoubi, Liabes, Bousebssi, Bakhti Benaouda, Jamal Eddine Zaiter, Tahar Djaout, Abada, Belkaïçd et les 120 journalistes et correspondants de presse, les traitres à la nation voulaient déraciner le savoir et la culture de l’Algérie, voulaient exterminer tous les nationalistes de ce pays et le livrer en pâture à l’ancien colonisateur.
Abdelkader Alloula, comme Boudiaf était au-dessus de tout soupçon, sa sincérité et son acceptation de la critique littéraire et artistique et son parler-vrai commençaient à toucher de plus en plus des individus tourmentés, en perte de valeurs et de repères. Il était un homme de culture et de gauche qui savait comment transmettre le message à travers son théâtre et éveiller les dormants et exclure le clientélisme, le régionalisme le fanatisme et l’obscurantisme de toutes sortes, pour bâtir un pays, prospère, moderne et cultivé.
Une campagne insidieuse fut orchestrée au cours de laquelle les balles des lâches et les morts parmi les héros servaient le même but. La calomnie et le chantage furent sans effets sur l’homme qui n’avait rien à se reprocher, sauf d’aimer profondément la culture de son pays. Confronté dans son idée et sont projet, car seuls les gens qui dérangent sont soumis à de tels harcèlements. Alloula, s’est accroché à son pays, à ses idées et sa patrie l’Algérie.
Un mois avant son assassinat, rencontré au siège du théâtre, je lui ai proposé de quitter le pays un moment. Avec son sourire il m’a répondu : « Ce n’est pas toi qui me parlais de cette façon, si nous tous nous quittons notre pays, on va le laisser aux apôtres de Satan, c’est cela que tu me demandes? » Et puis, ce qui ont fui le pays comme des lapins en inventant chacun un prétexte, comme le terrorisme de la patate, les coups de téléphone imaginés et leur bousculade devant le consulat de France pour obtenir le visa, n’avaient justement rien du patriotisme. Alloula avait raison. Les événements d’octobre 1988, ont fait aussi enlevés Alloula pendant plus d’une semaine, mais c’était de chez nous une invitation de prévention, comme il aimait le dire Alloula.
En 1994, Alloula savait bien qu’il était ciblé, car plusieurs compagnons ont étaient assassinés à Alger, Oran, Tlemcen et Saida, mais il croyait fort à la destinée. C’est pourquoi un jour du Ramadhan de 1994, juste après le ftour, il avait rendez-vous avec le public oranais à qui il devait donner une conférence sur le théâtre, mais le destin a voulu autrement que ce rendez-vous du savoir se transforme en rendez-vous avec la mort.
En sortant de chez lui à la rue de Mostaganem, après quelques pas, une balle se logea dans sa nuque, il était exactement 20 heures trente minutes, l’un des lions d’Oran est lâchement assassiné par surprise et par-derrière, les deux assassins n’avaient même pas le courage de venir en face de leur victime. Alloula est parti, mais l’Algérie Républicaine demeure, ainsi que les travaux de Alloula Abdelkader.
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