« Vous tous là-bas, regardez le Congo… », c’est par ces mots que débutait le réquisitoire d’un jeune activiste-artiste congolais, armé de courage, dans la rue face à des policiers de son pays.
Le jeune militant s’était alors lancé dans un plaidoyer plein de bon sens avant d’être arrêté par les forces de l’ordre. La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux et a ému plus d’un.
En effet, il ne faut pas cesser d’attirer l’attention sur le Congo. Pendant des siècles, le monde a regardé le Congo pour les mauvaises raisons : accaparer ses ressources. Si le citoyen occidental moyen ne peut situer le Congo sur une carte, ses dirigeants connaissent le pays-continent par cœur.
C’est que le Congo est intimement lié aux grands événements qui ont bouleversé notre planète. Que ce soit pour des projets créatifs comme le développement de la musique aux États-Unis ou l’inspiration derrière le célèbre Mickey Mouse de Walt Disney, que ce soit pour des projets technologiques comme la venue du téléphone intelligent, ou pour des plans plus sinistres comme le projet Manhattan qui aboutira à la création de la bombe atomique lancée sur Hiroshima, on retrouve la trace du Congo partout.
Longtemps, on a regardé le Congo sans y voir les Congolais. Les yeux axés sur les profits, on y a vu que le Congo des ressources. Dans cette logique, les multinationales ont eu plus de poids que les institutions, les actionnaires plus que les élus et les proches du pouvoir plus que les citoyens ordinaires.
Aujourd’hui, 30 décembre 2018, jour de la troisième élection de l’histoire du pays, il serait sage de renouveler la manière de regarder le Congo, il faudrait finir par voir qu’il y a des gens qui y vivent. Des gens comme tout le monde, qui aspirent, eux aussi, à être maîtres de leurs destins. Leur sang ne peut plus être le carburant d’un moteur économique. Leurs parcelles ne peuvent plus servir de terrains d’affrontements pour tous les chercheurs d’or.
Toute patience ayant ses limites, c’est un modèle d’affaires qui ne tient plus à la veille d’entamer l’an 2019.
Et non, il ne s’agit pas d’une guerre ethnique. Non plus, d’un petit dictateur qui veut à tout prix rester au pouvoir pour s’enrichir. Les raisons sont plus obscures, les forces sont plus redoutables. Il s’agit ici de l’obstination dans la non-reconnaissance aux Congolais, des principes fondamentaux qui constituent un être humain : le droit de se gouverner, le droit de disposer de son coin de terre, le droit à l’autodétermination.
Après une parodie d’élection sous une organisation des plus chaotique, le Congolais se rend compte que la voie démocratique est une avenue bloquée sur son sol. Il faut donc faire demi-tour et s’en remettre à la constitution, elle est la boussole qui permet de retrouver son chemin, car elle prévoit toutes les dispositions pour protéger son vote.
Les mentalités changent et la situation évolue au pays de Lumumba. Étant donné que nous sommes presque tous, dans une certaine mesure, reliés à ce pays, je vous conseille à vous tous là-bas, de regarder le Congo.
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