Le président ougandais a signé lundi un projet de loi antigai qui punit par la loi tout acte homosexuel et attise l’homophobie dans le pays d’Afrique de l’Est, par un châtiment qui peut aller jusqu’à la prison à vie. Cette mesure enverra la communauté homosexuelle déjà fortement marginalisée de l’Ouganda, dans la clandestinité.
Le président ougandais Yoweri Museveni a déclaré que le projet de loi, qui entre en vigueur immédiatement, est nécessaire parce que l’Occident fait la promotion de l’homosexualité en Afrique.
Par l’adoption de cette loi, M. Museveni président de l’Organisation de l’union Africaine de 1991-92, défie les pressions occidentales, pour galvaniser le soutien ougandais, juste avant les élections présidentielles de 2016. Beaucoup d’Ougandais, à plusieurs reprises, lui ont demandé une telle législation.
De même, le président du Nigeria a signé un projet similaire il y a tout juste un mois, provoquant l’augmentation de la violence contre les gais, qui ont déjà été persécutés par des lynchages. Certains groupes avertissent d’une réaction similaire en Ouganda.
Les conséquences ont été rapides. Dès le lendemain, aujourd’hui, « dans l’accueil de la nouvelle loi » un quotidien ougandais en première page titrait « Exposed ! » (Exposés !) sous des photos de présumées et d’avouées homosexuelles. Le quotidien ne s’arrête pas la, le déclin continue. Le Red Pepper ajoute « le top 200 gai ougandais », une liste de noms d’homosexuels, de militants, de prêtres et des stars de la musique, tous ceux qui supportent le mouvement LGBT (Lesbiennes, gais, bisexuels et trans).
Tout ca quand on sait qu’en 2011, David Kato, militant ougandais pour le droit des homosexuels a été battu à mort à son domicile après qu’un journal ait publié des photos, noms et adresses des homosexuels en Ouganda en première page accompagne d’une bannière jaune ou l’on pouvait lire « Pendez-les ».
« L’expérience d’autres territoires qui se sont dotés de lois draconiennes du même genre que le Nigeria ou la Russie, indique que leur mise en application est souvent suivie d’une vague de violence contre des individus supposés être des lesbiennes, homosexuels, bisexuelles ou transgenres » a déclaré la Commission Internationale de Droits de l’Homme pour les Gays et Lesbiennes lundi, ajoutant « Le gouvernement ougandais ne fait pas sa part pour lutter contre cette violence ou enquêter sur les allégations d’abus ».
La loi ougandaise propose que pour une première offense, l’accusé soit condamné à 14 ans de prison et la peine maximale serait exigée, la réclusion à perpétuité, pour « homosexualité aggravée », définie comme le sexe gai a répétition, les actes du type impliquant un mineur, une personne handicapée ou si un des partenaires est infecté par le VIH.
La nouvelle loi antigaie en Ouganda a été majoritairement condamnée dans le monde entier. À Washington, la Maison Blanche a qualifié la loi d’ « odieuse » et plaidée pour son abrogation. Cette ordonnance a pourtant été désirée par certaines autorités évangéliques américaines. Celles-ci comprennent des membres tels que : Scott Lively, Don Schmierer et Caleb Lee Brundidge lesquelles avaient plaidé au cours d’une évangélisation, auprès des parlementaires ougandais rencontrés au début de 2009, pour que les structures contre l’homosexualité y soient renforcées.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme, Navi Pillay, a averti que la loi institutionnalisera la discrimination et pourrait encourager le harcèlement et la violence contre les homosexuels.
Catherine Ashton, haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité pour l’Union européenne depuis le communique qu’elle « est profondément préoccupée » par « la législation draconienne » à criminaliser l’homosexualité en Ouganda.
Au moins six personnes ont déjà été arrêtées sur les infractions présumées homosexuelles et plus d’une douzaine ont fui en Ouganda depuis que les législateurs ont fait avancer le projet de loi en décembre, selon Pepe Julian Onziema, un important militant gai ougandais.
M. Museveni a signé le projet de loi au palais présidentiel devant les membres du gouvernement, des journalistes et des scientifiques ougandais. Les représentants du gouvernement ont applaudi dès que M. Museveni apposa sa signature sur le document. Les scientifiques avaient préalablement rédigé un rapport qui conclut qu’il n’existe aucune base génétique pour l’homosexualité. Yoweri Museveni a affirmé entre autres s’être appuyé fortement sur cette étude pour donner son aval à cette discrimination au peuple ougandais.
« Ils doivent se réadapter et la société doit les aider à le faire », a proclamé le président de la République d’Ouganda depuis 1986 après la signature du projet de loi.
L’homosexualité est encore criminalisée dans de nombreux pays africains.
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