Les chefs tribaux et chefs de milices libyens ont déclaré la Cyrénaïque, le riche état en pétrole libyen, état semi-autonome. Cette initiative unilatérale que le chef par intérim de l’État a décrite comme étant un dangereux complot pour déchirer le pays, six mois après la chute de Mouammar Kadhafi.
Des milliers de représentants de tribus, des milices et des politiciens ont fait la déclaration lors d’une conférence dans la ville de Benghazi, insistant sur le fait qu’ils ne diviseraient pas le pays.
Ils ont affirmé qu’ils veulent que leur région continue de faire partie d’une Libye unie, mais disent qu’il est nécessaire de cesser des décennies de discrimination à l’encontre de l’Est du pays africain.
La conférence stipule que la Cyrénaïque, ancienne province romaine d’Afrique du Nord, aurait son propre parlement, sa propre police, ses propres tribunaux et aura comme capitale Benghazi, la deuxième plus grande ville du pays, pour gérer ses propres affaires. La politique étrangère, l’armée nationale et des ressources pétrolières seraient laissées à l’administration centrale dans la capitale Tripoli dans l’ouest de la Libye.
Ce nouveau territoire autonome couvrirait près de la moitié du pays, à partir du centre vers la frontière égyptienne à l’est et vers le bas pour les frontières avec le Tchad et le Soudan dans le sud.
Mustafa Abdel-Jalil, président du Conseil national de transition (CNT), le gouvernement central provisoire basé à Tripoli, averti du danger que cette déclaration conduit au morcellement éventuel de la nation nord-africaine de six millions d’âmes.
Mais il a aussi dit que c’était à prévoir, parce que l’Est a joué un rôle crucial pour mettre fin au règne de Kadhafi.
Le 23 février 2011, la Cyrénaïque est le premier secteur de Libye à se déclarer en rupture de ban du pouvoir du colonel Kadhafi, lors de la révolte libyenne de 20117. L’est du pays devient ainsi rapidement le foyer de ralliement des militaires de l’armée libyenne décidant de ne pas suivre leur «Guide».
« Malheureusement, certains pays arabes ont soutenu et encouragé cette action », a-t-il révélé, sans pourtant nommer de pays.
« Ces nations financent de ce genre de conflit inacceptable », a-t-il ajouté lors d’une conférence à Tripoli. « Ce qui s’est passé aujourd’hui est le début d’un complot contre la Libye et des Libyens. »
Le bureau de M. Abdel-Jalil a refusé de préciser quels sont les pays arabes qui seraient favorisés la sédition de la Libye. L’ancien ministre de la Justice sous Kadhafi fait appel à la patience des Libyens pour résoudre les problèmes du pays.
Fadl-Allah Haroun, un haut responsable tribal et commandant de la milice, affirme que la déclaration vise à l’indépendance administrative, et non la séparation.
« Nous ne parlons pas de changer le drapeau ou l’hymne national. Nous parlons d’une administration différente, un parlement et la gestion financière de nos affaires », a-t-il insisté.
L’Est a été le berceau de l’insurrection de l’an dernier et la guerre civile qui a renversé Kadhafi. Dans les premiers jours de la révolte, l’Est a passé sous le contrôle des rebelles et est resté ainsi jusqu’à ce que Kadhafi tombe en août. À l’origine les rebelles de l’Est ont créé le CNT, à Benghazi, qui a ensuite déménagé à Tripoli et est devenu le gouvernement central.
L’objectif de l’Est serait de relancer le système qui fut en place à partir de 1951 jusqu’en 1963, lorsque la Libye, gouverné par une monarchie, fut divisée en trois états: Tripolitania à l’ouest, le Fezzan au sud-ouest et la Cyrénaïque à l’est – ou Barqa , comme on le désignait en arabe.
Les habitants de l’Est prétendent que cette étape est nécessaire pour mettre fin à la marginalisation de leur région qui a souffert pendant des décennies sous le règne de Kadhafi. Et maintenant, beaucoup dans l’Est accusent le Conseil national de transition de continuer à favoriser l’ouest.
Après que la Libye ait déclaré la libération en octobre, le CNT a déménagé ses bureaux à Tripoli à l’ouest. La majorité des ministres sont de l’ouest.
Le président du CNT se dit prêt à prendre les armes s’il le faut pour préserver l’unité du pays.
Pendant ce temps, des centaines de personnes ont manifesté contre le fédéralisme dans le sud de la Libye — y compris dans les villes du désert de Sabha et Koufra, selon des séquences vidéo postées sur Facebook.
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