Le parlement israélien abroge une loi récemment révisée qui punit les demandeurs d’asile en Israël, en violation de leurs droits fondamentaux, selon Human Rights Watch. Tant que la loi n’est pas modifiée, les responsables israéliens ne devraient pas appliquer des dispositions qui violent outrageusement les normes internationales relatives aux réfugiés, selon l’ONG.
La loi de la Prévention et de l’infiltration, une ancienne loi qui encadrait les Palestiniens s’élargit maintenant pour traiter tout les Noirs irréguliers qui franchissent la frontière comme étant des « infiltrés ». Dans un contexte où les politiciens crachent des discours racistes et la montée de la violence contre les Africains subsahariens à Tel-Aviv, Jérusalem, et Eilat, le ministre de l’Intérieur israélien, Eli Yishai a annoncé le 3 juin 2012 que le ministère allait commencer à appliquer la loi.
« Les responsables israéliens n’ajoutent pas seulement un carburant rhétorique sur le feu de la xénophobie, mais ils adoptent une nouvelle loi qui punit les réfugiés, dans une violation du droit international », a déclaré Bill Frelick, directeur du programme des réfugiés à Human Rights Watch.
Le 10 janvier la Knesset, le parlement de l’État d’Israël, modifiait la loi de Prévention et d’Infiltration de 1954 afin de définir tous les irréguliers qui franchissaient la frontière, y compris les demandeurs d’asile et leurs enfants, pendant trois ans ou plus avant leur déportation. La loi permet également aux autorités de détenir des gens indéfiniment.
Aujourd’hui cette loi donne aux autorités le pouvoir discrétionnaire de poursuivre les irréguliers qui franchissent la frontière, qu’elle définit comme un crime. Punir les demandeurs d’asile est une violation du droit international des réfugiés. La loi stipule que la détention de clandestins qui franchissent la frontière s’inscrit dans une procédure administrative qui ne leur garantit pas l’accès à un avocat pour contester leur détention. Soumettre ainsi les irréguliers à une détention illimitée sans inculpation ni possibilité d’accès à une représentation juridique viole l’interdiction de détention arbitraire en vertu du droit international des droits de l’homme.
Ces dernières semaines, les israélites ont commis plusieurs voies de fait graves, contre des Africains subsahariens, pour ne pas dire des Noirs. Des bombes incendiaires ont été jetées dans des résidences, on a brisé des vitres de voiture, et aussi battu un employé d’un l’hôtel. Dans le sud de Sderot, on refuse de servir les gens de cette communauté. Le 4 juin 2012, un appartement à Jérusalem, où vivaient sept migrants érythréens et éthiopiens a été incendié.
Récemment des membres du gouvernement israélien ont fait des déclarations incendiaires contre la population africaine migrante qui ont contribué à maintenir une atmosphère décadente. Le 16 mai, encore Eli Yishai, qui est chef du parti Shass a déclaré dans une station de radio qu’une majorité de migrants noirs sont impliqués dans des activités criminelles et devraient être emprisonnés.
Lors d’une manifestation le 24 mai 2012 où les résidents israéliens ont demandé l’expulsion des demandeurs d’asile africains Miri Regev, un membre élu du parlement, a déclaré que, « Les Soudanais sont un cancer dans notre corps. » Un autre parlementaire Danny Danon qui s’est adressé aux manifestants de façon similaire en traitant les émigrés d’ennemis de l’État.
Le premier ministre Benyamin Netanyahou a dénoncé la violence, et la police israélienne affirme avoir fait des dizaines d’arrestations liées à des violences racistes. M. Yishai a également critiqué les violences, mais a continué à faire des déclarations désobligeantes sur les migrants noirs. Le 31 mai, selon The Guardian, M. Yishai a déclaré dans une interview que « le sud de Tel-Aviv est devenu la poubelle du pays » et a affirmé qu’«il y a beaucoup de femmes à Tel-Aviv qui ont été violées [par les migrants africains], mais ont peur de se plaindre de sorte qu’ils ne soient pas stigmatisés comme porteuses du sida. » Le 3 juin 2012, il poursuit dans le journal Maariv en annonçant que « les musulmans qui arrivent ici ne croient même pas ce pays nous appartient à nous, l’homme Blanc», et qu’il utiliserait « tous les outils pour expulser les étrangers, jusqu’à ce qu’il ne reste plus aucun infiltré. »
Le 6 juin 2012, le site Web du parti Shass a publié une lettre ouverte « les Soudanais » qui décrit les migrants africains comme « une société personnifiant une bombe à retardement sociale de vol, de violence, de sodomie, ainsi que de la destruction de l’institut du mariage et de l’unité de familiale.»
Le gouvernement et le Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) estiment que depuis 2005, environ 60.000 Africains sont entrés en Israël quelque part le long de la frontière de 240 kilomètres qui le sépare de l’Égypte après avoir traversé le désert du Sinaï. Bon nombre des migrants et des demandeurs d’asile sont victimes de trafiquants d’êtres humains sur la route vers Israël, en particulier dans le Sinaï.
Dans sa tradition, Israël construit une clôture le long de la frontière pour empêcher le passage d’irrégulier et agrandit son centre de détention pour clandestins de 2.000 à environ 5400 lits, selon les groupes israéliens pour les droits des réfugiés.
La loi sur la Prévention et Iinfiltration a été initialement promulguée en 1954 en réponse à des attaques transfrontalières contre Israël par des groupes armés des pays voisins. Elle a limité la définition de «infiltrés » aux Palestiniens et aux ressortissants des pays arabes avec lesquels Israël était en guerre.
Selon le Haut Comissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR), en 2011, il y a eu 4,603 nouvelles demandes d’asile en Israël et le gouvernement en a rejeté 3692 et a accordé le statut de réfugié à une seule famille.
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