Les policiers swazis ont trompé des étudiants en leur faisant croire qu’ils les escortaient pour remettre une pétition au gouvernement. La destination fut tout autre. Ils les ont emmenés sur une route sans issue afin de les tabasser.
Les médias au Swaziland ont rapporté que près de 100 étudiants ont été forcés de fuir à travers les rues de la capitale Mbabane qui tire son nom d’un chef traditionnel.
The Swazi Observer a rapporté aujourd’hui (5 septembre 2012) que les étudiants faisaient partie d’une semaine d’Action Globale pour le Swaziland et voulait s’exposer sous la bannière « Pertinence du système éducatif actuel ». Le groupe voulait livrer des pétitions aux ministères de la Sécurité Sociale, de l’Éducation, et autres ministères ainsi que la Haute Commission sud-africaine.
Les étudiants et les autres militants pour la démocratie tentent d’attirer l’attention sur l’absence de droits de l’homme au Swaziland.
Le pays est une monarchie absolue depuis que la nouvelle constitution ratifiée en 2005 interdit tout parti politique et renforce le pouvoir du roi. Les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sont concentrés dans les mains du roi assisté du conseil des ministres et du parlement.
The Observer rapporte que la police a permis à la protestation de débuter hier matin. Au début, les policiers ont donné l’impression aux étudiants de les escorter au ministère, mais quand ils ont vu qu’ils étaient sur une route sans issue, ils se sont rendu compte qu’ils s’étaient fait tendre une embuscade. Les policiers ont ordonné aux manifestants de se disperser et ont tiré des coups de semonce, ce qui a obligé les étudiants à fuir. Ceux qui ne courraient pas assez vite ont été battus.
Une de ces personnes était une étudiante qui gisait sur le sol pendant que les policiers la battait avec des bâtons jusqu’à ce qu’un vendeur itinérant les supplie d’arrêter. Lorsque les agents ont finalement arrêtés de la frappée, confuse, elle a disparut dans les rues de la capitale.
Le journal ajoute que la police a chassé les étudiants jusqu’au distributeur Angela Cash and Carry. Certains officiers ont bloqué une partie de l’entrée de la boutique tandis que d’autres ont pris d’assaut les étudiants à l’intérieur et battus les élèves qui s’y cachait. Les employés de la boutique, qui ne pouvaient pas supporter la vue des étudiants passés à tabac, ont fui la scène.
Les clients ordinaires du « Cash and Carry » ont également été battus par la police. « Quand ils ont pris d’assaut la boutique, les cris de personnes agressées à coups de matraque pouvaient être entendus à une bonne distance » signale The Observer.
The Times of Swaziland a signalé il y a eu encore plus de violence policière lors de leur tentative d’arrêter le leader de l’Union Nationale des étudiants du Swaziland (Swaziland National Union of Students), Maxwell Dlamini.
Près de 300 étudiants s’étaient rassemblés à l’entrée de la Plaza Swazi où ils chantaient des chants politiques lorsqu’un policier a essayé de parler à M. Dlamini. Les étudiants, qui ont cru que Dlamini était sur le point d’être arrêté, vinrent à son secours. Maxwell Dlamini s’est échappé.
En 2001, Mswati III, l’actuel roi du Swaziland nomma une commission chargée de rédiger une nouvelle constitution. Le projet publié en mai 2003 fut vivement critiqué à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Amnesty International, entre autres, émit les critiques suivantes :
▪ Absence de protection des droits de conscience, de croyance, d’opinion, ainsi que de la liberté de réunion et d’association ;
▪ Absence de protection de la vie, en particulier pas d’interdiction aux forces de l’ordre de faire usage d’armes létales en l’absence de menace vitale;
▪ Absence de compétence des tribunaux pour assurer le respect des droits économiques et sociaux;
▪ Protection partielle des droits des femmes, en particulier contre les mariages forcés;
▪ Faible protection de l’indépendance de la justice, en particulier concernant la nomination, le mandat et le renvoi des juges.
Les deux principales organisations politiques, le Mouvement démocratique uni du peuple et le Congrès national libérateur Ngwane firent appel contre la nouvelle constitution à la Haute cour. La cour confirma cependant l’interdiction des formations politiques.
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