Le musée royal de l’Afrique centrale (ou AfricaMuseum) a été modernisé, passant d’une exposition de propagande procoloniale à une critique du passé impérialiste belge.
Léopold II , le plus important génocidaire de tous les temps avec « 10 millions de morts sur la conscience », comme le note l’écrivain Mark Twain (auteur des Aventures de Tom Sawyer) dans le soliloque du roi Léopold, a imprégné la direction de ce musée depuis ces débuts à l’aube des années 1900. Un cynique fantasme suprémaciste que le musée conserva jusqu’à sa très récente fermeture.
Il a fallu une demie décennie de travaux et 77 M$ pour transformer ce qui était le musée du Congo Belge vers le redessiné musée royal de l’Afrique central. Le musée fut fermé durant cinq ans, de fin 2013 à fait 2018. Il rouvre officiellement le 9 décembre 2018.
Rempli d’artefacts et d’animaux empaillés, cet établissement a souvent été critiqué pour avoir ignoré les sauvageries du roi Léopold II, dont les troupes conservaient les mains de ceux qui résistaient au travail forcé à une époque où des millions de Congolais ont trouvé atrocement la mort.
Le directeur général du musée royal de l’Afrique centrale se défend bien d’être une source du problème en pointant du doigt le système d’éducation : « Ce qu’il faut faire, c’est que l’histoire coloniale fasse partie du programme scolaire dans les écoles belges. /…/ Vous ne pouvez pas laisser à notre musée le soin de raconter l’histoire sur l’Afrique contemporaine et sur les problèmes du passé colonial. C’est vraiment quelque chose qui devrait être traité par le système éducatif en commençant par toutes les écoles. »
Le roi Philippe, descendant direct de Léopold II, n’a pas assisté à la cérémonie officielle réservée aux « partenaires » de la rénovation du musée royal de l’Afrique centrale le samedi 8 décembre 2018, un jour avant l’ouverture des portes au grand public. « La métamorphose du lieu va être magnifique, mais c’est prématuré d’y aller », rapportait le palais belge face à ce que l’on perçoit toujours comme un placard à trophées alors que des crânes de chefs congolais gisent toujours dans des enceintes étatiques de la Belgique.
Les activistes ont communiqué que les collections du musée contiennent des artefacts volés au Congo sous le régime colonial. Jusqu’à ce que ces artefacts soient rendus, ils affirment que le musée continuera à être une extension du colonialisme.
Entamé par la France, la question du rapatriement des artefacts du musée africain plane toujours dans les conversations en Belgique.
« On est en retard par rapport à la dynamique internationale (…) nous voulons une commission transparente, mixte, avec un calendrier et un canevas, pas du flou», a révèle mardi Mireille-Tsheusi Robert, de l’association Bamko-Cran ASBL, un Comité afrodescendant pour l’interculturalité en Belgique. « Je ne mettrai pas les pieds au musée parce que pour moi ça revient à danser et à festoyer autour de tombes » certifie l’auteure militante qui exige leur restitution.
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