Legs de la traite négrière et de la colonisation, la chrétienté a imbibé les habitudes quotidiennes de bon nombre d’Africains.
Généralement, sur le continent noir, ils sont nombreux ces dirigeants ou hommes politiques de premier rang qui aiment montrer qu’ils sont de « bons chrétiens » à la faveur de grandes célébrations chrétiennes comme Pâques. Cependant, cette fête de tous ceux qui croient en Jésus devrait symboliser pour ces dirigeants une occasion de prendre date avec l’histoire ou de faire de sincères actes de contrition comme leurs compatriotes chrétiens pour le développement de leur continent.
Qu’on se le dise et qu’on s’y accorde, les chrétiens africains de ce début de 21e siècle sont plus fervents croyants que les Occidentaux qui leur ont inculqué les valeurs et règles de base de cette religion monothéiste. Au point de se prévaloir de leur croyance en Dieu et très précisément en « son fils unique Jésus-Christ » pour mener des croisades meurtrières contre leurs frères qui ne regardent pas dans la même direction religieuse qu’eux.
Le Nigeria illustre parfaitement, de façon cyclique, cet engrenage des violences religieuses en Afrique occidentale. Un peu comme le Kenya en Afrique de l’Est. Les dimanches, en Afrique, l’on ne ressent pas de la même façon la ferveur chrétienne dans les chapelles, temples et églises comme on le voit en Occident.
Alors que le prêtre ou le pasteur blanc et ses fidèles participent aux célébrations dominicales en gardant un œil sur leur montre, sur le continent noir, les mêmes acteurs chrétiens précités se vautrent dans le gaspillage du temps les dimanches. Homélies et prêches interminables, quêtes maigres, mais longues, chansons de louange kilométriques; voilà autant de caractéristiques qui différencient les célébrations dominicales d’Afrique d’avec celles des Occidentaux. Autrement dit, si les ferventes prières pouvaient aider les Etats d’Afrique à se développer, ils seraient à des années-lumière des pays du Nord. Hélas, en Afrique, on oublie ou du moins on prend la peine d’oublier que l’« ora » s’accompagne du « labora » comme le recommande la Bible.
En d’autres termes, plus un croyant en Jésus-Christ prie, il doit travailler au même rythme, sinon plus!!! C’est justement ce qu’ont compris les habitants du Nord qui se donnent de moins en moins la peine d’honorer le Commandement de Dieu qui veut que les chrétiens « respectent le jour du Seigneur ». La « crise de la foi en Occident » évoquée par la presse du Nord à plusieurs reprises est encore dans toutes les têtes !!!
Cet attachement particulier des Africains à la foi chrétienne s’est surtout fossilisé parce que les leaders d’opinion de leur continent s’efforcent quotidiennement de leur monter le mauvais exemple. Ces Noirs de premier plan d’Afrique portent en effet le nom de grands saints, mais hélas ne se donnent presque pas la peine d’imiter les vertus de ces anges. A titre illustratif, Joseph Kony tue impunément « au nom de Dieu » en Ouganda; Saint Charles n’a pas suffi au président Taylor pour qu’il se préserve de massacrer ses compatriotes libériens et leurs frères sierra-léonais; Saint Faure n’a pas pu convaincre le président Gnassingbé Junior de ne pas fermer les yeux sur les humiliations macabres des Togolais en 2005 et les fraudes patentes du scrutin présidentiel du 4 mars 2010, etc.
Trop souvent, les chrétiens d’Afrique oublient comme le rappelle Saint Augustin que « Dieu qui nous a créés sans nous ne peut nous sauver sans nous » ! Et surtout qu’on « demandera plus à ceux qu’on a donné plus (…) Que celui qui veut devenir le plus grand d’entre vous apprenne à servir les autres », dixit le Christ. Un message christique qu’ont compris de toute vraisemblance les dirigeants du Nord, même s’ils sont loin d’être des Saints. Jacques Chirac fut un « ami personnel » du défunt général Etienne Eyadèma Gnassingbé, mais jamais, le chrétien Chirac n’a cherché à enfoncer sa terre natale dans le gouffre sur tous les plans comme son pair Étienne Gnassingbé s’est évertué à le faire quand le processus de démocratisation a été enclenché au Togo dans les années 90.
Ne plus chercher à être chrétien pour être chrétien en Afrique est aussi une voie idoine pour les habitants de ce continent pour prendre de nouvelles résolutions engageant véritablement le continent noir sur le sentier du développement. C’est la meilleure Pâque que les chrétiens Africains puissent célébrer en cette année du cinquantenaire des indépendances africaines…
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