La farce a assez duré. L’Afrique du Sud choisit la raison et se prépare à abandonner définitivement la Cour pénale internationale (CPI), une juridiction internationale mandatée pour juger les crimes de guerre, qui ne trouve de bourreaux que parmi les populations noires de ce monde. Seuls les Africains ont été inculpés dans les six cas qui sont en cours ou sont sur le point de débuter, bien que des enquêtes préliminaires de la CPI ont été ouvertes ailleurs dans le monde.
La nouvelle a coulé par Reuters et prendra effet un an après que l’ONU ait été notifiée du retrait du pays de Mandela. L’ONU n’a toujours pas réagi ni confirmé la lettre signée par la Ministre des Relations internationales et de la Coopération d’Afrique du Sud, Maite Nkoana-Mashabane, membre de l’ANC.
La CPI oblige légalement ses signataires d’arrêter toutes personnes recherchées par la cour, qui a été créée pour traduire en justice les auteurs de génocide, crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Les pays africains, cependant, disent que le tribunal a uniquement porté son attention sur les leaders du continent noir.
Dans une lettre publiée sur Twitter, le Ministre de la Justice sud-africaine, Micheal Masutha affirme que l’Afrique du Sud tient à sa mission de préserver la paix sur le continent, mais que dorénavant, elle travaillera conjointement avec l’Union africaine et autres pays africains pour renforcer les organismes continentaux africains afin de parvenir à ce but ultime.
La décision de l’Afrique du Sud de se retirer remonte peut-être à la visite controversée du président soudanais Omar el Béchir en Afrique du Sud l’année dernière pour une réunion de deux jours des chefs d’État de l’Union africaine. Selon le Statut de Rome, l’Afrique du Sud aurait dû mettre sous verrou le Président soudanais puisqu’il est recherché activement par la CPI pour génocide, accusations que Bashir nie catégoriquement. Depuis lors, cependant, el Bashir a visité un certain nombre d’États membres de la CPI, dont le Malawi, le Kenya, le Tchad et le Congo. Mais cette visite en Afrique du Sud en juin 2015 a fait réagir vivement.
Un autre cas, qui a soulevé la colère parmi les dirigeants africains, fut la poursuite par la CPI contre le Président kenyan Uhuru Kenyatta, le premier chef d’État en exercice à comparaître devant la CPI. Sans preuve compromettante, la Cour pénale internationale a annoncé, vendredi 5 décembre 2014, l’abandon des charges contre le président du Kenya.
Tandis que l’Occident, par dictateurs interposés, perpétue en Afrique des violences innommables, ils sont encore excluent de toutes sanctions pénales, et ce, malgré d’accablantes preuves, comme celles amenées par le procès d’Hissène Habré reconnu coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavages et enlèvement par un tribunal spécial africain en mai 2016.
« La République d’Afrique du Sud a constaté que ses obligations en ce qui concerne la résolution pacifique des conflits sont parfois incompatibles avec l’interprétation donnée par la Cour pénale internationale », annonce le document.
La semaine dernière, c’est le Burundi qui créa le précédent en devenant le premier pays à quitter la cour aux actions dirigées. Sur les 110 politiciens burundais, 94 ont voté en faveur du plan de retrait, quelques mois après que la CPI ait annoncé qu’elle allait enquêter sur les violences en cours dans le pays.
Certains pays se méfient des pouvoirs de la juridiction néerlandaise de La Haye, le voyant comme étant des interférences potentielles. Tous les pays n’ont donc pas ratifié le traité de Rome de 1998, et avant la décision de cette semaine par le Burundi et l’Afrique du Sud, le traité avait 124 États Parties. Les importants pays qui n’ont pas ratifié le traité de la CPI sont les États-Unis, la Chine, la Russie, l’Inde, et Israël qui elle, considère que le transfert de population comme étant un crime ne pouvait être accepté.
Maintenant que l’Afrique du Sud, l’un des pays les plus développés un continent, a choisi de quitter cavalièrement la Cour pénale internationale, dénonçant «la perception d’inégalité et de l’injustice dans les moeurs de la CPI. », ont peut naturellement s’attendre de voir d’autres États africains suivre le pas vers une nouvelle autonomie.
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