MOGADISCIO – D’intenses bombardements ont pilonné la capitale somalienne dimanche, tuant au moins 24 personnes et faisant des dizaines de blessés. Le parlement a déclenché un processus pour former un nouveau gouvernement.
Sheikh Aden Madobe a déclaré aux journalistes qu’il avait demandé au président du pays de former un nouveau gouvernement après un vote de non-confiance. Toutefois, le président somalien, Sharif Ahmed a déclaré que son gouvernement soutenu par l’Occident devrait poursuivre ses travaux.
Islamiste modéré, représentant l’Alliance pour la relibération de la Somalie, Sharif Ahmed est, depuis le 31 janvier 2009, le Président de la République d’une Somalie en pleine guerre civile.
» Mon gouvernement est au service du peuple somalien et poursuivra à consacrer ses efforts à unifier et pacifier la Somalie « , déclare Sharif Ahmed aux journalistes.
Le Parlement s’est réuni pour la première fois dimanche depuis décembre ou des groupes terroristes ont tiré des mortiers sur le bâtiment. Les soldats de l’Union africaine ont riposté.
Les travaux parlementaires ont été paralysés cette année, avec les législateurs qui vivent au Kenya, en Europe et en Amérique en raison de craintes pour leur sécurité dans le pays déchiré par la guerre. La chambre a également été divisée par une querelle amère sur la durée du mandat de M. Madobe dans ses fonctions et ses compétences.
“280 personnes ont voté contre le gouvernement, 30 en faveur et huit se sont abstenus. C’est pourquoi nous demandons au président Sheikh Sharif de former un gouvernement d’urgence », déclare M. Madobe. Un membre du secrétariat du Parlement, qui ne veut pas être identifié, a confirmé le résultat du vote.
Mais d’autres parlementaires ont nié que le vote de confiance au sein du gouvernement a eu lieu et déclarent que le vote a été fait pour limoger le gouvernement dans le chaos.
‘Je demande à toute personne qui veut être le prochain président à apporter son CV et à appliquer’, déclare Haji Shugri, le plus ancien député de la Chambre.
«[Les luttes actuelles] au sein du gouvernement serons plus intenses, les attaques au parlement et au sein de l’exécutif seront plus vicieuses. Nous entrons maintenant dans des eaux troubles” dit Rashid Abdi, un analyste basé à Nairobi membre de la International crisis Group.
L’International Crisis Group est une organisation non gouvernementale multinationale, à but non lucratif, dont la mission est de prévenir et résoudre les conflits meurtriers grâce à une analyse de la situation sur le terrain et des recommandations indépendantes. Président-directeur général : Louise Arbour (depuis juillet 2009), ancienne haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.
Un groupe de droit chiffre le nombre de morts à 24 personnes, mais dit que le nombre était de nature à augmenter. ‘Le nombre de morts atteint maintenant 24 personnes et il peut augmenter à mesure que les bombardements continuent. Les hôpitaux de Mogadiscio sont pleins de blessés. Jusqu’ici, nous avons compté au moins 58 blessés’, stipule Ali Yahin Gedi, vice-président du groupe de droits Elman.
Des centaines de familles qui ont fui avec les biens qu’ils pouvaient emporter dans au moins cinq des districts de la capitale. Les analystes estiment que le président Sheikh Sharif Ahmed a failli à son mandat de réunir quelques-uns des factions belligérantes du pays et d’établir un plus haut degré du pouvoir central après son élection de janvier 2009.
Le pays a été tourmenté dans les années 1990 par les factions politiques. Le népotisme officiel ainsi que la corruption ont ébranlé la confiance envers le gouvernement central. Un climat de mécontentement régnait alors envers le régime du président dictateur Siad Barre, ce qui mena à son effondrement en 1991. Le pays fut dès lors plongé dans un état proche du chaos. En effet, suite à cet incident, la Somalie est devenue un État défaillant (Failed State). Le pays est tombé sous la gouverne de seigneurs de guerre sans idéologie ni agendas politiques. Leurs seules motivations étaient l’appât du gain illicite et le pillage Le trafic de drogues et d’armes faisait partie de leurs activités. Ainsi, ces seigneurs de guerre s’opposaient à la création de tout gouvernement central en raison de la menace que posait un tel gouvernement sur leurs activités illicites. Les combats des trois dernières années ont tué plus de 21 000 personnes.
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