Benjamin Banneker est considéré comme le premier scientifique afro-américain contemporain. Entièrement autodidacte, c’est un mathématicien, un astronome et un inventeur. Il est l’auteur d’une série d’almanachs à succès, des livres populaires publiés chaque année comportant un calendrier et des renseignements scientifiques ou pratiques sur l’astronomie.
Benjamin Banneker a contribué activement à la conception de la nouvelle capitale des États- Unis, Washington D.C. Il correspondait également avec Thomas Jefferson, rédacteur d’une partie de la Déclaration d’indépendance en 1776, sur l’égalité raciale et sur l’abolition de l’esclavage.
Benjamin Banneker est né libre le 9 novembre 1731 à Ellicott Mills, Maryland, dans une ferme familiale de plantation de tabac. Il est le fils d’un esclave affranchi du nom de Robert Banneky et de Marie Banneky. Son père est connu dans la région pour ses constructions de barrage et de cours d’eau qui irriguaient avec succès la ferme familiale. L’origine de sa mère demeure inconnue. Bien que Benjamin Banneker affirme qu’il n’a que des ascendances africaines, certains biographes pensent que Marie Banneky était la fille d’une fonctionnaire anglaise du nom de Molly Gallois et d’un ancien esclave nommé Banneka. En effet, à cette époque, la loi ordonnait que si la mère était une esclave alors son enfant devînt esclave, et si elle était libre, l’enfant l’était aussi. Marie Banneky était ainsi libre par sa mère, donc Benjamin Banneker échappa à la colère de l’esclavage.
Benjamin Banneker a appris à lire et à écrire par sa grand-mère à l’aide d’une Bible; il a passé très peu de temps dans une école privée. Autodidacte il achève la plus grande partie de son éducation par des livres qu’il emprunte. Il développe ses compétences en mathématiques et commence à apprendre l’astronomie en observant les étoiles.
Les premiers exploits de Benjamin Banneker sont réalisés à l’âge de 22 ans, en 1753, quand il construit une horloge murale en bois, une reproduction agrandie d’une montre de poche qu’il a empruntée à son voisin; il la démonte et dessine toutes les pièces de la montre, puis la réassemble avant de la remettre en parfait état au propriétaire. L’horloge a continué de fonctionner pendant plus de 50 ans. Son travail sur cette horloge l’amène à réparer des montres, des horloges et des cadrans solaires. Un de ses clients est Joseph Ellicott, un arpenteur-géomètre qui est impressionné par l’intelligence et le talent de Banneker. Il encourage ce dernier dans ses études en lui prêtant des ouvrages sur l’astronomie et sur les mathématiques avancées. Aux alentours de 1773, Banneker fait ses premiers calculs sur la prédiction des éclipses solaires et lunaires. Il réussit à prévoir avec succès une éclipse solaire en 1789. Son estimation contredit même les prédictions des astronomes les plus connus.
En 1791, le major Andrew Ellicott, frère de Joseph Ellicott, embauche Banneker pour participer à la conception de la nouvelle capitale, Washington D.C. Benjamin Banneker a pour rôle d’effectuer des calculs et de dresser la topographie de la nouvelle capitale. Il travaille dans une tente d’observation pendant plus de quatre mois. C’est un travail éprouvant pour un homme de son âge, car il est contraint de passer la nuit couchée sur le dos pour utiliser un instrument qui note le moment exact du transit de chaque étoile au zénith. En dépit de la difficulté, Banneker a beaucoup de plaisir et de fierté à contribuer à un projet aussi important.
Selon certains biographes, Banneker aurait travaillé avec Pierre Charles L’Enfant, un architecte qui conçut le plan de la nouvelle capitale. Quand le projet lui est retiré, L’Enfant, envahi par une crise de colère, emporte ses dessins avec lui. Banneker réussit à reconstituer les plans de mémoire.
Banneker connut le succès par les différentes éditions du Benjamin Banneker’s Almanac, qu’il publie pendant six années consécutives entre 1791 et 1796. Ses livres sont imprimés et vendus dans six villes et quatre états. Les almanachs contenaient ses propres calculs astronomiques, de l’information sur les médicaments et traitements médicaux, un tableau sur les marées, des pages littéraires, des exercices mathématiques, etc. Il a également publié des informations sur les abeilles et calculé le cycle de 17 ans des criquets.
Grand défenseur des droits des Afro-Américains, Benjamin Banneker envoie, en 1791, une copie de son premier almanach au secrétaire d’État, Thomas Jefferson, ainsi qu’une lettre où il critique la position de Jefferson, lui-même propriétaire d’esclaves, sur l’esclavagisme et où il conteste ses idées absurdes et fausses à propos des Noirs. Il incite Jefferson à se défaire de l’idée qu’une race est supérieure à une autre. Impressionné par le génie de Banneker, Jefferson envoie une copie de l’almanach, comme exemple du talent des Noirs, à l’Académie royale des sciences de Paris. Bien qu’il approuve les paroles de Banneker, il ne lui offre aucun soutien dans sa lutte pour l’abolition de l’esclavage.
Benjamin Banneker décède le 9 octobre 1806 à Baltimore à l’âge de 74 ans. Son talent ainsi que ses almanachs ont grandement contribué à convaincre les gens de l’époque que les Noirs ne sont pas intellectuellement inférieurs aux Blancs. Afin d’honorer ses réalisations, le US Postal Service lance un timbre commémoratif à son effigie en 1980. Plusieurs établissements, écoles, rues et institutions à travers les États-Unis portent le nom de l’illustre Benjamin Banneker.
« Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques (FCP) du ministère du Patrimoine canadien pour ce projet »
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