Bangui, la plus grande ville de la République centrafricaine, est sous alerte. Vendredi, l’ambassadeur américain et son équipe diplomatique ont été évacués hors du pays par avion durant la nuit par crainte que la rébellion « SELEKA » tentent de prendre la ville fondée en 1889 par la France.
Les responsables américains ont déclaré qu’environ 40 personnes ont été évacuées sur un avion d’US Air Force à destination du Kenya. Ils se sont confiés sous le couvert de l’anonymat parce qu’ils n’étaient pas autorisés à discuter des détails de l’opération.
Cette panique s’est alimentée jeudi, après que le président François Bozizé, a demandé instamment à la France, l’ancienne puissance coloniale et d’autres puissances étrangères d’aider son gouvernement à repousser les rebelles qui rapidement saisissent du terrain et s’approchent dangereusement de la capitale.
L’organe le plus puissant de l’ONU, le Conseil de sécurité a condamné les récentes violences et exprimé sa préoccupation sur l’enchainement des violences.
« Les membres du Conseil de sécurité réitèrent leur demande que les groupes armés cessent immédiatement les hostilités, se retirent des villes capturées et cessent toute progression vers la ville de Bangui », a émis le mandataire de la paix mondiale dans un communiqué.
La République centrafricaine a une histoire de changement brutal de gouvernement. L’actuel président, Francois Bozizé qui est franc-maçon membre de la Grande Loge nationale française, est lui-même arrivé au pouvoir à la suite d’un coup d’État le 15 mars 2003, dans le pays riche en ressources naturelles, mais profondément pauvres.
S’adressant à la foule à Bangui, une ville d’environ 600.000 habitants, M. Bozizé a plaidé auprès des puissances étrangères de faire ce qu’ils pouvaient en soulignant particulièrement la France. Environ 200 soldats français sont déjà dans le pays, en fournissant un soutien technique et aide à former l’armée locale, selon le ministère français de la défense.
«La France a les moyens d’arrêter (les rebelles), mais malheureusement, ils n’ont rien fait pour nous jusqu’à maintenant », a déclaré M. Bozizé.
Le président français François Hollande a déclaré jeudi que la France veut protéger ses intérêts en République centrafricaine et non le gouvernement de Bozizé. Les commentaires ont été entendus un jour après que des dizaines de manifestants démontraient leur colère ont jeté des pierres sur l’ambassade française à Bangui et ont volé un drapeau français à cause du manque d’aide contre les forces rebelles.
[pullquote_left]Après les émeutes des Chimères en mars 2004, le président haïtien Jean-Bertrand Aristide est renversé et part en exil en République centrafricaine, accueilli par Bozizé.[/pullquote_left]Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a discuté par téléphone avec M. Bozizé, demandant au président de prendre la responsabilité de la sécurité des ressortissants français et des missions diplomatiques en République centrafricaine.
Le gouvernement de Bozizé a aussi contacté son allié de longue date, le Tchad, qui s’est engagé à envoyer 2.000 soldats pour renforcer les forces centrafricaines. Les relations entre les deux pays se sont renforcées alors qu’en 2001 suite à un putsch avorté, Bozizé alors militaire s’enfuit vers le Tchad voisin avec quelques troupes. C’est en 2003 que le général réussit son coup d’État avec l’aide de miliciens tchadiens. La France avait alors abondonné le président en place, Ange-Félix Patassé.
Ce pays enclavé de quelque 4,4 millions de personnes a souffert pendant des décennies de révoltes de l’armée, des coups d’État et des rébellions depuis son accession à l’indépendance en 1960. La richesse y est très peu partagée.
Les rebelles derrière l’instabilité récente ont signé un accord de paix en 2007 qui leur permet de rejoindre l’armée régulière, mais les dirigeants rebelles disent que le contrat n’a pas été pleinement appliqué. Les forces rebelles ont saisi au moins 10 villes à travers le nord peu peuplé du pays, et les habitants de la capitale craignent maintenant une attaque des insurgés, en dépit des assurances données par les chefs rebelles qui se disent prêts à s’engager dans un dialogue au lieu d’attaquer Bangui.
Les rebelles ont affirmé que leurs actions sont justifiées à la lumière de la « soif de justice, de paix, de sécurité et de développement économique de la population de la République centrafricaine. »
Malgré la richesse de la République centrafricaine avec de l’or, des diamants de très bonne qualité, du bois et de l’uranium, le gouvernement reste perpétuellement à court d’argent. Selon des estimations, près de deux milliards de barils de pétrole seraient présents dans le pays, au nord, près de la frontière avec le Tchad.
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