Qui l l’eut cru? Finalement, le président cubain Raul Castro et son homologue américain Barack Obama ont annoncé une normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays.
Dans des déclarations télévisées livrées simultanément, les deux dirigeants ont dit qu’ils allaient entreprendre un nouveau chemin après l’annonce par les autorités cubaines de la libération d’Alan Gross condamné à quinze ans de rétention pour avoir opéré des actions subversives par l’entremise de la communauté juive de La Havane et de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) en 2009, sous l’administration Bush. L’espion américain, né cubain, Rolando Sarraf Trujillo se trouve aussi libéré.
Dans son discours Obama avoue que des décennies d’isolement n’avaient « pas réussi à atteindre l’objectif durable de promouvoir l’émergence d’un Cuba démocratique, prospère et stable ». Alors, il a admis que la politique avait été conçue avec les meilleures intentions, il a déclaré qu’il avait « peu d’effet ». Il a assuré en terminant en termes positifs, « nous renouvelons notre leadership dans les Amériques ».
Raul Castro a donné une note prudente, sans triomphalisme, soulignant qu’il y avait encore « de profondes divergences » entre les deux pays, tout en spécifiant que « la décision d’Obama mérite le respect et la reconnaissance de notre peuple ». Répétant plusieurs fois le nom de l’homme de la Révolution cubaine : Fidel Castro, l’autre Castro a précisé qu’il a obtenu l’approbation de l’aîné qui fut à la tête de l’État de 1959 à 2008, faisant face sans broncher à dix présidents des États-Unis (de Eisenhower à Bush fils).
Maintenant, les Américains pourront envoyer plus d’argent sur l’île de Castro, les fournisseurs de télécommunications seront autorisés à améliorer l’infrastructure de Cuba afin que davantage de Cubains puissent accéder à l’Internet, les Cubains pourront importer des matériaux de construction pour construire des maisons privées ce qui augmentera la qualité des logements sur l’île. Et finalement, les restrictions de voyage vers Cuba seront assouplies rendant les projets humanitaires transfrontaliers plus faciles…
C’est l’heureux dénouement de 18 mois de travail acharné du président Barack Obama, qui depuis début 2013 autorisait des pourparlers secrets au Canada et au Vatican avec l’autorité cubaine.
On raconte que la santé déclinante d’Alan Gross a joué un rôle primordial dans sa libération. L’homme qui fut inculpé d’« actes contre l’intégrité territoriale et de l’indépendance de l’État » en 2011 refusait tout traitement médical et sa mort en territoire cubain aurait été un gênant obstacle pour toute réconciliation future.
Un autre facteur de cette nouvelle intimité entre les États-Unis et Cuba est la crise économique à laquelle est confronté son allié le Venezuela, qui par son gouvernement socialiste a soutenu économiquement et idéologiquement le gouvernement cubain pendant des décennies. Mais avec la baisse du prix du pétrole, une crainte suggérait que le Venezuela ne pourrait peut-être plus être aussi généreux dans un proche avenir.
Tout ceci sans compter un appel fréquent à une levée de l’embargo cubain publié dans le New York Times et les autres faiseurs d’opinions américains qui exigeaient un adoucissement de la position étatsunienne.
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