L’Afrique, le berceau de l’humanité, est depuis longtemps un aimant pour les archéologues. Maintenant, l’Afrique du Sud veut attirer les plus grands astrophysiciens du monde avec le plus puissant télescope radio existant, le Square Kilometre Array (SKA), un instrument capable de regarder les débuts de l’univers.
Initialement, quatre sites ont été retenus pour accueillir le projet né de la collaboration de vingt pays. L’Afrique du Sud et l’Australie sont les deux finalistes du concours pour accueillir le projet, qui reliera éventuellement des milliers de soucoupes pour ainsi créer une immense antenne totalisant une surface totale d’un kilomètre carré (250 acres). Le SKA générera suffisamment de données brutes pour remplir 15.000.000 iPod 64gb quotidiennement!
L’idée originale du télescope qui naquit d’un consortium international de scientifiques, sera de 50 à 100 fois plus sensible que les télescopes d’aujourd’hui, et devrait coûter aux alentours de 2,0 milliards de dollars (1,5 milliard d’euros). Comme un archéologue creusant toujours plus profond dans les couches du sol, le télescope écoutera des ondes radio plus loin que jamais dans l’espace profond provenant de sources vielles de milliards d’années qui peut-être n’existent plus. Les scientifiques affirment que cette capacité les aidera à regarder en arrière dans le temps et voir comment l’univers a pris forme après le Bigbang.
L’année prochaine sera décisive pour les astronomes africains. Les scientifiques jugeront début de mars 2012 si les propositions sud-africaines et australiennes pour le site du SKA sont acceptables. Le consortium choisira ensuite le vainqueur, une décision politique, économique ainsi que scientifique.
Mais la Nation Arc-en-ciel n’en reste pas là. La première puissance économique du continent noir a commencé la construction d’un radiotélescope de 64 antennes appelé MeerKAT qui sera l’un des cinq plus précis au monde. Le plus puissant de l’hémisphère sud. Un prototype de sept soucoupes, le KAT-7est déjà opérationnel au Karoo (mot Khoikhoi signifiant le pays de la soif) un semi-désert situé en Afrique du Sud.
Le site, qui n’avait aucune trace d’occupation humaine il y a huit ans, est à une heure de route de la ville la plus proche, elle-même à une heure de vol de Cape Town. Tels de géantes soucoupes blanches tournées vers le ciel, sept antennes paraboliques capturent le bruit de l’univers.
Karoo héritera de la majorité des antennes avec le projet SKA. D’autres antennes seraient dispersées à travers le continent notamment au Ghana, au Kenya, à Madagascar, à l’ile Maurice, au Mozambique, en Namibie et en Zambie.
La conception et la préconstruction du SKA doivent débuter en 2013. Le projet devrait être terminé et opérationnel vers 2024.
Le contexte économique actuel ne se prête pas pour la collecte de fonds. Les États-Unis se sont retirés du SKA l’année dernière, laissant à l’Australie, la Grande-Bretagne, la Chine, le Canada, l’Italie, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas et l’Afrique du Sud à financer l’audacieux projet. On attend encore une confirmation de la part du gouvernement de l’Inde.
Mais l’Afrique du Sud ne se décourage pas. L’ancien dominion britannique affirme qu’il peut construire le SKA pour moins d’argent que l’Australie, qui cogèrerait avec la Nouvelle-Zélande. Le gouvernement a déjà investi 635 000 000 rands (75 millions de dollars) en sept ans pour construire MeerKAT et prévoit en dépenser encore 500 millions de rands (60 millions de dollars) par an jusqu’en 2016.
Selon Nadeem Oozeer un chercheur mauricien de 36 ans « Avec un projet comme celui-ci, vous ne faites pas d’argent, mais vous obtenez beaucoup plus. Vous développez des capacités scientifiques »
Mais certains responsables pensent qu’il faut d’abord surmonter les perceptions négatives du potentiel scientifique de l’Afrique. « L’Afro-pessimisme est réel », a déclaré Derek Hanekom, ministre adjoint de la Science et des Technologies au sein, successivement, des gouvernements Mbeki, Motlante et Zuma.
« Nous croyons que nous sommes le pays le plus approprié pour accueillir avec succès le SKA et nous sommes en concurrence avec les meilleurs au monde. Quel que soit le résultat, nous procéderons et une astronomie de niveau international sera faite, avec ou sans le SKA. »
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