Samedi, le 14 septembre 2019, le Vieux-Port de Montréal recevait la toute première édition du prodigieux M3: Mode Masculine Montréal, un réel tour de force d’Yves Ulysse qui rebrasse les cartes du calendrier de la mode dans la métropole nord-américaine.
Comme on le sait, le monde de la haute couture est un univers plutôt hermétique, clos, difficile d’accès pour les non-initiés. La Mode Masculine Montréal (M3) 2019, un happening déployé sur trois jours allait temporairement laisser place à un vent nouveau dans ce milieu surnaturel.
Inspiré par le défunt Jeff Rustia, fondateur de la Toronto Men’s Fashion Week (TOM*FW), Yves Ulysse nous explique sa démarche: « Jai voulu créer ce projet parce que j’avais envie de faire une différence à Montréal. Dans la Mode en ce moment, il ne se passe plus grand-chose. Il y a des événements qui sont ponctuels, mais cela fait plusieurs années qui sont là. Le M3 est un renouveau. Tout ce qui est déjà établi,c’est très bien, mais il n’y a absolument rien pour la mode masculine. »
Suite au lancement officiel vendredi 13 septembre au célèbre bar cabaret Vol de Nuit qui a rouvert ses portes l’année dernière, les Aficionados de la mode masculine se sont donné rendez-vous au Centre des Sciences de Montréal pour lorgner les créations des designers. Une foule éclectique, distincte et gracieuse, fut amalgamée avec autant de femmes que d’hommes pour ce premier épisode du M3. Les bises suivaient bonnement les poignées de main.
Des artistes connues (Marie Ange Barbancourt, Eddy Toussaint, Charlotte Cardin, Caroline Davernass, Stéphane Le Duc etc…) d’autres moins, aux accents divers n’ont pas manqué ce premier rendez-vous avec Yves Ulysse pour le M3. Je n’ai pu m’empêcher de demander au chef d’orchestre comment cet exploit fut accompli. « Étant une personne qui vient d’une minorité visible, je suis d’origine haïtienne et je suis né en Haïti aussi et je me considère comme un citoyen du monde alors pour moi c’est tout a fait normal de faire quelque chose qui peut connecter tous les gens. Je me considère comme un connecteur, j’ai besoin que les gens échangent, connectent, partagent, c’est surtout cela l’esprit de l’événement. »
19h15, après Maxime Black, une fusillade de déclics de photographes a accueillit les coutures de l’illustre Helmer, également natif du pays de Dessalines, qui s’en est pris au catwalk avec une composition accomplie, maîtrisée, aux couleurs vibrantes. Son dernier tableau présenté à la foule béate habite sûrement encore les conversations aujourd’hui et probablement demain: Un Hercule d’ébène au caleçon diaphane, surmonté d’un grand chapeau paré de poupées vaudou aux couleurs sanguines a fait camper la foule qui discernait, peut-être pour une première fois, le génie de l’artiste.
Suivi, une heure plus tard, du designer Vincent La Kuach pour la griffe Lakuachimoto. Vraisemblablement toujours dans l’expérimentation, englouti dans la géométrie, ce designer / mannequin et même dentiste a offert à la foule un style androgyne assumé. Avec ces coutures parfaites, je ne doute pas que ce designer a encore plus à offrir à son art.
Qui plus est, Hollywood PQ s’est même incarné sur le catwalk avec la top modèle Eve Salvail pour le designer de manteaux exclusifs Pascal Labelle. L’acteur/ animateur / professeur Angelo Cadet, plus cool que cool incarnait le bon, la brute et le truand, tout-en-un, dans l’électrisant défilé de Pascal Labelle.
La Mode masculine n’est pas morte.
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