Quand on pense Caraïbes, inévitablement on se visualise des palmiers, la plage et surtout le Soleil omniprésent qui illumine tout sous son passage. Peu de gens évoqueront la mode avant la gastronomie qui a conquis tant de palais. Mais la mode y est bien vivante et c’est ce que démontre le Montréal Caribbean Fashion Week (MCFW) 2017.
C’est sous le thème Chaude Caraïbe, Oh! La! La!, que les Montréalais pourraient assister à un authentique événement de mode caribéenne. Plus de 30 créateurs de mode, 70 modèles en provenance des quatre coins de la caraïbe se sont fait un plaisir de démontrer tout leur savoir-faire à la journée de lancement de la Semaine de la mode Caribéenne du 19 avril 2017.
« Le plus important, le plus exquis défilé de mode caribéenne qui n’ai jamais été présenté à Montréal. » Annonçait fièrement le duo de présentatrices, qui auraient certainement mérité un anglais plus maitrisé pour solidariser plus efficacement avec la masse d’unilingues anglophones montréalaises ou des autres venus d’iles qui se sont approprié la langue de Shakespeare, ici présents.
Cette inattention n’a pas semblé trop froisser Gemma Raeburn-Baynes, présidente et fondatrice de l’événement. Tout sourire, joviale, la militante pour les droits des Noirs native de l’île de la Grenade, fait d’année en année rayonner la ville grâce, entre autres, à son Carifiesta très bien connu sous le nom du Jump-Up. Elle remercia gracieusement le maire de Pierrefonds pour son support et sa présence.
Thierry Carries, un phare sur la scène événementielle montréalaise, spécialement pour la communauté noire anglophone, vice-président pour ces journées de mode et également de l’organisation Playmas, nous parle d’un événement rassembleur. « Toutes les communautés caribéennes peuvent se sentir impliquées dans un projet comme celui-là. » Il nous retrace dans un court interview l’origine du projet, du Montréal Caribbean Fashion Week.
Cette pulsion, nous confit-il, ne provient de nul autre que Gemma Raeburn-Baynes. « Il y a environ trente ans, elle créa le Black Model Agency . Elle a donc fait des fashions show depuis belle lurette. » Pour en faire un résumé, c’est avec tout pour son expérience dans le domaine, ses contacts, qu’on lui demandera de récidiver et d’avancer ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de Montréal Caribbean Fashion Week.
Malgré cela, toutes entreprises, tous projets rencontrent forcément ses difficultés. Cette seconde itération de la MCFW ne fait pas exception. Thierry Carries nous révèle que certains modèles, certains designers n’ont pas pu prendre l’avion. Dans le cas des designers, ils ont eu la générosité d’envoyer leurs créations.
Tout de même, ceux qui ont su s’embarquer dans l’avion en ont mis plein la vue à la centaine de curieux présents. C’est en rafale, sans aucune interruption que les designers, mannequins, ont survolé le catwalk. On a pu avoir un avant-gout des soirées de vendredi et samedi, avec des créations de Trinité-et-Tobago, d’Antigua, des Bermudes, du Canada, de Saint Kitts, de la Grenade, d’Haïti, de la Martinique, de la Dominique, de Saint-Vincent-et-les Grenadines, de la Jamaïque déployés par les plus jolies mannequins des Caraïbes incluant une authentique Miss Trinidad 2012.
Les designers locaux sont également de la partie. Narcissé a proposé un vêtement inspiré et la Canado-haïtienne Mirmonde Phildor s’est reconnue dans une robe cousue d’or fait main. Mirmonde un nom qui tient pour Miroir du Monde, nom qui lui a été offert par sa grand-mère nous révèle-t-elle.
L’ex-employée des Caisses Populaires Desjardins qui a choisi de se laisser guider par sa passion fut présente au tout début de MCFW, il y a deux ans de cela. Se lançant officiellement dans le design en 2001, puis le lancement d’une collection en 2005 au Bar Rouge, 2011 l’a ramené à la case départ. Mais comment vivre sans passion? Cette année cette flamboyante femme rebâtit une importante collection qui sera disponible en ligne en 2018. Dix de ces créations exclusives seront exposées samedi.
Le clou du spectacle, la grande finale du Montréal Caribbean Fashion Week sera avec Calvin S. Directement venu d’Antigua, une paradis de 280 km2, Calvin Southwell trempe dans la mode depuis 25 années. Son talent se matérialise dans le maillot de bain jusqu’à la haute couture. Cet artiste, comme il se décrit, ce fils unique, a été sensibilisé à la mode à un tout jeune âge par sa mère, aujourd’hui décédée. Jeune, modèle, il a transigé pour le métier de designer. Un choix qui lui réussit puisqu’il a jusqu’à aujourd’hui parcouru le Japon, la Russie, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Équateur et bien évidemment les États-Unis.
Nous décrivant son vêtement : « fonctionnel et confortable », Calvin nous dit que le confort est une chose très importante. Récipiendaire du « Grand Order of Merit » pour les arts en 2003 par le gouverneur général d’Antigua-et-Barbuda, un documentaire hollywoodien « Calvin S. of Antigua» lui a même été dédié. Une sélection de sa collection « Memories » sera présentée samedi au musée Grévin, une collection qui recoupe diverses de ses créations tout au long de son illustre carrière. Présent en ligne, sur Instagram, Facebook, tous peuvent se procurer un vêtement original signé Calvin S.
Maintenant allez voir si Montréal conservera sa pudeur frigide face à ces bikinis affriolants d’Antigua, ces aguichants pumpum short et batty rider jamaïcains, ces robes vaporeuses de la Guyane et décolletés abyssaux de la Guadeloupe. « Attendez-vous à beaucoup de sexyness… beaucoup de style, du nouveau avec ces designers qui viennent de l’extérieur.» soutient Thierry Carries pour les soirées du 21 et 22 avril 2017 de la Montréal Caribbean Fashion Week au Musée Grévin. Cela risque bien d’être Chaud la Caraïbe, Ohhhh la la.
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