Les États-Unis seront peut-être confrontés à un froid diplomatique dans plusieurs pays du monde à cause des dernières révélations de WikiLeaks. Les politiques zimbabwéens affirment tout de même qu’ils garderont la tête froide.
Au Zimbabwe, les câbles ont planté des graines de discorde parmi l’élite politique de la Zanu PF (l’Union National Africaine au Zimbabwe en anglais le Zimbabwe African National Union) actuellement au pouvoir et le MDC-T (le Mouvement pour le Changement Démocratique, en anglais : Movement for Democratic Change).
Les câbles ont révélé que les seniors du parti Zanu PF ont comploté contre leur chef, le président Robert Mugabe. Ainsi M. Gideon Gono, gouverneur de la réserve bancaire du Zimbabwe, a tenu des réunions secrètes avec les Américains. M Gono s’est vue décerné en 2009 le prix lg Nobel, un prix parodique Américain décerné à des personnes dont les « découvertes » ou les « accomplissements » peuvent apparaître inutiles, ridicules ou nuisibles pour avoir donné aux gens un moyen simple et quotidien de faire face à une large gamme de nombres (des plus petits aux plus grands) en faisant imprimer des billets de banque de valeurs allant d’un centime à cent mille milliards de dollars.
Autres noms importants impliqués sont les membres du bureau politique de M. Mugabe tels que le professeur Jonathan Moyo ancien ministre de l’information de 2000 à 2005, le Dr Sikhanyiso Ndlovu, lui aussi ancien ministre de l’information, Savior Kasukuwere actuel ministre, et les deux vice-présidents du parti, Joyce Mujuru et John Landa Nkomo ont émergé des câbles. En 2005, le journal sud-africain Sunday Tribune décrivait Mme Mujuru comme héritière probable de Robert Mugabe, et prédisait qu’elle serait la candidate du ZANU-PF pour l’élection présidentielle de 2008. Toutefois, Robert Mugabe lui-même fut le candidat du parti, visant un sixième mandat.
Dans leurs discussions avec les ambassadeurs américains du temps Christoper Dell à l’actuel ambassadeur Charles Ray, les discussions ont porté sur la question de la succession de Mugabe et du renouvellement du leadership au sein du Zanu-PF et du gouvernement.
Les câbles Wikileaks ont souligné que tous les représentants de la Zanu PF qui a rencontré les Américains voulaient voir des changements au Zimbabwe.
Selon les câbles, Mme Joyce Mujuru, vétérane de la guerre d’indépendance, qui prit pour surnom de guerre Teurai Ropa, ce qui signifie « faire couler le sang » était celle qui désirait le plus de changement. Les câbles exposent largement des liens présumés de Mme Mujuru avec le MDC-T.
Le MDC-T, dont les liens avec l’Occident sont connus, a été également indiqué être dans la discorde. Des membres importants tels que la secrétaire nationale Chamisa Nelson, le porte-parole provincial de Harare, Obert Gutu et le trésorier controversé du parti Roy Bennett, un ancien fermier blanc, croient que le Premier ministre du Zimbabwe et président fondateur du MDC, Morgan Tsvangirai n’est pas un leader assez affiné pour se battre pour le pouvoir aux mains du plus âgé des chefs d’État d’Afrique en exercice.
L’Ambassade des États unis à Harare a déclaré au Sunday Times que les États-Unis n’ont rien à dire sur les questions politiques zimbabwéennes. Cependant, sa conseillère aux affaires publiques Sharon Dean Hudson précise qu’ils condamnent la divulgation de documents classifiés par des individus ou des organisations. « Comme c’est dans notre politique, nous ne commentons pas les documents qui sont censés contenir des informations classifiées, donc l’ambassadeur Charles Ray ne donnera aucune interview sur ce sujet. Nous condamnons fermement la divulgation délibérée et non autorisée de documents par des individus ou des organisations.[..] les États-Unis soutiennent le processus et les institutions démocratiques; les élections libres, vérifiables; le développement économique et un avenir meilleur pour les Zimbabwéens », dit-elle.
Une source du MDC a informé le Sunday Times que le président du parti de Morgan Tsvangirai, n’a pas été heureux avec ce que certains de ses membres pensent de lui. Surtout qu’ils parlaient derrière son dos. Cependant, le porte-parole du parti Douglas Mwonzora déclaré que le parti ne prendra aucune mesure officielle contre ceux qui sont impliqués. « Les câbles ne nous donnent pas suffisamment de preuves. Les câbles sont diffusés dans les médias comme de la propagande. Peut-être la Zanu-PF réagira avec ses membres parce qu’il y a énormément de matériels qui ont été révélés à partir de conversations privées ».
Le porte-parole de la ZANU-PF Rugare Gumbo a également déclaré que son parti n’a pris aucune mesure particulière envers quiconque. Si le parti décide de réagir, ce serait en interne et non à travers la presse. « Ces câbles ont attiré l’attention des médias et cela disparaîtra sous peu. »
Lorsque les premières coulées de Wikileaks ont émergé l’année dernière, la plupart des informations concernaient des conversations entre le MDC-T et les Américains et aussi des conversations entre l’ambassadeur américain et le premier ministre Morgan Tsvangirai.
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