Jeune, charmant, drôle, tout semble avoir réussi à Trevor Noah. Sa carrière professionnelle l’amène à 33 ans dans les nues. Dans le cadre du festival Just For Laughs (la contrepartie de Juste Pour Rire en anglais), le Sud-africain s’amène à Montréal le temps d’une discussion.
Salle comble dans le Grand Salon Opera de l’hôtel Hyatt, ce samedi 29 juillet 2017 à midi. Trevor Noah, présentateur de l’émission satirique new-yorkaise The Daily Show présente son spectacle In Conversation with Trevor Noah. Le tableau prend plus l’aspect d’une amicale discussion entre Noah et son coanimateur Richard Crouse, un animateur télévision de la Nouvelle-Écosse.
Durant la dernière campagne américaine, Trevor Noah fut l’un des plus critiques de Donald Trump. « Il est comme de la cocaïne. Blanc, il rend dingue et on peut facilement en faire une overdose.» alignera Noah récipiendaire du comédien de l’année par le festival Just For Laughs (JFL) la veille. La foule a donc eu droit à sa dose de Trumpmania, puisque les premières minutes du show étaient consacrées au Président américain.
Avec le recul, il en rit. « Trump fait tellement de conneries que tu ne sais pas laquelle regarder. » Trevor qui prends la barre du Daily Show à l’heure où les bulletins d’infos font leur prêche, affirme être en constante réécriture. Parfois même, lui et son scripteur (un Ougandais, un superAfricain dira-t-il) se permettent une blague sur un événement de toute dernière minute. Étant non-américain, comme il aime le rappeler, sa vision de la politique américaine en est courbée. C’est sans complexe qu’il compare Trump à Berlusconi ou Mugabe au Zimbabwe.
Ce que Trevor Noah, fils d’une Sud-africaine noire et d’un Suisse blanc au temps de l’apartheid, voulait surtout partager avec les spectateurs, est sa joie de vivre. Il estime qu’il a gagné à la loterie de la vie. Il fait ce qu’il aime. Il a sincèrement oublié comment la vie était dure dans son jeune temps. « Tout ce qui se passe maintenant n’est que du bonus. » Les problèmes qui se présentent désormais devant lui sont des ennuis de gens de first world country. « On est poussé à désirer. Nous n’avons pas assez de vêtements, d’argent, d’espace dans nos maisons. Les gens des pays plus pauvres, comme les Cubains sont relativement plus heureux que les gens de pays plus développé. Je crois que c’est parce que quand tu viens d’un endroit où tu ne possèdes rien, étrangement, tu te concentres sur ce que tu as. »
Les leçons de vie qu’il a encaissé, sa vie avec sa mère qui connaît la Bible du bout des doigts, sa grand-mère à Soweto, l’impact de son père sur lui, tout cela est raconté dans un livre: Born a Crime stories from a south african childhood. Ce recueil prend la forme d’essais, d’idées, pétri de la relation de Trevor Noah et de sa mère. « C’est le livre de ma mère, je n’y suis qu’un acteur. » constatera Trevor après une première lecture du document. Au-delà de leur goût et personnalité, l’exercice d’écriture lui a permis de réellement connaitre la vie de ses parents: établir le contexte de la rencontre, les sentiments qui les ont liés, leurs pensées; un peu comme une approche journalistique à sa propre vie.
À la fin du spectacle, qui est arrivée très vite, le public encore très vif, a eu droit à quelques questions personnelles pour satisfaire leur curiosité pour cerner le personnage. Son meilleur invité au Daily Show? Jennifer Lopez.
En plus de son émission, ses vidéos virales sur Facebook, Trevor Noah parcourt l’Afrique du Sud et les États-Unis avec un stand-up qu’on annonce hilarant. Ses spectacles affichent déjà presque tous complets jusqu’en décembre 2017.
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