À cause d’une chanson faisant allusion au Président zambien, le musicien Chama Fumba plus connu sous le nom de Pilato a été arrêté, enfermé puis accusé de conduite susceptible de troubler de la paix.
Ce matin, Pilato est arrivé au commissariat central de la police de Lusaka en compagnie d’avocats et de sympathisants. Le musicien y a été interrogé, inculpé puis détenu à Lusaka, la capitale et la plus importante ville de Zambie. On accuse Pilato d’avoir diffamé le président Edgar Lungu dans sa chanson controversée. Pendant ce temps, la police à cheval antiémeute a tenté de disperser une foule qui était rassemblée devant le poste de police pour offrir sa solidarité au musicien.
Selon un des avocats de Pilato, l’artiste a choisi de garder le silence pendant l’interrogatoire et a déclaré qu’il ne serait pas intimidé par l’État, sa machine et ses partisans. Pilato a en outre lancé un appel à ses partisans à rester calme et avoir un esprit ouvert et se dit prêt à défendre sa position devant le tribunal.
Les défenseurs de la liberté de parole ont dénoncé l’arrestation du musicien.
Selon l’Institut des médias d’Afrique australe (MISA, Media Institute of Southern Africa), « la liberté d’expression est un droit fondamental dont doivent jouir tous les citoyens, indépendamment de leur origine et l’orientation politique tel que prévu dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, qu’a ratifié la Zambie. »
La chanson en question A Lungu Anabwela est un remix d’A Phiri Anabwera, le premier single à être vendu à plus de 50.000 exemplaires en Zambie. Cette chanson est originellement de la légendaire star africaine Nashil Pichen Kazembe. Pilato l’a remanié avec ses propres paroles et raconte l’histoire d’un personnage nommé Lungu, un ivrogne, qui grandit dans un bidonville et devient président.
Edgar Lungu, 58 ans, assura la présidence de la Zambie alors que le président Michael Sata fut hospitalisé puis jusqu’à sa mort, il fut élu en janvier 2015 à la tête du pays membre du Commonwealth d’Afrique australe.
Un des avocats du musicien, Marshal Muchende a déclaré à des journalistes au poste de police que Pilato est accusé d’avoir produit une chanson qui a irrité un certain public. M. Muchende a en outre expliqué que la police a depuis refusé de libérer son client sous caution, offrant comme explication qu’ils traitent encore le dossier. L’avocat a également attesté qu’il a demandé à la police de porter l’affaire devant les tribunaux, de sorte qu’une demande de libération sous caution peut être faite en bonne et due forme.
Pendant ce temps, la MISA de Zambie a décidé de se joindre à la défense afin de protéger les idéaux de la liberté d’expression qui ont été attaqués directement suite à l’arrestation de l’artiste et se dit prêt a amener l’affaire dans les plus hautes instances juridiques du pays, la Cour suprême.
Auparavant, le chanteur Pilato s’était lui-même signalé à la police de Lusaka, après avoir été convoqué par celle-ci, dans le cadre d’une enquête. La convocation de Pilato fait suite à une plainte, déposée par des résidents de Lusaka qui estiment que la chanson du musicien tourne en ridicule le Président.
Le chanteur Pilato fait face à une peine maximale de six mois de prison ou une amende si reconnu coupable.
La Zambie a une histoire de conflits entre les musiciens et les politiciens — le chanteur Petersen a vécu un fait semblable. Pour sa chanson « Bufi », il fut sous la pression du gouvernement du défunt président Michael Sata.
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