Devant l’annonce du premier Festival NYANSAPO à Paris, un événement afro-féministe destiné majoritairement aux femmes noires, Anne Hidalgo, la mairesse de la Ville lumière, s’est offusqué que les Blancs en soient tenus à l’écart et a initialement tenté l’interdiction de l’inauguration du festival problack.
Hier, dans une série de tweets en furie contre le festival qui fait l’éloge du féministe noir, la première maire de Paris a demandé son annulation et annonçait qu’elle allait « saisir le préfet de police en ce sens » en plus de se réserver la possibilité de poursuivre les initiateurs de ce festival pour discrimination! Pourtant, le cœur de la socialiste penche bien pour le féminisme.
La mairie de Paris ne voit rien d’outrager dans son partenariat avec un festival de films lesbiens, uniquement réservé aux femmes. De plus, en octobre 2013, au cours d’une émission télévisée, Mme Hidalgo déclare avoir de la bienveillance pour le groupe radical féministe ukrainien Femen, et va jusqu’à les trouver émouvantes. Peut-être que ce penchant pour les acquis des femmes n’est qu’eurocentrique, à peu près comme la vision humanitaire du dramaturge Victor Hugo?
C’est ce que les prétendus bien-pensants font. Ils pèsent du même poids l’oppresseur et l’oppressé. Évidemment qu’un festival problanc serait, et avec raison, taxé de raciste, xénophobe. Tous savent bien que ces groupes se mobilisent pour discuter du racisme décomplexé, de l’homogénéité, du refoulement de l’autre. À défaut de cela, c’est dignement que ces femmes noires se réuniront pour parler solidarité et résistance dans un système qui les résistent.
Comme solution entre l’État français qui a vu des millions d’esclaves Noirs nés dans ses colonies et le collectif Mwasi, créé en 2014 par un groupe d’Africaines et Afrodescendantes, initiateur du festival NYANSAPO , le choix a été fait que les éléments du festival réservé aux non-Blancs se tiendront dans un espace privé. L’an dernier cette solution a été empruntée lorsque le même collectif a lancé le camp d’été « décolonial ».
Selon les organisatrices du festival, NYANSAPO est un symbole visuel créé par les Akans du Ghana, un adinkra qui se traduirait par noeud de la sagesse, ingénuité, intelligence. La soirée d’ouverture du festival afro-féministe NYANSAPO se tiendra le 28 juillet 2017 avec une table ronde ouverte à tous, titrée: De la marge au centre: Nounous, femmes de ménage, aide soignantes, résistance face à l’exploitation du travail.
Pour les ateliers réservés uniquement aux femmes noires, des thèmes plus intimes seront abordés : Nos cheveux sont politiques, Comprendre le racisme et le sexisme contre les femmes noires, Penser des solidarités radicales entre les femmes trans et cis dans des contextes afroféministes en France, Afroféminisme et lutte contre l’islamophobie… Et pour clore le festival, le 30 juillet, une table ronde ouverte à tous : Nos perspectives d’organisation pour un afroféminisme révolutionnaire.
Gratuit, 80% du Festival NYANSAPO est donc réservé aux premières concernées de ce rassemblement militant, la femme noire.
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