Mardi soir, au troisième jour de deuil national décrété par le Président Kenyatta, les Kenyans se sont rassemblés pour se souvenir des 148 innocentes victimes de l’attentat terroriste qui a stupéfié une nation et atterré la communauté internationale.
A Nairobi, après une manifestation pour dénoncer l’incapacité des autorités a protégé les populations, on a pu voir, la nuit tombé du dernier jour de deuil, un rassemblement à l’honneur des vies perdu le jeudi 2 avril 2015, de jeunes vies, des chrétiens, des étudiants tués lâchement à l’Université de Garissa par des islamistes d’Al-Shabbaab.
À l’Uhuru Park, devant une foule de plusieurs centaines de gens accablés, les organisateurs ont déchargé 147 croix d’un camion pour les planter au sol, ont lue les noms de victimes tandis que des bougies vacillaient dans l’obscurité. Dans un élan patriotique, la foule a chanté l’hymne national kenyan.
Une émotion patriotique tristement peu partagée dans le reste du continent, sinon à l’échelle mondiale. Les 17 morts de janvier en France et les 148 morts d’étudiants kenyans tués froidement trois mois plus tard, n’évoque pas la même solidarité, cet élan sympathie. Les chefs d’État Africains qui ont défilés fièrement, sinon bêtement selon la vision, à Paris, n’ont su cette fois ce montrer solidaire de leur voisin, frère, victime d’assassinats perpétrés par une semblable mouvance islamique.
Un silence qui en raconte long sur l’unité africaine dans ce continent encore dans le bourbier de guerres intestines inutiles. Pire encore, au-delà des dissensions possibles dans un dédale d’économies diverses, de ressources non réparties par des hommes surexploités, la valeur d’une vie, une seule vie, unique vie, homme ou femme, Africain, Noir, ne semble pas peser lourd dans leur propre balance.
Alors pour les Kenyans, la pulsion viendra des leurs. Ils se sont emparés des réseaux sociaux, étalant l’ampleur de la tragédie, mettant des mots sur leurs larmes encore chaudes. Ils ont parlé des parents trop choqués pour communiquer, après avoir identifié les corps de leurs enfants. Parlé de l’avenir de ces brillants étudiants, partager leurs histoires, leurs rêves anéantit vainement au milieu de ce désastre humain.
Les islamistes somaliens du groupe islamiste somalien Al-Shabbaab multiplient les attentats sur le territoire kényan depuis 2011, jusqu’à Nairobi et sur la côte touristique du pays, notamment à Mombasa, principal port d’Afrique de l’Est. C’est ce même groupe qui a revendiqué l’assaut contre le centre commercial Westgate de Nairobi en septembre 2013 ou 67 personnes trouvèrent la mort.
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