Les journaux libyens rapportent que le pays a limité le décollage des vols privés afin de prévenir que le fils du dirigeant libyen Mouhammar Kadhafi se joint à l’aide de navires qui se dirigera vers Gaza.
Dans un geste surprenant, les autorités libyennes ont décidé dimanche de limiter le décollage des vols privés en provenance du pays, de peur que Saif al-Islam Kadhafi essaie de joindre un navire d’aide qui tente d’atteindre la bande de Gaza.
Le navire, Amalthea , rebaptisé Hope (Espoir) qui mit à la voile du port de Lavrio en Grèce, était amarré en Crète dimanche après-midi. Saif Kadhafi, le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et le chef de l’opération, souhaite rejoindre le navire et il a commencé à se préparer pour le faire.
Un responsable libyen a déclaré à un journal basé à Londres, que les autorités libyennes ont essayé d’empêcher Kadhafi Jr. d’atteindre le navire. Le fonctionnaire, qui a demandé l’anonymat, a déclaré dans un appel téléphonique de Tripoli que la restriction de vol comprend les vols privés vers la Grèce, Chypre et vers la Crète, en plus de vols nolisés.
La Libye ne veut pas intervenir et estime que l’aide à Gaza serait une aventure et un risque, dit-il. « Par conséquent, il a été décidé d’interdire les vols privés. La décision vise à prévenir Saif al-Islam et d’autres personnalités libyennes de rejoindre le navire. »
« Officiellement, la Libye n’a rien à voir avec le navire, et si un problème survenait, cela provoquerait un malaise au niveau international », a ajouté le responsable. « Ainsi, nous ne voulons pas de ressortissants libyens sur le navire, et afin de les empêcher de tout danger, en particulier en provenance d’Israël, qui a répété ses menaces d’arrêter le navire. »
Pendant qu’officiellement les médias libyens ont ignoré l’évolution du périple du navire libyen, la Fondation Kadhafi a mis en place un site web spécial pour le navire. Selon un communiqué publié sur le site internet dimanche, le navire d’aide est déterminé à parvenir à Gaza.
« Si notre destination avait été le port d’Al-Arish, nous aurions épargné du temps et beaucoup d’effort. Nous aurions envoyé un convoi par la terre comme nous l’avons fait l’an dernier,» peut-on lire dans une annonce.
Les 27 personnes à bord du navire cherchent à fournir des tonnes de nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza. La plupart des biens ont été donnés par les entreprises et les organismes de bienfaisance en Grèce. En plus de 15 bénévoles à bord, tous de la Lybie sauf un Marocain et un Nigérian, le navire a levé l’ancre avec un équipage de 12 personnes. Ces marins sont originaires de Cuba, d’Haïti, de l’Inde et de la Syrie.
Le voyage de l’Amalthea survient plus d’un mois après que des combattants israéliens eurent abordé une flottille de navires en direction de Gaza, tuant huit Turcs et un Turco-Américain. Les navires avaient tenté de pénétrer à l’intérieur du périmètre de blocus du territoire palestinien.
Le trajet devrait prendre environ 80 heures. L’Amalthea pourrait arriver en Égypte tôt dans la journée de mercredi.
Le cabinet de sécurité israélien déclare la bande de Gaza territoire hostile, boucle sa frontière avec Gaza, au motif que le Fatah n’est plus garant de la sécurité, et, en vertu de l’article 23 de la Quatrième Convention de Genève impose un blocus sur le territoire, qui interdit toutes les exportations, ne permettant que des actifs suffisants pour éviter une crise humanitaire ou de santé. Sur les 6000 produits considérés comme d’importance vitale par l’ONU, Israël ne tolère l’entrée dans la bande de Gaza que de 81 d’entre eux. Les ¾ des bâtiments détruits au cours du dernier conflit n’ont pas pu être reconstruits.
Devant le Conseil de sécurité de l’ONU Daniel Carmon, l’ambassadeur adjoint d’Israël affirme qu’« Il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza ». Cependant, dans un rapport publié le 27 mai, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) de l’ONU dénonce des entraves à l’action humanitaire et réclame la levée du blocus « les restrictions imposées par Israël sur l’importation et la circulation des personnes étouffent l’agriculture gazaouie et contribuent directement à l’insécurité alimentaire. ».
Le 2 juin 2010, dans la foulée de l’assaut israélien meurtrier sur la flottille de la liberté qui a tenté vainement de briser ce blocus, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a demandé à Israël de « lever immédiatement » ce blocus qui est « contre-productif, intenable et immoral ».
Suite à l’abordage de la flottille pour Gaza, Alain Gresh déclare « Qu’Il y a quelques années, le premier ministre israélien Itzhak Rabin confessait que son rêve était de voir sombrer Gaza dans la Méditerranée. En 2010, cet espoir est en train de devenir réalité. Malgré les condamnations de l’opinion internationale, ce territoire semble destiné à poursuivre sa mort lente. »
Selon le Comité international de la Croix-Rouge, « pour sortir le million et demi de Gazaouis de la situation précaire dans laquelle ils se trouvent, l’assistance humanitaire à elle seule ne suffit pas. La seule solution durable consiste à lever le blocus »
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