La décision du président gambien Yahya Jammeh de passer de l’anglais vers la langue locale pour représenter la langue officielle du pays arrive quelques mois après sa décision de se retirer du Commonwealth. Le président de la Gambie a dit qu’il veut mettre en place un changement politique qui modifierait la langue du pays de l’anglais à la langue parlée localement.
« Nous souscrivons plus à l’idée que pour être un gouvernement, vous devriez parler anglais. Nous devrions parler notre propre langue », a déclaré le président Yahya Jammeh lors de la cérémonie de prestation de serment du nouveau juge en chef de la Gambie qui a été diffusé vendredi dans une chaîne de télévision étatique.
L’annonce survient quelques mois après que le pays ouest-africain annonçait qu’il se retire du Commonwealth, une collection de 53 pays. Tous, hormis le Mozambique et le Rwanda sont des anciennes colonies ou protectorats de l’Empire britannique. Le président gambien soutient qu’il ne sera « jamais un membre d’une institution néocoloniale. »
En février dernier, débutait une tournée à Banjul, la capitale gambienne, pour diffuser les pensées du président avec ses deux livres : « Un million de raisons de quitter le Commonwealth » et «Comment les conséquences tragiques du pillage britannique et la mauvaise gestion en Gambie ont inspiré la fondation de l’Organisation des Nations Unies et de sa direction pour la décolonisation en janvier 1943 et au-delà».
Ces bouquins relatent l’histoire récente de la Gambie, le pillage massif de ses ressources et vise la nouvelle génération du pays ouest-africain ainsi que celles à venir, parce que selon le gouvernement, ils ne sont pas très au fait avec des réalités du pays.
Le Royaume-Uni a récemment averti ses citoyens de la hausse rhétorique antibritannique du président, qui l’an dernier a accusé l’ancienne puissance coloniale et les États-Unis d’organiser des tentatives de coup d’État dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Les allégations ont été vivement rejetées.
Même si une destination populaire pour les touristes britanniques, la Gambie a également été critiquée par le Royaume-Uni pour les violations des droits de l’homme, y compris quand il a exécuté neuf condamnés à mort par peloton d’exécution en août 2012. Des groupes de droits comme Amnesty International ont également critiqué le gouvernement Jammeh de réprimer la dissidence en ciblant des opposants politiques.
Déclaré comme prédateur de la liberté de la presse par l’organisation Reporters sans frontières, Yahya Jammeh déclare que le Royaume-Uni n’est pas une « plate-forme morale » pour parler des droits de l’homme. Pour toute réponse, l’État gambien élabore une comparaison entre les 400 ans de domination britannique à l’époque actuelle en interrogeant quant à savoir si les Gambiens de l’époque bénéficiaient de quelques droits humains que ce soit alors qu’ils étaient forcés de travailler contre leurs volontés, et ce, sans salaire.
M. Jammeh est arrivé au pouvoir dans un coup d’État militaire en 1994. Il renversa Dawda Jawara qui dirigeait le pays depuis l’indépendance acquise en 1965. Le président né dans une famille de paysan affirme « Ce qui a amené les Britanniques en Gambie, en premier lieu , qui était plus grande qu’elle ne l’est maintenant était le commerce de l’ivoire. Parce que la Gambie a eu beaucoup d’éléphants. Ils ont anéanti tous les éléphants et ils ont fini par vendre des Africains. »
La Gambie est l’un des pays les plus petits et les plus pauvres de l’Afrique avec une population d’environ 1,8 million de personnes. Par le Programme for Accelerated Growth and Employment (PAGE) implémenté de 2012 à 2105 qui et la poursuite de la Gambia’s Poverty Reduction Strategy Paper II, le gouvernement tente de renversé la vapeur. Comme l’indique son titre, l’objectif principal de PAGE est principalement d’améliorer entre autres les niveaux d’emploi, le revenu par habitant, les services sociaux, l’égalité des sexes et la compétitivité économique de la Gambie.
Entre 2008 et 2011, le Produit intérieur brut (PIB) de la Gambie a augmenté en moyenne de 4,5% par an, alors qu’au cours de la dernière décennie, l’incidence de la pauvreté dans la population a diminué de 58% pour s’établir à 48%.
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